Dans la famille Zlot,
il y a Laurent Imessounene, guitariste
autodicdacte auteur-compositeur interprète et Virginie
Coze, batteuse sans batterie. Leur concert "visuel",
qui a fait la saison aux Blancs Manteaux, nous a enthousiasmé.
Rencontre avec un duo attachant qui a plus d'un tour dans son sac.
Comment est né Zlot?
La Zlotette : Quand ? C’est fastoche ; Enfin
le début parce qu’après on ne sait pas. C’était
septembre 2003.
Le Zlot : Jusqu’en juin 2003, je joue tout
seul dans les bars. C’était sympa mais je me fais chier.
Sous le nom de "La Ratasse", un nom complètement
imbuvable mais je m’en fous, tant pis. Je chantais les chansons
de Zlot et des anciennes que je joue plus…
La Zlotette : …celles qui étaient
pas bien…
Le Zlot : …et elle avait raison. En juin
2003, les Blancs Manteaux cherchent une programmation musicale et
demande à Virginie, qui s’occupait de la programmation
musicale au Point Virgule, de composer un petit plateau. Comme on
était chéris, elle me branche...
La Zlotette : Non, pardon ! Ce n’est pas
parce qu’on était chéris. Je l’ai proposé
aux Blancs Manteaux parce que je trouvais que cela allait bien avec
leur projet. Je ne voulais pas le programmer au Point Virgule car
cela ne correspondait pas.
Le Zlot : Les filles des Blancs Manteaux ont bien
aimé et donc elles m’ont proposé de faire les
Rythmes du Marais, 2 fois une demie heure dans le cadre de ce programme
qui comprend aussi plein d’autres spectacles dans divers lieux
du Marais. Comme je n’avais pas trouvé le musicien
que je cherchais, j’ai branché Virginie. J’ai
fait ma première demie heure en solo et pour la deuxième
Virginie m’a rejoint pour 2 chansons que nous avions travaillées.
Les Blancs Manteaux nous ont alors proposé de faire la saison
suivante. Du coup, il devenait important de changer de nom parce
que La Ratasse c’était pas super et que Virginie avait
droit à la parole.
La Zlotette : Au début, j’étais
d’accord pour La Ratasse mais toutes nos connaissances nous
en ont dissuadé parce que c’était pas vendable,
ça faisait penser à grognasse et à tous les
mots en asse.
Le
Zlot : Nous avons cherché deux cent millions de trucs comme
Debout sous la tente, Un minimum rouge, La plaie, et on cherchait
sans trouver ; Donc on pétait un peu les plombs parce que
le temps passait. On est parti un peu dans les onomatopées.
Ça me pétait les couilles…
La Zlotette : Ça aurait pu être "Péter
les couilles" tiens !
Le Zlot : Et d’un coup c’est venu par
hasard : Zut, crotte, zlot ! C’est venu d’en haut !
La Zlotette : Et puis les copains musiciens de
Laurent l’appelle Lolotte et moi j’ai un z dans mon
nom. Toute ma famille depuis des générations a des
z dans leur nom. Donc ça faisait z pour moi et lot pour Lolotte.
Et nous avons bien aimé. Ensuite on a inventé car
on disait que Zlot signifiait Les zoreilles tendues. Et quand on
nous disait mais le z ? On répondait bein Zlot ! Et voilà
! C’est notre blague…qui ne marche jamais.
A partir du moment où vous avez eu cette
proposition, comment avez-vous procédé pour monter
un spectacle d’une heure en duo ?
La Zlotette : Laurent avait déjà
la plupart des morceaux. C’était à moi de m’installer
dessus. Au courant du mois d’août, il a écrit
d’autres chansons parce que certaines ne me plaisait pas trop.
Nous étions en vacances chez sa sœur, dans de superbes
conditions….
Le Zlot : …on gardait le chien, la tortue,
les oiseaux, le lapin…
La Zlotette :…on arrosait les plantes.
Le Zlot : Le deal c’était une heure.
Donc ça m’arrangeait bien parce que cela me permettait
d’abandonner tout un tas de vieilles chansons. Cela faisait
3 ans que je n’avais pas fait de musique car je travaillais
comme régisseur de théâtre. Pendant 15 jours,
nous avons bien travaillé. Pour le stand de Virginie, nous
avons commencé avec plein de choses, synthé, congas,
etc…Et pour finir, nous avons élagué en gardant
le minimum pour l’exploiter.
Sinon ça ferait Rémi Brica !
La Zlotette : Ceci dit, nous projetons actuellement
d’élargir un peu avec une grosse caisse, peut être
un clavier…
Le Zlot : Pour marquer les temps forts. Zlot est
aérien et nous aimerions bien le relier à la terre.
Nous avions essayé avec un contrebassiste mais cela cassait
l’image et donnait un groupe lambda.
La Zlotette : Vu le nombre de groupes qu’il
y a sur Paris, un duo est une formation plus inhabituelle avec quelque
chose qui se passe.
Le Zlot : On a aussi pris un sampler à pédales
ce qui va nous permettre de musicaliser un peu. Au début,
nous étions partie sur une idée de peinture. Le morceau
"La mer" nous avions enregistré …la mer que
nous balancions avant la chanson….
Ndlr : La Zlotette imite le cri des mouettes…
Le Zlot : …et il y avait le bruit des vagues
sur le morceau donc cela faisait un fond sur lequel nous jouions
en créant un relief. Nous allons essayer cette voie avec
le sampler. On rajoute aussi de la distorsion ce qui surprend et
qui va bien sur le titre Deep song avec la salle de bains.
La Zlotette : Nous voulons apporter un sens supplémentaire
aux morceaux.
Le Zlot : Au début, Zlot c’est la
chanson pour le texte. Il n’y a pas d’arrangements musicaux.
Nous avons envie de faire respirer la chanson car je suis très
blabla. Il y a beaucoup de mots dans les textes donc ça va
vite pour tous les saisir. Nous pensons aussi inviter d’autres
musiciens pour notre prochain album. Les chansons seront les mêmes
mais feront l’objet d’un disque pour être écoutées.
La Zlotette : Notre cd 3 titres fonctionne mieux
auprès des gens qui nous ont vus sur scène.
Le Zlot : Et puis il faudrait enregistrer en simili
live car l’enregistrement par prise bouffe beaucoup d’énergie
et de spontanéité. Ainsi quand je chante sans ma gratte,
ma voix n’est pas placée de la même manière.
Qui a eu l’idée des sacs plastique,
de la râpe à fromages ?
La Zlotette : C’est moi. C’est ma partie.
L’idée des sacs plastique est venue des stages d’animation
avec les enfants que faisait mon ancien copain qui est animateur
de centre de loisirs. Donc j’ai repris l’idée
et c’est sur "Tu es belle" que je l’ai proposé
à Laurent. Et puis je me suis amusée à entre
2 sur une ceinture autour de la taille. Comme je ne suis pas musicienne,
c’était plus facile pour moi de faire de la musique
avec des choses qui ne sont pas des instruments que je ne sais pas
gérer.
Je peux faire plein de machins, c’est clairement
pas sérieux et c’est plus facile aussi parce que je
connais pas un joueur de râpe à fromages qui va me
dire que je n’en joue pas bien ! La valise fait office de
caisse claire. Je trouve ça plus rigolo. Et ça a aussi
contribué à créer nos personnages sur scène.
Ça me fait marrer parce que je dis que j’ai une batterie…de
cuisine ! Il y a le fromage, les œufs, les balais, les dés
à coudre. Il y a la valise pour dire : Je retourne chez ma
mère. C’est rigolo.
Le
Zlot : Quand elle m’a proposé les sacs plastique c’était
comme une audition. Je n’étais pas très chaud
au départ mais quand je l’ai vu, j’ai tout de
suite fondu. Elle avait trouvé le truc top.
La Zlotette : Au début, il ne voulait même
pas que je fasse une main à l’accordéon et maintenant
qu’il y a toutes les petites bidouilles, il dit : Pourquoi
pas ? Je ne sais pas jouer de l’accordéon mais ce n’est
pas grave. C’est vrai que nous n’allons pas nous le
trimballer pour un morceau.
Le Zlot : Nous avons fait un morceau avec un cocnertina
que nous jouons plus car les gens n’aimaient pas trop la première
phrase : Qu’est force est-ce là de vouloir pour que
cela nous accule à se passer des chaînes ? C’était
une chanson sur la volonté. Elle était triste, en
mineur. Il faudrait la remettre.
Et l’idée du conte ?
La Zlotette : C’est moi. C’est ma petite
touche personnelle parce que Laurent n’aime pas mes chansons.
C’est donc ma participation en tant qu’auteur.
Le Zlot : Je lui ai proposé d’insérer
ce conte parce que cela constitue une belle aération.
La Zlotette : Comme on arrête les Blancs
Manteaux, je suis un peu triste parce qu’on ne le fera plus.
On ne le fait pas en bar parce qu’il n’y a pas assez
d’écoute et on ne peut pas non plus le faire dans une
grande salle.
Le Zlot :Et puis co-écrire en commun c’est
chiant. Chanter les textes des autres, ça m’insupporte.
Au début, je ne voulais pas même pas qu’elle
chante ! Je suis sans doute trop égocentrique. Et puis, c’est
arrivé assez vit. Ainsi La vie de couple j’ai trouvé
que c’était beaucoup plus intéressant que ce
soit Virginie qui la chante. Et les gens nous disent qu’elle
devrait chanter plus souvent.
La Zlotette : Les double voix ont été
très vite installées.
Combien de temps avez-vous joué aux >Blancs
Manteaux ?
La Zlotette : De septembre 2003 à avril
2004 et de septembre 2004 à fin janvier 2005.
Quel enseignement tirez-vous de cette saison de
concerts ?
La Zlotette : Cela nous a donné confiance
car nous jouons sur une vraie scène devant des gens qui viennent
pour nous voir. Ils paient, se déplacent pour nous et ça
met la pression pour ne pas les décevoir.
Le Zlot : Et puis nous avons pu avoir un lieu pour
répéter. Nous avons pu travailler sérieusement.
Une copine venait nous filmer pour qu’on rectifie ce qui n’allait
pas. Ça nous a permis d’évoluer. En plus, nous
avions un retour immédiat du public. Cela a suscité
aussi pal mal de remise en question quant à la filiation.
Sommes-nous un groupe de café-théâtre ou un
groupe de musique.
La Zlotette : Les Blancs Manteaux c’est une
petite scène. Café-théâtre ou pas, je
m’en fous. Ce qui me gêne c’est qu’on nous
étiquette. Nous faisons du concert. Le côté
visuel est un plus mais cela reste du concert. Nous sommes un groupe
de musique.
Le Zlot : Nous allons tourner pour nous faire un
public, le nôtre.
Votre démarche est un peu différente
des groupes dits classique qui enregistre des chansons puis fait
des concerts de manière ponctuelle. Une saison de concert
s’apparente à un spectacle récurrent comme une
pièce de théâtre.
La Zlotette : Oui, mais ce n’est pas délibéré.
Ce sont les circonstances.
C’est une chance aussi ?
La Zlotette : Oui, bien sûr. L’année
dernière avant les Blancs Manteaux nous jouions beaucoup
dans les bars. Nous faisions 15 dates par mois.
Le
Zlot : C’est vrai qu’on a eu un coup de cul du tonnerre
! Et en même temps, nous avons mis les charrues avant les
boeufs, u moins par rapport à la salle. Nous avions une salle
avant d’avoir un public….
La Zlotette : …et même avant d’avoir
un spectacle.
Le Zlot : Donc maintenant nous éprouvons
le besoin de nous mettre un peu sur la brèche et un peu en
danger en quittant les Blancs Manteaux. L’idéal serait
de trouver des premières parties.
La Zlotette : Oui, pou tourner un peu sur Paris.
Les expériences de Laurent étaient n province ce qui
est un peu différent de Paris où il y a des centaines
de spectacles et concerts qui sont proposés au public.
Tourner avec le même spectacle ?
La Zlotette : Il va être un peu modifié
puisque nous allons rajouter des trucs musicaux. Le truc visuel
existera encore parce que ça nous fait marrer et que ça
vient naturellement.
Le Zlot : Exactement. D’ailleurs nous avons
essayer de travailler avec une fille pour qu’elle fasse la
mise en scène et elle a renoncé parce que nous savons
ce que nous voulons. Il y a des trucs de calé mais le reste
est spontané et peut être différent selon ce
qui se passe dans la salle. L’évolution est certaine
parce que le spectacle n’est pas encore totalement fini et
il y a de nombreuses ouvertures possibles quant aux chansons, aux
instruments.
Donc deux projets : Zlot en commun et les contes
pour Virginie ?
La Zlotette : Oui, mais je n’ai pas encore
assez de contes finalisés pour que cela soit concret. Il
y plusieurs pistes de réflexion.
Et un album pour lot ?
Le Zlot : Oui. Nous allons essayer de faire un
bon album. Et puis trouver un tourneur. Pour gagne un peu d’argent
pour vivre et aussi pour acheter du matériel, comme la sono
que nous n’avons pas actuellement. Je suis confiant car nous
avons une bonne étoile. Et l’essentiel du boulot à
faire est du domaine artistique.
S’il fallait qualifier votre musique, quelle
étiquette serait la plus juste ?
Le Zlot : Chanson française. Mais la définir
est plus difficile. Chanson à texte ne veut rien dire pour
moi parce qu’il y a toujours un sujet, un verbe, un complément.
Sinon, une définition par des références à
d’autres artistes.
La Zlotette : Une fois quelqu’un a dit que
Zlot avait les textes de son papa et les têtes rigolotes de
sa maman. (rires). Une copine disait que Laurent était le
son et que j’étais l’image. Cela donne une petite
idée de Zlot.
Le Zlot : On fait de la chanson française
classique. De prime abord, c’est de la chanson française.
Si vous ne disposiez que de 3 mots pour décrire
votre musique, vos chansons, quels seraient-ils ?
La Zlotette : Zut, crotte, Zlot !
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