"What is an object ? What is a thing ? Somethnig That I sweat for. A Thing I Think and think about. A sound that reflects an object, an object that reflects itself, a repetition (…) A record needs a home, a sound need a place to go. (…) The sound remains, objective space." B. Torst
Que faire quand on est musicien et que l’on semble avoir fait le tour de son esthétique de prédilection, le rock noise / punk (au sens large du terme) en l’occurrence ici en ce qui concerne No Age ? Un son que les Américains ont su peaufiner, travailler, arrivant à trouver une sorte d’équilibre entre rage brute et mélodie, pour un résultat à l’immédiateté et à l’efficacité impressionnante.
No Age semble avec ce disque avoir choisi la voie du concept album et a décidé de décortiquer l’objet (d’où le titre An Object) disque : l’artwork, la conception sonore (d’où un minutieux détail des instruments utilisés dans les notes du livret), la production… Rassurez-vous, loin d’une simple posture pseudo arty, No Age ne perd rien de son côté sauvage et direct, ni de sa subtilité mélodique. Ce qui pourrait passer pour du minimalisme obsessionnel compulsif est plutôt un terrain de jeux (voire d’expérimentation comme sur "A Ceiling Dreams of a floor" et "I won’t be your generator" où la basse remplace la batterie) où se mêle bruitisme (on retrouve l’influence manifeste de Sonic Youth), cavalcades échevelées et impulsions / tensions à la noirceur manifeste ("C’mon Stimmung", "Running From a go-go", "Commerce, Comment, Commence"). On imagine la rencontre entre Thurston Moore et Joy Division pour cette fébrilité, cette fièvre qui couve sous l’agitation. La force de No Age réside en cette volonté de garder la même formule de départ mais de toujours faire évoluer sa palette, de toujours chercher ce qu’il y a entre les strates sonores et avec ce disque de parler de la société du spectacle.
"There’s no escaping when it pays your way / I tell myself it’s one more day / and one more night alone again."
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