Spectacle conçu et mis en scène par Nathalie Béasse, avec Camille Thophème, Étienne Fague et Erik Gerken.
Difficile de raconter "Tout semblait immobile" tant les surprises qu’il recèle font partie intégrante du spectacle et les dévoiler serait vraiment dommage mais disons que tout commence par l’arrivée de deux conférenciers (le troisième, en retard, arrivera plus tard) spécialistes renommés des contes.
Et puis, tout ne se passe pas comme prévu, la démonstration prend des chemins de traverse, fait des pauses, s’amuse des contes célèbres que le spectacle prend plaisir à démonter, adapter ou réinventer.
Nathalie Béasse, la conceptrice et metteuse en scène du projet tord la mécanique de l’angoisse, du mystère et de la peur pour provoquer chez le spectateur émotions ou réminiscences. Elle joue sur les effets sonores, la lumières, les voix et reconstruit les contes de notre enfance.
Et c’est bien d’enfance qu’il s’agit, que ces trois merveilleux comédiens pince-sans-rire explorent par le déguisement, les gestuelles et la voix, ou par le contact avec les matériaux (notamment la glaise qui donne lieu à une scène très physique).
Les interprètes ne ménagent pas leur peine pour offrir un joyeux mélange de tendresse et de nostalgie, d’absurde et de clownerie dans un moment à la fois intime et chaleureux.
Camille Trophème, exceptionnelle comédienne, nous éclabousse de sa folie de jeu, hilarante à pleurer, puis nous scotche net par la grâce d’une sublime interprétation au piano d’un titre de Radiohead. A ses côtés, Erik Gerken grand escogriffe scandinave impassible est formidable.
Enfin, Etienne Fague, l’air finaud ou ahuri, complète ce trio mémorable et loufoque qui fait partir la soirée dans la cinquième dimension. Loin, très loin de notre quotidien. La magie du théâtre aura frappé une nouvelle fois.
Un spectacle étonnant à ne pas rater. |