Après avoir suivi de très près les Carolina Chocolate Drops, j’étais très curieuse de découvrir l’artiste Leyla McCalla qui joue en ce moment à leurs côtés et plus précisément avec Rhiannon Giddens sur quelques dates en France.
Dès les premières notes de ce coup d’essai intitulé Vari-Colored Songs, ma curiosité récompensée laisse place à l’enthousiasme de découvrir la suite de cet hommage au poète Langston Hughes. Le premier morceau "Heart of Gold" place la barre très haute et nous embarque dans un voyage lointain et coloré.
Cette artiste américaine d’origine haïtienne alterne entre les balades mélancoliques et des ambiances plus festives. Elle pose son regard optimiste sur des compositions abouties. Le violoncelle est omniprésent et les compositions y puisent toutes leurs forces.
On sent une maturité que beaucoup d’artistes aimeraient certainement avoir en début de carrière. En effet, aimer un morceau, c’est tomber amoureux de l’album tout entier. Le ton est juste dans l’interprétation et l’instrumentation. Ecoutez "When I can see the valley", "Girl" en passant par le titre "Kamèn sa w fè ?" et vous verrez qu’il n’y a là absolument rien à ajouter et rien à enlever ! Leyla McCalla nous offre l’essentiel : une voix chaude pleine de rondeur aux accents jazz, folk saupoudrée de blues, évidemment… (Dixiefrog oblige !) et quelques mots en créole pour épicer certaines compositions et affirmer ses racines !
Si cette jeune artiste se fait encore discrète dans les médias, il ne serait pas étonnant que, dans quelques mois, nos oreilles privilégiées se fassent plus nombreuses. J’ose répéter comme le matraquage publicitaire nous l’apprend dès le berceau (l’action ici est totalement désintéressée) que cet album, d’une fraîcheur rare, fait du bien au cœur et aux idées !
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