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puce Le rire du grand blessé
Cécile Coulon  (Editions Viviane Hamy)  septembre 2013

Après "Méfiez-vous des enfants sages", sur la psychose pubertaire, et "Le roi n’a pas sommeil", drame de la jeunesse victime de ses démons invisibles, Cécile Coulon livre un troisième opus qui rompt avec l'immersion dans l'Amérique profonde qui présidait à ses deux premiers romans.

En effet, dans ce court roman intitulé "Le rire du grand blessé", elle gomme toute référence spacio-temporelle en usant du registre de la dystopie pour projeter son intrigue dans une société totalitaire du futur.

Mais si la toile de fond change, la thématique explorée est la même, ressortissant à la tragédie sociale, celle de la confrontation individuelle de l'individu jeune avec le monde et son destin.

Pour la toile de fond, qui porte en sus l'éloge de la littérature et de la lecture, Cécile Coulon n'opère aucune novation en déclinant quatre fondamentaux déjà largement éprouvés tant par l'Histoire que par la fiction littéraire.

En premier lieu, la méfiance absolue des totalitarismes et dictatures à l'encontre de l'écrit, et de la littérature en particulier, et qui, de l'autodafé à la censure, veulent en juguler les effets considérés comme subversifs pour le pouvoir établi.

En second lieu, le détournement des découvertes ou connaissances scientifiques destinées à l'amélioration des conditions de vie de l'homme en méthodes d'asservissement ou d'extermination.

Ensuite, la déshumanisation de l'individu sociétal et, enfin, le renversement des valeurs à partir de la parabole biblique des ouvriers de la onzième heure.

Ainsi, Cécile Coulon brosse une société totalitaire qui, ayant su tirer les leçons des errements de ses homologues du passé, contrôle le matériau littéraire au lieu de le supprimer, matériau qui, à l'instar du commissariat aux romans du 1984 de Georges Orwell, est élaboré par les Ecriveurs employés par les Maisons de Mots étatisées qui participent d'une culture d'Etat.

Par ailleurs, cette société utilise un protocole thérapeutique conçu pour le traitement de maladies mentales comme moyen de manipulation des masses, masses composées d'individus identifiés par un simple numéro, et qui consiste à instrumentaliser leurs affects au moyen de grandes catharsis collectives, les Manifestations à Hauts Risques organisées dans des stades, au cours de laquelle un nouveau roman est lu par un Liseur patenté.

Et pour éviter tous débordements, le service de sécurité est assuré par une élite plébéienne composée d'analphabètes spécialement entraînés qui bénéficient d'un statut social privilégié en contrepartie de leur fidélité et adhésion sans limite aux diktats officiels.

Et c'est à ce corps spécial qu'appartient le protagoniste principal de cette nouvelle fiction d'après l'apocalypse joyeuse, le personnage archétypal récurrent de l'anti-héros solitaire qu'affectionne Cécile Coulon.

Il porte le matricule 1075 et, ayant brisé le déterminisme social lié à la naissance et à la culture, il entend bien profiter des avantages de sa nouvelle condition. Jusqu'au jour où au cours d'un séjour à l'hôpital suite à une blessure reçue dans l'exercice valeureux de ses fonctions, intervient une salutaire prise de conscience.

Certes, l'argument est classique et le dénouement prévisible, mais Cécile Coulon a un joli brin de plume de (ra)conteuse d'histoires, une plume qu'elle sait judicieusement tremper dans l'encre adéquate, en l'espèce un mélange d'épique et de clinique qui sied à cet apologue contemporain.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Seule en sa demeure" du même auteur
La chronique de "Méfiez-vous des enfants sages" du même auteur
La chronique de "Le roi n'a pas sommeil" du même auteur
La chronique de "Le coeur du pélican" du même auteur
La chronique de "Trois saisons d'orage" du même auteur
La chronique de "Une bête au paradis" du même auteur


MM         
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# 2 février 2020 : Place aux crèpes

Finie la saison des galettes, place aux crèpes. Un début d'année placé sous le signe de la gourmandise. On se régale aussi de nouveautés au théâtre, au cinéma, au musée, chez nos libraires et disquaires. C'est parti pour le programme.

Du côté de la musique :

"A fuck toute, a love tout" de Rodrigue
"Sentinelle" de Superbravo
"Juillet" de En Attendant Ana
"Brahms : Fantasien, 116, Intermezzi, 117 & Klavierstucke OP 118" de Hortense Cartier Bresson
"Ce qui demeure" de Jean Louis Bergère
Philippe Katerine était au Fil de Saint Etienne avec Eveno
"Prévert parade" de André Minvielle et Papanosh
"Everything begins" de BO
"Bretagne[S]" de Ensemble Gustave
"The underground secession" de Feu Robertson
"Whosampled.com Part 2", le nouveau mix de Listen in Bed
"Paradais" de Tito Candela
et toujours :
"Pesson, Abrahamsen & Strasnoy : Piano concertos" de Alexandre Tharaud
"Paris Beyrouth" de Cyril Mokaiesh
"Water is wet" de Theo Hakola
"Musique de chambre" de Le Noiseur
"Les identités remarquables" de Tristen
Interview avec No One Is Innocent à Saint Lô
Theo Lawrence et Mr Bosseigne au Fil
"La légende de Nacilia" de Nacilia
"C'est quoi ton nom ?" de Blankass
"Il est où le bonheur" 9ème émission de Listen in Bed
"Swin, A Benny Godman story" de Pierre Génisson, BBC concert Orchestra et Keith Lockhart

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"Huis Clos" au Théâtre de l'Eepée de Bois
"Splendeur" au Théâtre 71 à MAlakoff
"Les Bains macabres" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet
"Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?" au Théâtre Gaité Montparnasse
"Marie des Poules" au Théâtre du Petit Montparnasse
"Uncanny Valley" au Centre Culturel Suisse
"Le Paradoxe sur le comédien" au Théâtre La Croisée des Chemins- Belleville
"Choses vues" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"C'est bizarre l'écriture" au Théâtre Les Déchargeurs
"Mamma, sono tanto felice" au Lavoir Moderne Parisien
"François Rabelais" au Théâtre Essaion
"Rien plus rien au monde" au Théâtre de la Contrescarpe
"Aimez moi" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Lune en plein jour" au Théâtre de la Huchette
"Olivia Moore - Egoïste" à la Nouvelle Seine
"Mudith Monroevitz" à la Nouvelle Seine
les reprises :
"Le Voyage musical des Soeurs Papilles" à la Comédie des Trois Bornes
"Fausse note" au Théâtre de la Contrescarpe
"Cyrano" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
"La Passe imaginaire" au Théo Théâtre
"Jos Houben - L'Art du rire" à La Scala
et la chronique des autres spectacles à l'affiche

Expositions avec :

la dernière ligne droite pour "Greco" au Grand Palais

Cinéma avec :

"La Dernière vie de Simon" de Léo Karmann
et la chronique des films sortis en janvier

Lecture avec :

"Basse naissance" de Kerry Hudson
"Comment le roi à perdu la tête" de Ville Ranta
"Et Mara ferma les yeux" de Denis Jeambar
"La cité de feu" de Kate Mosse
"La septième croix" de Anna Seghers
"Les sables de l'empereur" de Mia Couto
et toujours :
"Le ciel à bout portant" de Jorge Franco
"Le prix de la démocratie" de Julia Cagé
"Les champs de la Shoah" de Marie Moutier Bitan
"Les rues bleues" de Julien Thèves
"Trois jours d'amour et de colère" de Edward Docx

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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