Spectacle conçu par la Compagnie Ricci/Forte, mise en scène de Stefano Ricci, avec Marco Angelilli, Cinzia Brugnola, Michela Bruni, Chiara Casali, Ramona Genna, Desiree Giorgetti, Fabio Gomiero, Blanche Konrad, Liliana Laera, Piersten Leirom, Mattia Mele, Silvia Pietta, Claudia Salvatore, Giuseppe Sartori, Francesco Scolletta et Simon Waldvogel.
Le Collectif ricci/forte c'est Stefano Ricci et Gianni Forte, tous deux formés à l’Académie nationale d’art dramatique Silvio D’Amico à Rome, qui fondent au début des années 2000 leur "performing acts ensemble" pour la pratique d'un théâtre comme "un art sans limite qui interroge grâce à son esthétique et son contenu" et rejette tous "les embellissements hypocrites du théâtre bourgeois divertissant".
Pour aborder "Imitation of death", qualifié d'hymne à la vie, par la démonstration de la preuve contraire, travail placé sous l'égide tutélaire de Pier Paolo Pasolini et celle contemporaine de l'écrivain américain Chuck Palahniuk affilié au mouvement d'anticipation sociale, rien de tel que la présentation par ses concepteurs.
Ainsi : "C’est une cartographie où se superposent les individualités avec leurs obsessions collectives dans un alphabet commun. C’est l’hologramme d’une simili vie, d’une simili planète où, renonçant à traquer les lueurs de vie, le meilleur sport à pratiquer reste sans doute une saine imitation de la mort".
Tel est le sujet de ce spectacle performatif, axé sur la dramaturgie du corps, qui s'inscrit dans la filiation du théâtre actionniste des années 1970, qui, à l'époque n'avait pas atteint le théâtre transalpin, en version plus soft néanmoins nonobstant le sentiment de violence, de subversion et de provocation que peut ressentir le spectateur non averti.
Sur le plateau transformé en pandémonium placé sous le signe d'une musique assourdissante et du mouvement perpétuel, métaphore de la peur du silence et de l'inaction du monde contemporain, les seize performeurs sont engagés dans un véritable marathon physique de plus d'une heure qui exige une implication totale.
Tout commence par l'essentiel, l'incontournable réalité des corps, des corps convulsés et dénudés à "l’état de carcasses respiratoires" qui, revenant à la vie, vont s'animer pour composer une succession de tableaux thématiques stigmatisant les dérives de la société post-moderne.
Et notamment l'incommunicabilité, le sexe comme instrument d'exercice du pouvoir, la violence des rapports humains avec des francs tireurs tuent les hommes comme dans une attraction de fête foraine et le matérialisme comme instrument de régression et d'aliénation.
Rien de très nouveau sous le soleil noir du troisième millénaire mais de belles fulgurances telles la scène introductive et le final apocalyptique de désespérance sous la musique des Pink Floyd. |