En rejoignant le nord de Paris pour se rendre au Bus Palladium, on tombe sur le musicien de métro qui massacre (si c'est possible) La Cucaracha en version trompette et boîte à rythmes casio. On se dit qu'un concert de De La Jolie Musique, ça se mérite. Trois groupes partagent l'affiche : Martin Rahin, Electric Discharge Machine et pour conclure De La Jolie Musique.
Première surprise dans la rue à la porte du club, il y a encore du monde qui attend pour rentrer alors que je suis déjà pathétiquement en retard. Les parisiens seraient donc rentrés de vacances et déjà remis de leur réveillon ? Pas franchement. L'embouteillage est seulement dû à un physio qui se la joue soirée VIP. Je ne découvrirai donc pas Martin Rahin ce soir puisque les Electric Discharge Machine sont déjà en scène.
Vus à Paris en juillet dernier, le groupe a pris de l'assurance. Peut-être est-ce dû aussi à la taille de la scène mieux adaptée à leur rock bruitiste et qui leur permet de mieux s'exprimer. Cependant, on ne voit pas beaucoup d'originalité dans les compos, et l'énergie déployée est tout de suite anéantie par une attitude tête-à-claques qui fait qu'on perd très vite tout intérêt pour ce qui se passe sous les projecteurs. Entre deux larsens pas forcément bien maîtrisés, on en profite donc pour saluer Pierre Bessero de Pierre & Marie et lui demander combien il a sorti d'albums depuis l'été précédent puisque le garçon est au moins aussi prolifique que le bordelais Kim Giani. A la pause, le tarif prohibitif des boissons aide à tenir les bonnes résolutions de début d'année.
Le projet protéiforme d'Erwann Corré rentre en scène en formation électrique réduite de cinq personnes, guitare, basse, batterie, claviers et les deux voix d'Erwann et de Marie Eskimo. On les a jadis vu débouler à une dizaine sur scène, la formation resserrée donne un côté plus rock aux compos du groupe. C'est bille en tête, avec "Plein Soleil", que débute le concert. Le son de façade est médiocre et ne flatte pas franchement cette chanson qui est pourtant une complète réussite sur disque.
Par la suite, le son s'améliorera un peu, ce qui permet d'apprécier le très Melody-Nelsonnien "Lila" et ses montées lyriques, "Losange" composition inspirée par Elli et Jacno jusque dans son titre, "Elisa Chiou" et ses nuances chromatiques qui rappellent François de Roubaix. Au début de "Lili La Tigresse", c'est un des anciens musiciens du groupe qui, depuis la salle, intimera par des "chut !" sonores, au public venu pour les groupes précédents, de se montrer plus attentif. Erwann Corré fait preuve d'un sens de la mélodie que la formation électrique du groupe dynamise sans dégrader. En dernière chanson, le groupe interprète "Le Départ En Vacances". Sur disque, si ce titre semble être né sous influence de "La Grande Musique" des Little Rabbits, sur scène il groove comme "I am the resurrection" des Stone Roses.
L'année 2014 s'ouvre donc sous les meilleurs auspices grâce à un groupe qui nous promet déjà de beaux moments dans les mois à venir.
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