Recevoir la démo d'un jeune chanteur n'est pas toujours chose aisée. Il faut parfois se forcer à écouter jusqu'au bout, réflechir à la manière de dire que c'est mauvais sans briser les espoirs du malheureux, et enfin trouver les mots pour en parler en société avec tact et diplomatie. Avec cette démo, les choses sont bien différentes.
Découvert lors du festival Festa Dies dans un petit village breton, Monsieur Roux était épatant dès la balance. Et ce disque, même s'il a quelques petits défauts de jeunesse, l'est dès le premier titre.
Monsieur Roux définit lui-même sa musique comme "dousamèrerigolotte" et c'est un terme qui va très bien à ces six titres. Sur une musique penchant tantôt vers le reggae, tantôt vers une pop minimaliste, il critique les religions, fustige les "'rebelles de canapé", se voit en chomeur trompé et explore la vie d'un homme ordinaire avec un amusant cynisme et une écriture joliment travaillée. Simple mais très efficace.
Ce disque n'est bien sûr pas une révolution mais simplement un souffle un peu différent, loin de la multiplication des groupes "festifs", un peu à part du renouveau du rock ou de la nouvelle chanson française tristounette. Monsieur Roux nous amuse avec ses losers pathétiques et diffuse quelques messages sans se prendre au sérieux.
Comme il nous le confiait récemment au cours d'une interview, son inspiration lui vient principalement de Renaud. Aux premières écoutes, nous aurions plutôt parlé de Bénabar et de ses histoires tellement banales (sans être péjoratif), ou même d'un jeune Brassens moderne, parlant avec humour des cocus et des religions.
En tout cas, peu importe la filiation, Monsieur Roux est un artiste qui mérite d'être ecouté. Sur disque ou sur scène, il serait dommage de rater un tel talent. |