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Interview  (Par mail)  février 2014

Alors que l’on parle d’un marché du disque en crise, il est toujours intéressant de dialoguer avec deux acteurs militants. Deux disquaires : La Face Cachée et Les Balades Sonores, deux villes : Metz et Paris, deux parcours différents mais une vision du métier et une passion commune.

Qui êtes-vous ?

Toma : Toma de mon prénom raccourci. Thomas Changeur selon ma carte d'identité. Je m'occupe d'un réseau / collectif alternatif qui s'appelle Balades Sonores, anciennement Les Boutiques Sonores. Bientôt 10 ans d'activisme au service de la musique indé. On a développé différents outils (street marketing, concert, showcase, festival, vente itinérante, disquaire, etc.) qui ensemble nous permettent d'essayer de soutenir et promouvoir différentes scènes de musiques actuelles. Voilà un résumé "officiel" :

"En 2004 naissait Balades Sonores (d’abord avec les soirées Ther Y Toma, puis avec le réseau Les Boutiques Sonores) : sac de disques dans une main, pile de flyers dans l’autre et borne d’écoute dans le dos, il s’agissait d’écumer les salles de concert, les boutiques et les festivals avec la ferme intention d’amener la bonne musique dans les bonnes oreilles.

10 ans plus tard, l’ambition n’a fait que s’affermir. Si "l’itinérance" fait toujours partie du quotidien de Balades Sonores et si les outils développés sont toujours plus nombreux, la maison possède depuis 2 ans son quartier général : La Fabrique Balades Sonores, au 1, avenue Trudaine, dans le 9ème arrondissement."

Florian Schall : Florian Schall, 33 ans. Ex-zineux (World Is Mine, Cliché, 6 Mois Aux Chiottes), blogger (Records Are Better Than People), musicien (ex-Dead For A Minute, Hyacinth, Strong As Ten, Meny Hellkin..., actuel Twin Pricks et Poincaré), ex-promoteur (Emile Vache), organisateur de concerts (sous différents noms), label manager (Specific, Replica), encore d'autres activités en développement (radio, contributions à d'autres sites) et disquaire (La Face Cachée).

Comment et pourquoi décide-t-on de devenir disquaire indépendant ?

Toma : C’est venu assez naturellement dans notre développement en fait. On avait avec Esther, aka Chicamancha, la "moitié" de Balades Sonores, toujours eu envie d'un lieu atypique pour exprimer nos goûts musicaux tout en laissant de la place aux créations textiles ou autres "oeuvres". On voulait créer un lieu de rencontres. On aurait même pu aller plus loin avec un coin café / bar, une vraie scène pour les concerts, etc., un jour peut-être...

En attendant, a donc ouvert il y a deux ans, La Fabrique Balades Sonores au 1 avenue Trudaine dans le 9ème arrondissement de Paris, un peu en dessous de Montmartre, un peu à gauche de la gare du Nord et un peu à droite du quartier Pigalle. Pendant ces deux années, tout en continuant à favoriser la mise en avant des labels indé et artistes français autoproduits, on a peu à peu ouvert de nombreux comptes chez les distributeurs et élargi notre catalogue. Et depuis janvier 2014, le sous-sol est ouvert, avec la part belle faite aux années 50-90 mêlant occasions et ré-éditons.

Autre nouveauté de ce début 2014 : La Galerie Balades Sonores, espace tenu par Chicamancha où expositions, créations et sélection de disques se mélangent. Donc pour en revenir à ta question, ouvrir ce / ces lieu(x) est venu naturellement et correspondait aux valeurs qu'on voulait défendre : re-créer du lien par exemple.

Florian : Je ne l'ai pas décidé, j'ai toujours eu envie de faire ça. C'est arrivé un peu par hasard. A la fin de mon aventure à l'Emile Vache (café-concert), Médéric (qui a créé La Face Cachée) m'a proposé de bosser avec lui. C'était il y a 4 ans, depuis je suis devenu associé et nous avons ouvert un nouveau magasin (il y a tout juste un an).

Le disque vinyle a-t-il sauvé l'industrie du disque ? Est-ce juste une mode ?

Florian : C'est juste une mode. J'écoute de la musique dans ce format depuis toujours. Si demain, l'industrie du disque décide que le 8-track sera le nouveau format à acheter, on oubliera vite fait que le vinyle était tendance il y a encore six mois de ça. Je constate cela tous les jours avec le CD. Au magasin, on le vend à 5 euros et il fait un carton. L'industrie ne se préoccupe juste pas des gens qui la nourrissent.

Toma : Ni l'un ni l'autre ! Le vinyle est effectivement en plein re-boom, après une descente aux enfers dans les années 90 et début 2000. Il n'avait pas pour autant disparu. Après, ça reste encore de petites quantités par rapport au marché entier du disque (autres supports physiques ET numérique). Mais la tendance se confirme et s’accélère.

C'est donc plus qu'une mode. Et la clientèle se diversifie chez nous : de plus en plus de jeunes investissent dans une platine vinyle et se constituent petit à petit une collection. Il faut aussi noter une clientèle plus âgée qui refont leur collection. Il y a clairement une envie de "moins mais mieux", qui va à l'encontre de la consommation en mode "zapping" et "boulimique" du digital.

Finalement, le format mp3 comme fichier tend lui aussi être abandonné. Les gens aiment d'un côté le streaming pour le côté pratique et économique et de l'autre le vinyle pour reprendre le temps de l'écoute et de l'objet.

Comment donner aux gens l’envie d’acheter des disques, de venir chez un disquaire indépendant ?

Toma : C'est tout en ensemble de choses importantes : soigner l’accueil en boutique, créer du lien, organiser des showcases, proposer de faire découvrir des choses, passer des commandes sur-mesure, faire attention aux prix, diversifier son offre tout en sélectionnant, etc. C'est finalement faire dans l'épicerie fine tout étant pas snob !

Florian : C'est une vocation. Cela ne s'improvise pas.

Quel est l’avenir du disque ?

Toma : Comme je le disais, le physique devient complémentaire au numérique. Et inversement. Il y aura toujours de la demande pour de beaux produits. MAIS il y a un danger : la tendance à la hausse des prix... Un vinyle coûte de plus en plus cher à être fabriqué, transporté et fabriqué. Et des acteurs en amont essaient de rattraper le coup en se gavant sur le vinyle, ce qui est une grosse erreur stratégique.

Aussi, certains labels font du très bon travail en ré-édition et inversement, d'autres bâclent la chose. Il faut faire le tri mais c'est difficile de savoir en amont. A suivre...

Florian : La cohabitation des formats et des prix un peu plus raisonnables qu'aujourd'hui. Pour ce dernier fait, je pense néanmoins que l'on peut toujours se brosser.

Vous avez tous les deux un label rattaché à votre magasin de disques. Pouvez-vous en dire un peu plus ? Pourquoi monter un label parallèlement ?

Florian : Mon premier label, je l'ai monté pour sortir les disques de mon groupe, parce que personne n'en voulait. Pour distribuer mes disques, j'ai été amené à contacter d'autres personnes dans mon cas. On a fait des échanges. C'est comme ça que j'ai monté ma première distro. Aujourd'hui, 15 ans après, on répète la même chose mais à une autre échelle. Avoir un label signifie encourager la création et la production, pouvoir échanger avec d'autres labels afin de proposer leurs disques dans nos bacs à des prix corrects, faire découvrir de la musique autrement que par les biais usités (télévision, Internet et Cie).

Toma : Notre petit label est né avant la boutique. On l'avait d'ailleurs mis en sourdine ces deux dernières années, faute de temps et d'argent. On l'a relancé en fin d'année dernière avec une collection de "vinyles en collection". L'idée est que deux artistes se partagent un vinyle avec chacun une face pour leur EP. La Féline et Chinese Army sont les premiers élus. Il y aura peut-être une suite.

Aussi, cette année, on va aider d'autres labels ou artistes à sortir leurs disques en vinyle. Une sorte de co-financement.

Vous faites des sessions. Comment décidez-vous de la programmation ? Un artiste que vous rêvez de programmer ?

Toma : Balades Sonores organise depuis de nombreuses années des concerts et des showcases. Et à La Fabrique Balades Sonores, a lieu en effet un showcase tous les jeudis. Les artistes qui y jouent sont souvent liés à nos sélections mensuelles. Des groupes nous contactent aussi, lors de leurs tournées et leur passage à Paris. On adorerait voir à La Fabrique BS un artiste comme Cass Mc Combs ou des mecs comme les Black Lips (euh... peut-être pas eux en fait.. ils casseraient tout).

Florian : J'estime que mon avis personnel sur la musique d'un groupe n'a pas à entrer en compte dans ma programmation. Nous organisons des showcases à vocation promotionnelle, du coup il faut que le groupe ait un disque à promouvoir. C'est la seule et unique condition. Ils peuvent être quatre sur scène et jouer du biniou pendant une demi-heure, je m'en contrefous. On a un lieu que l'on souhaite mettre à disposition à des gens qui en ont besoin pour s'exprimer. C'est tout. Ce lieu doit servir à tous et surtout aux musiciens du coin. Si tu n'aides pas la scène locale, tu peux remballer tes gaules de disquaire. Tu ne sers à rien.

Possédez-vous vous-même une grosse collection de disques ?

Toma : En effet... et elle a tendance à grossir depuis que je suis moi-même disquaire. Aie Aie...

Florian : Un peu plus de 4000 LPs et environ 500 7'. 50 Cds.

Cinq albums que vous possédez et que vous ne viendriez pour rien au monde ?

Toma : J'ai du mal à revendre mes propres disques, même certains que je n'écoute plus. Ils font partie de mon "éducation musicale" et correspondent à des périodes de ma vie. En vrac, je pense que les disques que je ne pourrais jamais revendre sont ceux que j'ai acquis des Smashing Pumpkins (jusqu'à Adore, ceux d'après je les donnerai si je les avais), Smiths, Gainsbourg, Cass Mc Combs, Beatles, Christophe, Brigitte Fontaine, Jacno & co, etc.

Florian : Aloha - Sugar / Katy Perry - One Of The Boys / Teitanblood - Seven Chalices / No Knife - Riot For Romance / The Austrasian Goat - Paved Intentions

Quelle est votre actualité respective ?

Toma : On fête nos 10 ans ! Toujours le plein de showcases et maintenant vernissages. Et donc Le Label BS relancé.

Florian : J'ai quelques projets de disques avec Specific (éditer le Get Saved des New Yorkais de Pilot To Gunner, le Moonlight Desires des Canadiens de Rockets Red Glare, la version vinyle du premier album des Japonaises de Biskaidan, puis sortir des disques de Dr Geo, Jan Morgenson, 2:13PM, le nouvel album de Culture Reject, le premier album d'Hoboken Division, peut-être un nouveau Twin Pricks aussi) et Replica (rééditer la discographie complète d'Etron Fou Le Loublan, sortir le premier Arachnoid). Avec le magasin, on organise toujours nos foires aux disques et on essaie de bouger un maximum. On va fêter nos dix ans cette année (en juin aux Trinitaires) et on va organiser une putain de fiesta. Sinon, je continue à faire de la musique, à écrire, faire des concerts, etc. La vie, quoi !

 

En savoir plus :
Le site officiel des Balades Sonores
Le Facebook des Balades Sonores
Le site officiel de La Face Cachée
Le Tumblr de La Face Cachée
Le Facebook de La Face Cachée


Le Noise (Jérôme Gillet)         
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