Comédie de Georges Feydeau, mise en scène Anne-Marie Lazarini, avec Jacques Bondoux, Cédric Colas, David Fernandez, Giulia Deline, Frédérique Lazarini, Sylvie Pascaud et Dimitri Radochévitch.
Vaudeville moins célèbre que "^La Dame de chez Maxim" ou "Le fil à la patte", "Chat en poche" n’en est pas moins, malgré une légère faiblesse de jeune auteur, un petit chef-d’œuvre, à ne pas négliger, de Georges Feydeau.
Les Pacaret et les Landernau, épais bourgeois parisiens, flanqués de filles à caser, discourent du projet de faire représenter un opéra. Arrive un fils d’ami, provincial monté dans la capitale pour faire son droit, qui est, par quiproquo, pris pour un ténor.
Le manège infernal commence à grincer sur ses vis, pour notre plus grand plaisir, jusqu’à l’apothéose des espoirs déçus et du désir bafoué.
Anne-Marie Lazarini, maîtresse des lieux et avisée "sourcière" de textes à révéler, a réalisé là une mise en scène espiègle, naïve au meilleur sens du terme, acidulée, pétillante, qui vise juste et bouscule les préjugés liés à Feydeau.
Ni tenue "Belle Epoque", ni sels à agiter sous la voilette, il n’y a même plus de domestique dans cette famille contemporaine qui se sert elle-même !
Les maris sont irrésistibles - merveilleux Jacques Bondoux et Dimitri Radochévitch - tandis que les femmes, Frédérique Lazarini, incandescente et drôle à mourir, ainsi que Sylvie Pascaud, héroïque, tiennent leur place.
David Fernandez et Guilia Deline sont bien distribués alors que le "ténor", Cédric Colas, qui a contre lui de ne pas avoir du tout l’âge du rôle, résiste, grâce à son métier, très réel.
Charmant moment d’ivresse et de frénésie, frappé de rythme et de tourbillonnante folie, ce "Chat" met tout le monde dans sa poche.