Avec "Joséphine", le Musée du Luxembourg ouvre ses portes à une exposition qui, à l'occasion du bicentenaire de sa mort, célèbre la figure de la première impératrice de France que fut Joséphine Bonaparte première épouse de l'empereur Napoléon 1er.
Organisée par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais en collaboration avec le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, l'exposition
ne s'inscrit pas dans le registre historique.
En effet, les commissaires, Elisabeth Caude, Céline Meunier et Alain Pougetoux, conservateur en chef du patrimoine et Christophe Pincemaille, chargé d'études documentaires, qui officient au Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, sous le commissariat général de Amaury Lefébure, Conservateur général du Patrimoine qui en assure la direction, ont choisi de montrer le choix et l'influence d'une femme en termes l'influence sur le goût à la française.
L'espace relativement modeste du Musée du Luxembourg est optimisé sans effets par l'architecte Olivier Palatre.
Il a conçu une scénographie sobre et claire pour ne pas casser les volumes et a retenu la trichromie de prédilection de Joséphine constituée par le gris, le blanc et l'or déclinée en teintes poudrées sur les cimaises.
Joséphine, une impératrice en sa demeure
La première salle, qui revêt un caractère chronologique pour resituer le destin d'exception de Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, qui se résume en trois dates - sa naissance en 1763 au sein d'une famille de planteurs établie en Martinique, son mariage en 1796 mariage avec le général Napoléon Bonaparte et son couronnement en 1804 - est scandée, comme l'ensemble de l'exposition de portraits de Joséphine qui fut l'une des souveraines les plus représentées de son temps.
Ceux connus de Pierre-Paul Prudhon et de Jean Gros mais également ceux très sensibles de Andrea Appiani avec le diptyque des époux Bonaparte à la période du Consulat.
Dans la seconde et principale salle, la monstration se développe en trois axes qui illustrent la synergie entre les goûts personnels de Joséphine, auxquels elle peut s'adonner par sa position de première dame de France, et
son influence, par l'impact des commandes impériales, sur la déclinaison à la française du courant néo-classique européen qui a donné naissance au style Empire.
Les pièces et oeuvres sélectionnées mettent en évidence la symbiose entre le domaine réservé d'une femme publique en représentation et les devoirs de sa charge qui se décline dans l'élégance et l'art de recevoir et, par ailleurs, sa passion des arts et des collections.
En premier lieu dans le domaine de la mode, particulièrement soucieuse de son apparence, Joséphine a disposé d'une garde-robe somptueuse dont il reste peu de pièces, d'où le caractère exceptionnel de celles exposées, et d'un imposant écrin de bijoux personnels qui étaient déposés dans un imposant et spectaculaire "serre- bijoux" réalisé par le célèbre ébéniste Jacob-Desmalter.
Maîtresse de maison émérite dans l'art de recevoir, elle impacte les arts décoratifs en sollicitant les meilleurs ébénistes de son temps tels Jacob-Desmalter et Jacob Frères qui vont contribué à l'élaboration du style Empire.
Ameublement et surtout raffinement dans les arts de la table que le Musée national de
des châteaux de Malmaison et Bois-Préau a exalté en 2011 dans l'exposition "Destins souverains - Joséphine, la Suède et la Russie".
De nombreuses pièces de prestige en porcelaine en plein dorée réalisées par la Manufacture impériale de Sèvres et la manufacture Dihl et Guerhard sont présentées.
Depuis le service à thé dit "cabaret égyptien" aux singulières corbeilles aux caryatides en passant par les assiettes à "fonds de tableaux" qui reprenaient les scènes de genre de la collection de peintures de Joséphine.
Car Joséphine
s'avère une collectionneuse aussi éclectique qu'insatiable dont la passion s'exerce tant envers les antiquités, la statuaire ("Amour et Psyché" de Antonio Canova) que la peinture sur les conseils avisés du baron Denon, le directeur général du musée Napoléon ancêtre de l'actuel Musée du Louvre.
Pour compléter ce florilège du "goût" de Joséphine, le
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois - Préau consacre une exposition à sa passion pour les jardins, les fleurs et les oiseaux intitulée "Joséphine, la passion des fleurs et des oiseaux" qui se tiendra en son fief de la Malmaison du 2 avril au 30 juin 2014. |