Comédie dramatique de Rasmus Lindberg, mise en scène de François Rancillac, avec Julien Bonnet, Maxime Dubreuil, Thomas Gornet, Laëtitia Le Mesle et Valérie Vivier.
De derrière une palissade rose et verte qui sert de castelet, sortent les têtes des personnages de cette histoire absurde, comme d’un théâtre de Guignol moderne.
C’est le choix qu’a fait François Rancillac, pour restituer toute l’énergie et l’efficacité de ce texte rapide et surprenant d’un jeune auteur suédois Rasmus Lindberg, créé pour la première fois en France dans l’excellente traduction de Marianne Ségol-Samoy et Karine Serres.
Six personnages empêtrés dans la banalité de leur existence seront amenés à remettre en question leurs vies et à faire des choix. Tout est raconté sur le style de la farce dans une histoire menée à cent à l’heure qui nous saisit comme une tornade décapante.
Le parti-pris guignolesque permet apparitions, disparitions et manipulations d’accessoires par les comédiens du Fracas (CDN de Montluçon), une petite bande rompue au travail de marionnettes.
Cela permet de restituer admirablement cette écriture rapide et incisive qui télescope les scènes et les lieux, les personnages et les actions à la manière de la bande dessinée, donnant à voir avec une verve caustique et piquante le petit théâtre de la vie.
Rasmus Lindberg, en poussant les situations jusqu’à la frénésie, met le doigt sur des blessures universelles et interroge sur le temps et le sens de la vie. Son écriture directe et sans fioriture, laisse apparaître derrière l’humour dévastateur une tristesse cachée sur le monde actuel.
Pièce immanquable, servie par des comédiens formidables, Julien Bonnet, Maxime Dubreuil, Thomas Gornet, Laetita Le Mesle et Valérie Vivier, "Le Mardi où Morty est mort" est certainement une proposition originale et réussie. |