Né en 1997, le festival Les Femmes S'en Mêlent célèbre la scène féminine indépendante. A l'origine uniquement parisien, il est désormais itinérant et s'étend dans toute la France.
Éclectisme et exigence sont les maîtres-mots, afin de mettre en avant des artistes innovantes, françaises et internationales. Une belle occasion pour Froggy's Delight, présent sur les dates parisiennes de cette 17ème édition, de découvrir de nouveaux talents.
Mercredi 19 mars
Première date parisienne à l'Eglise Saint-Merry, du côté d'Hôtel de Ville, c'est l'artiste française Lidwine qui ouvrit le bal.
Tantôt la voix pure, tantôt la voix enfantine, cette demoiselle s'accompagne autant d'une harpe que d'un harmonium pour nous offrir une pop originale. Que cela plaise ou non, elle a le mérite de proposer un format musical innovant.
Après avoir enchanté le public, la mystique Julianna Barwick, tête d'affiche de la soirée, prit le relais. Expérience vocale envoûtante, le public fut conquis.
Jeudi 20 mars
Au tour du Centre Pompidou d'accueillir le festival avec Sir Alice.
Sir Alice, ce n'est pas juste un concert, mais une expérience inédite du spectacle vivant. Ce petit génie mélange le passé au futur, ombres chinoises et vidéos, musique et lumière, textes et chorégraphie.
Mais cette recette serait incomplète sans l'ingrédient mode de Bernhard Willhelm, créateur des robes et autres tenues incongrues de la belle. Fascinante, Sir Alice est l'un de mes coups de coeur de cette édition, car elle va au-delà de l'imagination. Dans le public, dès le deuxième titre, certains spectateurs ont quitté la salle, visiblement en désaccord avec cet univers aussi dérangeant qu'hypnotique.
C'est certain, Sir Alice ne laisse pas indifférent.
Vendredi 21 mars
Le Cent-Quatre servit de décor pour un marathon musical avec 8 artistes réparties sur deux salles, et ne jouant jamais en même temps.
L'occasion pour le public de s'en mettre plein les oreilles.
Ravie de revoir Suzanne de feu Pravda mener son tout nouveau groupe de rock Suzanne Combo, je fus ensuite subjuguée par Léonie Pernet, multi-instrumentiste, qui nous a proposé sa symphonie musicale aux sonorités rock. Cela vaut le détour.
Une fois que la charmante islandaise Ólöf Arnalds et ses mignonettes histoires eurent attendri le public, la rigolote Liz Green amusa la galerie avec sa petite bande de joyeux musiciens et sa folk pétillante.
La course aux découvertes nous mena ensuite jusqu'à la pop envoûtante des canadiens de Forêt, à celle de la bulgare DENA et ses influences r'n'b et orientales, pour s'arrêter un peu devant la très sensuelle Chrysta Bell.
Je m'attendais à plus de rythme mais ce n'est qu'avec Karol Conka que mon voeu fut exaucé. Figure montante du hip-hop brésilien, de nombreux fans avaient fait le déplacement. Fatigué ou non, tout le monde bougea son booty face à cette explosive révélation.
Samedi 22 mars
Deuxième soirée au Cent-Quatre, même concept que la veille avec cette fois-ci Alice Lewis, Anna Aaron, Cults, Emily Wells, Kandle, Lorelle Meets The Obsolete, Nicole Sabouné… et Nadine Shah qui fut la révélation coup de coeur de notre photographe.
Mercredi 26 mars
Après quelques jours de repos bien mérités, les dates parisiennes reprirent au Divan du Monde. Angel Olsen eu le privilège d'ouvrir la soirée. Pleine d'énergie malgré des titres sombres, elle laissa sa place à l'américaine Eleni Mandell et ses jolies berceuses.
Emily Jane White, très attendue pour son retour aux Femmes s’en Mêlent avec son nouvel album Blood / Lines fut le clou de la soirée. Ballades intimistes et envoûtantes, auxquels les synthétiseurs vinrent ajouter une nouvelle dimension à son folk gothique. Seul bémol, quelques fausses notes qui me gâchèrent un peu le plaisir.
Jeudi 27 mars
Le lendemain, Skator jouait à l'Institut Culturel Suédois. Chantant la terre, la nature, sa région, et la solitude en suédois, ce fut un concert intimiste agréable de cette artiste venue seule avec sa guitare.
Vendredi 28 mars
Pour sa soirée de clôture, le festival avait décidé de frapper fort avec une belle programmation punchy à La Machine du Moulin Rouge. Nous aurions pu rester toute la nuit avec les Barbi(e)turix qu'on ne présente plus, mais ce sont les concerts qui eurent toute notre attention.
Le duo De La Montagne, face à une poignée de spectateurs et quelques fans de la première heure fut surprenant d'audace.
La jeune chanteuse pleine d'énergie et son électro pop nous mirent dans l'ambiance, bien qu'une certaine naïveté s'en dégage. Kim Ki O et ses synthés vintage ne décollèrent pas suffisamment à mon goût mais l'heure de twerker se fit sentir dès l'arrivée sur scène de Linkoban et son hip-hop dynamitant.
Retour au calme avec La Luz, quatuor de jolies filles au rock des sixties.
Avant de partir, petit détour sur la scène de Dominique Young Unique, véritable bombe du hip-hop et de booty-shaking. Avec son flow explosif, cette nouvelle venue rappe depuis toujours. Impossible d'en ressortir indemne.
Pour cette 17ème édition, les Femmes s'en Mêlent ont su garder leur identité avant-gardiste et précurseur en matière de découvertes de pépites. Vivement la prochaine.
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