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puce Alfred - Mazan - Joann Sfar - Lewis Trondheim : Donjon - seconde partie
Interview  (Librairie Atout Livre, Paris)  jeudi 13 mars 2014

A l'occasion de la sortie des deux derniers tomes de Donjon, la librairie Atout Livre avait organisé une rencontre avec les auteurs Joann Sfar et Lewis Trondheim et les dessinateurs Alfred et Mazan. Froggy's Delight vous propose de revivre cette rencontre.

Joann Sfar arrive.

Joann Sfar : Bonsoir, bonsoir ! Ce n'est pas comme si je voulais discrètement faire pipi avant de parler à tout le monde. (rires)

Une personne de la librairie Atout Livre : Les toilettes sont plutôt par là-bas.

Joann Sfar : Merci...(rires) Ils viennent quand les auteurs, là ! Ce n'est pas de notre faute, on était à la radio... des poumons !

Lewis Trondheim : Oooohhh !

Joann Sfar repart.

Romain Marguerie : On va peut-être l'attendre...

Lewis Trondheim : Non non, il fait la grosse commission, tu peux y aller ! (rires) D'ailleurs, vous devirez fermer la porte, parce que...(rires)

Romain Marguerie : C'est sur vous que ça va tomber du coup, Lewis, je suis désolé. J'avais commencé par présenter vos deux compères, pour vous et Joann, on va s'en tenir là.

Lewis Trondheim : Tu fais comme tu veux !

Romain Marguerie : Pour notre clientèle qui n'a pas forcément lu Donjon...

Lewis Trondheim : Oui, alors la clientèle qui n'est pas fan de Donjon, eh bah elle n'est pas là. Elle reste chez elle ! (rires) Elle a peut-être bien raison, hein !

Romain Marguerie : Donc, pour la clientèle qui n'est pas érudite sur Donjon, est-ce que vous pouvez expliquer en quelques mots...

Lewis Trondheim : Eh bien, je ne peux pas parce que si elle n'est pas fan, elle ne sera jamais fan : nous nous adressons uniquement aux informaticiens. (rires) Eux seuls peuvent combler les trous de puzzle Donjon et s'intéresser à tout ça parce que c'est très compliqué. Les petites grand-mères, les filles qui font du shopping et les enfants qui préfèrent lire des livres de maths, ça ne nous intéresse pas du tout. (rires)

Romain Marguerie : Certes... (rires)

Lewis Trondheim : J'ai l'impression que je ne suis pas dans le ton de ce qu'il y avait avant, non ? (rires)

Alfred : On t'attendait.

Joann Sfar : J'ai goûté le fromage. (rires)

Lewis Trondheim : Repose la question à Joann, tu vas voir.

Joann Sfar : C'est quoi la question ?

Romain Marguerie : Alors la question : grossomodo, c'est quoi Donjon ?

Lewis Trondheim : Pour la clientèle d'ici qui n'est pas habituée.

Romain Marguerie : Pour ceux qui ne connaissent pas, oui.

Joann Sfar : Bonsoir. Je suis un énorme fan d'heroic fantasy, j'ai découvert Bilbo le Hobbit quand j'avais 7 ou 8 ans et j'ai lu tout ce que je pouvais lire en heroic fantasy sous forme de romans. Quand les bd d'heroic fantasy sont arrivées, je trouvais qu'elles étaient basiques, c'était toujours ultra relou, cela s'adressait à des débiles et cela n'avait pas la richesse des romans d'heroic fantasy. Parce que les premières personnes qui ont fait des bd d'heroic fantasy en France pensaient que les lecteurs d'heroic fantasy étaient des débiles.

Quand j'ai rencontré Lewis Trondheim qui venait d'un héritage à la Mickey Parade et qui a utilisé ces animaux pour faire autre chose, j'ai vu l'immensité de ce que l'on pouvait faire avec les bandes dessinées, c'est-à-dire qu'il a commencé avec des outils très minimalistes comme dans Lapinot et les carottes de Patagonie et cela devenait colossal. Moi j'ai toujours aimé les bandes dessinées mais d'être dans l'atelier de Lewis Trondheim, j'ai appris les possibilités des bandes dessinées. J'avais mille choses à raconter, je ne savais pas comment les faire, j'ai appris mon métier en le regardant faire et dès que je l'ai vu, je lui ai pété les couilles pour essayer de lui vendre un truc que l'on pourrait faire ensemble. Comme Lewis est le contraire d'une certaine banque, c'est le pouvoir de dire non, donc pendant plein d'années, il m'a dit non à tout et un jour, je lui ai proposé de faire une bd d'heroic fantasy, cela devait être un supplément de Lapinot et puis cela ne l'a pas été.

Lewis Trondheim : Oui, en fait, il me propose plein de trucs, je lui disais non pendant des années, puis après il me propose l'histoire d'un jeune crétin qui travaille dans un donjon et qui prend les objets magiques et se fait passer pour un barbare, je me suis dit : "tiens, à partir de ce quiproquo, effectivement cela peut être intéressant". Comme je n'avais pas le temps de faire autre chose, je me suis dit : "faisons ça dans une histoire de Lapinot, ce sera très bien". Et je ne savais pas dans quoi je m'embarquais parce que Joann évidemment me dit : "Ah ! Oui, bien sûr mais Lapinot est moralisateur, il est de droite, cela ne m'intéresse pas". (rires) Ce qui m'a tout de suite démoralisé et quelques années après, j'ai tué Lapinot pour ces raisons là, ce qui est vrai. Donc, j'ai dessiné et co-scénarisé avec Joann cette première aventure. Il n'était pas du tout prévu de faire ni Parade, ni Crépuscule, ni Potron-minet, ni Monsters, ni rien du tout. C'était juste faire un truc comme ça pour s'amuser. Comme on est tous les deux des auteurs un peu stakhanovistes, avec nous 1 + 1 est plutôt égal à 10 qu'à 2.

Romain Marguerie : Avec ces arcs qui se sont ajoutés, il a fallu transmettre. Cette question est intéressante aussi dans un projet comme Donjon, comment est venue cette idée de filer des arcs à Blain, à d'autres dessinateurs ?

Joann Sfar : Moi j'ai l'impression que l'on n'a jamais eu d'idée dans Donjon. J'ai l'impression que les personnages et l'univers se sont imposés à nous et se sont mis à prendre de plus en plus de place et à nous bouffer de manière très jouissive. Plutôt que des idées, on a dû chercher des solutions pour raconter les histoires qui nous venaient. C'est drôle parce que, quand on avait le nez dedans – ça, ça nous est venu aujourd'hui à force de répondre à des interviews – on avait le sentiment que Donjon était une série qui renouvelait le style graphique de l'heroic fantasy. Je pense que c'est une erreur parce qu'il y a eu tellement de styles différents dans Donjon, en fait Donjon c'est l'inverse, c'est le succès du temps. Donjon, c'est un instantané sur une génération de dessinateurs, pas forcément avant-gardistes, il y en a qui viennent plus de l'animation, plus de l'enfance et je crois que l'on n'avait pas conscience en le faisant, du fait que l'on faisait un portrait d'une génération d'auteurs qui ont bien voulu jouer avec nous mais qui n'ont pas forcément le même style ou la même optique, on a vraiment été dépassé par le truc.

J'imagine que depuis tout à l'heure, vous cherchez une entrée simple dans le monde de Donjon, il n'y en a pas, c'est fait pour dérouter : c'est de l'heroic fantasy mais c'est dessiné en animalier, c'est un récit à trou, c'est fait pour appeler le jeu, c'est fait pour que le lecteur soit interpelé. On s'est dit : il y a un problème, il n'y a pas de fan club du Chat du Rabbin, Donjon est en théorie quelque chose de plus confidentiel mais il y a un fan club ultra actif de Donjon, c'est-à-dire que dès le début, les gens ont compris qu'il y avait une place à se faire à l'intérieur de Donjon et que Lewis et moi n'étions peut-être pas les gardiens du Donjon, mais peut-être juste les locataires du truc, cette série est une co-propriété en fait, avec plein d'appartements vides.

Toute la journée, on nous a bassiné avec : "dans quel ordre on les lit ?". Ce que je peux voir, c'est que mes gamins et les copains de mes gamins, là où il y a l'étagère, il en manque toujours 10, c'est toujours le mauvais sens, ils vont en prendre un, ils vont découvrir une histoire complète, ils vont tous les bouffer, après les bouffer dans trois sens et après ils vont se faire leur idée de comment cela fonctionne.

Je crois que c'est comme quand les gamins disent qu'ils sont forts en informatique, ce n'est pas parce qu'ils sont forts, c'est qu'ils appuient comme des cons sur tous les boutons n'importe comment. (rires).

Cette manière une peu simiesque de lire Donjon, je pense qu'elle est intéressante.

Romain Marguerie : Alfred parlait tout à l'heure d'une grammaire que vous aviez créée accessible à tous les autres dessinateurs...

Joann Sfar : C'est très difficile de le vendre aux grammaires, c'est plutôt pour les jeunes gens. (rires)

Lewis Trondheim : Il fallait la faire. Non mais les grammaires, elles n'aiment pas trop Donjon. (rires)

Romain Marguerie : Comment avez-vous créé cet univers et ces personnages pour que vous puissiez les refiler d'abord l'un à l'autre et ensuite aux autres dessinateurs ?

Lewis Trondheim : Avec... un crayon et du papier ! (rires) Ce n'est pas difficile, c'est ça le gros avantage de la bande dessinée sur tous les autres univers narratifs, que sont la télévision, le cinéma, le théâtre, etc.

Romain Marguerie : Vous avez dû les typer, ces personnages, pour qu'on les reconnaisse un peu ?

Lewis Trondheim : Bah.. Canard, il est canard. (rires).

Romain Marguerie : Certes. Du coup, en tant que dessinateur, est-ce que c'était facile de se mettre dans les souliers de ces personnages ?

Mazan : Comme disait tout à l'heure Alfred, on nous donne des jouets et c'est à nous d'en faire un peu... pas ce que l'on veut mais on y met de soi. A partir du moment où l'on prend du plaisir à dessiner ce qui nous est demandé d'être dessiné, voilà.

Romain Marguerie : La notion de jeu, vous en parliez tout à l'heure aussi, vous avez beaucoup joué à écrire ces scénarios, comment ça marchait, comme une espèce de ping-pong entre vous ?

Joann Sfar : La notion de jeu est consubstantiel au travail de Lewis Trondheim, il y a même l'idée de code. Quand il a commencé à faire sa bande dessinée approximativement où il dessinait plein de gens que l'on connaissait, on était explosé de rire dès que l'on reconnaissait quelqu'un mais ce n'est pas parce qu'il y avait de la caricature mais parce qu'il y avait des codes tellement signifiants. Il arrive à avoir des outils tellement simples pour dire des choses tellement compliquées que ça allume le cerveau et ça rend fou. L'écriture dans Donjon, c'est exactement la même chose : on écrit sous forme de dessin, sous forme de Monsieur Patate comme ça et on se répond parfois sur un strip, parfois sur une page, on se marre beaucoup quand des gens s'imaginent que certaines idées viennent de Lewis et certaines viennent de moi parce qu'ils se plantent tout le temps. Au bout d'un moment, il y a une entité tierce qui prend plaisir à jouer à cela. Quand Lewis dit : "Donjon, c'est un bd pour les informaticiens", il n'a pas complètement tort. Ce n'est pas des jeux vidéos mais c'est une bd pour des gens qui aiment le jeu. Donc ça, c'est intéressant... (rires)

Romain Marguerie : Maintenant que l'on est sûr qu'il n'y a plus de vielles dames, il reste quelques jeunes enfants, est-ce qu'il y a des informaticiens qui veulent poser des questions à Lewis et Joann avant la fin de soirée ?

Lewis Trondheim : Eh non ! Eh bah voilà ! (rires) Ah si, au fond, là-bas, derrière !

Question du public : Est-ce que vous pensez faire un jour un crossover avec One piece ? (rires)

Lewis Trondheim : Avec de la pisse ? (rires) Oui, mais ce n'est pas possible, ce n'est pas du tout le même univers mais il y aura un crossover Donjon et Le Chat du Rabbin. (rires)

Joann Sfar : On s'est aperçu hier que j'ai eu l'idée du Chat du Rabbin pendant un séminaire Delcourt. Cette idée me ravit... (rires)

Romain Marguerie : D'autres crossovers ou d'autres questions à poser ?

Lewis Trondheim : N'hésitez pas, on ne va pas se foutre de votre gueule, hein ! (rires).

Joann Sfar : En plus, on est fatigué, on est vraiment facile à pécho, là. Si une question est bête, on ne s'en rendra pas compte.

Question du public : Je voulais savoir, ce sont vraiment les deux derniers derniers ou est-ce qu'il y aura d'autres Donjons Monsters ou Donjons ? (rires)

Joann Sfar : Lewis est un garçon qui a le goût des formes propres, moi je ne sais pas finir quelque chose : j'adore mettre "à suivre", cela me rend heureux, je me dis que la mort n'existe pas. Lewis m'a attrapé pour que l'on finisse ce truc et que cela ait l'air de quelque chose. On a réussi à faire 36 albums, on est bien content. Je trouve que cela ressemble à quelque chose. Avec Lewis, on est amis donc on a sans doute envie de refaire des choses ensemble. Je ne suis pas sûr que quand on va refaire quelque chose ensemble ce soit un Donjon. Cela ne veut pas dire qu'un jour, on n'est pas envie de faire exister quelque chose dans cet univers, mais est-ce que ce sera sous forme de bande dessinée ? En tout cas, ce ne sera pas : "tiens, on va faire un nouvel album de Donjon". Ce ne serait pas amusant, maintenant.

Lewis Trondheim : Pour nous, les lecteurs ne sont pas des vaches à lait, c'est-à-dire que l'on ne s'est pas amusé à faire plein d'albums pendant 10 ans pour avoir du pognon, s'arrêter et vouloir continuer parce que l'on en veut encore. On fait ça parce que c'est juste du pur plaisir. Si on voulait vraiment fonctionner avec le porte-monnaie, on s'y serait pris très très différemment que comme on s'y est pris. Comme la notion de plaisir est primordiale et "consubstantielle" de notre travail (rires), il faut que cela continue comme ça. Pour l'instant, cela ne continuera pas comme ça.

Question du public : Est-ce que vous avez du pognon maintenant, alors ? (rires)

Lewis Trondheim : Du pognon, non !

Mazan : Pas avec Donjon ! (rires)

Lewis Trondheim : Tu sais, Donjon, on partage avec les dessinateurs, Joann et le coloriste, il ne reste plus grand chose (rires)

Romain Marguerie : D'autres questions ? D'autres courageux ?

Question du public : Est-ce que Ralph Azham est une continuation du monde que vous avez créé avec Donjon ?

Lewis Trondheim : Alors, il n'y aura pas de crossover Ralph Azham-Donjon parce que ce n'est pas du tout le même monde. Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'effectivement il y a 5 ans, on a arrêté de faire Donjon et il y a 5 ans Joann a commencé à faire L'Ancien Temps et de l'heroic fantasy qu'il a fait dans ce coin. Moi, de mon côté, je me suis dit : "bah merde ! S'il fait ça et qu'il n'a pas le temps de faire Donjon, je vais faire aussi de l'heroic fantasy à ma façon". C'est peut-être pour ça qu'il n'y aura peut-être plus d'autres Donjon derrière, c'est que l'on s'est mis à faire d'autres trucs dans notre coin, de cette façon là.

Joann Sfar : Ce qui est intéressant, c'est le ton de ces récits là. On a beaucoup répété que Donjon n'était pas de la parodie, il y a du comique mais c'est un récit auquel on croit vraiment. N'empêche que l'on avait chacun un background un peu différent sur l'heroic fantasy et manifestement Lewis le poursuit avec Ralph Azham, moi j'essaie avec L'Ancien Temps, avec les romans, avec la BD, d'aller vers un truc un peu autre. C'est intéressant d'avoir d'autres facettes pour aborder ce genre là. Maintenant, si Lewis et moi refaisons un truc ensemble, peut-être que l'on aura envie de ne pas faire d'heroic fantasy, peut-être que l'envie, c'est : "qu'est-ce que l'on a jamais fait ensemble ?".

Question du public : Et cela ne vous dit pas de faire un vrai Conan ?

Joann Sfar : Euh oui ! (rires) Mais quand j'écris Grandclapier, c'est exactement ça, je me dis : "tiens, comment on fait pour devenir aussi méchant qu'un barbare ? Qu'est-ce qu'il a eu pendant son enfance ?". J'adore la sauvagerie, cela m'intéresse. En tout cas, quand je raconte Grandclapier, il y a une envie d'y croire presque. Tiens, je sors de l'animalier, je veux un vrai être humain, merde il a la crise de la quarantaine. Comment je raconte la crise de la quarantaine d'un barbare ? Cela m'amuse...

Mais Donjon c'est vrai, quand Canard est triste, il est triste pour de vrai pour nous, même si c'est un canard... (rires)

Question du public : Deux petites questions : le première pour Lewis Trondheim, vous avez écrit quelque part dans un des Petits Riens avoir raconté la fin de Ralph Azham à votre fils par sécurité, de peur qu'il fasse mauvais. La deuxième pour les quatre auteurs qui sont là, Grogro en train d'errer en liberté dans Paris, cela ne vous inquiète pas outre mesure ? (rires)

Lewis Trondheim : Concernant la sécurité de mon fils, cela va s'arranger dans la mesure où le septième tome va conclure toute une époque de Ralph Azham, donc personne va le kidnapper pour avoir le fin. Et Grogro, bah c'était Joann qui était dans le costume, pendant toute cette semaine. (rires). Je pense qu'il en a marre...

Joann Sfar : Grogro est content, il va suçoter quelques petits lapins et ça ira. (rires) On aime bien Grogro.

Lewis Trondheim : Souvent on nous pose la question : "quel est votre personnage préféré ?". Alors ils pensent que Joann préfère le Roi Poussière, moi je préfère Herbert, un truc comme ça. En fait, tous les deux, on préfère Grogro. C'est notre personnage préféré et c'est un fait que c'est un personnage qui n'est pas du tout comme les autres. C'est celui qui est resté enfantin, c'est celui qui est resté totalement primaire mais pas comme Zongo, pas de la même façon. Comme disait Joann, dans un monde de Légo, c'est un Duplo. (rires) Il ne fonctionne pas pareil mais il a une espèce de bonhomie, de gentillesse et parfois de violence, qui est touchante.

Joann Sfar : Quand il te mange, c'est pas méchant. (rires)

Lewis Trondheim : C'est juste que ça veut dire : "tu es un bonbon". (rires) Etre un bonbon, c'est sympa.

Question du public : Il y a quelque temps, vous avez fait à deux un album Donjon jeu de rôle.

Joann Sfar : Arnaud Moragues, on était trois.

Question du public : Est-ce que vous auriez des mises à jour aujourd'hui, des choses à rajouter dedans ?

Joann Sfar : Alors, j'ai bien galéré parce que mon petit garçon de 10 ans m'a emmené des copains à la maison il y a 3 semaines et j'ai dû faire meneur de jeu de Donjon Clefs en mains. J'ai pris bien cher, avec des gosses de 10 ans dont certains n'avaient jamais fait des jeux de rôle, qui couraient sur le tapis, qui croyaient qu'il fallait faire les combats en vrai, qui tournait avec les dés. Là, j'ai mesuré à quel point c'est plus dur d'improviser un jeu de rôle que d'écrire une BD. Je savais que c'était la réputation de mon petit garçon dans son école qui était en jeu, donc il ne fallait pas rigoler.

C'est vrai que l'on doit beaucoup aux jeux de rôle papier et c'était bien d'en fabriquer un au moment où tous les jeux de rôle deviennent des jeux électroniques. On est surpris de voir qu'il continue à avoir une existence, c'est-à-dire qu'il y a pleins de gens qui jouent. On est très content que cela existe. Cela nous a permis à un moment d'écrire des petites cartes de Donjon, de faire une petite encyclopédie.

Lewis Trondheim : Mais il n'y aura pas de supplément...

Joann Sfar : Vous n'avez qu'à les faire.

Romain Marguerie : Je vous propose de continuer votre discussion avec les auteurs.

Lewis Trondheim : Comment cela s'organise après ? Il y a des files, il y a des tickets ? Parce que j'ai l'impression qu'il va y avoir une ruée... (rires) Moi je prends les gens par leur prénom. Je commencerai par Jean-Claude (rires) et je demande le papier d'identité. Donc s'il y a quelqu'un qui s'appelle Jean-Claude, il passe en premier... Il n'y a pas de Jean-Claude ? Et bah je rentre chez moi ! (rires) Je prends Kevin maintenant... Toujours pas de Kevin ? Eh ben...

Joann Sfar : Veux-tu ne pas pourrir l'organisation de Monsieur dont c'est le travail !

Romain Marguerie : Oui, parce que l'on s'est pris la tête sur cette organisation, quand même ! (rires) Normalement, il ne devrait pas y avoir de souci, chaque dessinateur va avoir sa file...

Lewis Trondheim : Je pense que l'on ne va pas avoir de file parce qu'ils vont tous se jeter sur le buffet... sauf les quatre collectionneurs qui sont là depuis ce matin, à l'ouverture de la librairie. Ils voulaient être sûrs d'avoir leur dédicace. (rires)

Romain Marguerie : Merci à tous en tout cas d'être venus aussi nombreux.

 

Interview menée par Romain Marguerie de la Librairie Atout Livre

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La chronique de "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" de Joann Sfar
La chronique de "Fin de la parenthèse" de Joann Sfar

En savoir plus :
Le Blog d'Alfred
Le Blog de Mazan
Le site officiel de Lewis Trondheim
Le Facebook de Joann Sfar

Crédits photos : Cédric Duchamp


        
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