En trois mots : rock breton youhou.
En plus de mots ? Voyons voir… J’ai cherché ce que Merzhin voulait dire. Merlin. En breton. Evidemment. N’en déplaise à la capitale du rock clermontoise, les bretons sont tout aussi doués dans ce domaine. Mieux, ils ont cette capacité à y mêler des instruments traditionnels, pimentant un peu la rugosité de la rockabilité. Merzhin en rend ses airs un peu plus celtiques.
Les six Merlins du groupe : Pierre Le Bourdonnec, Ludovic Berrou, Damien Le Bras, Stéphane Omnes, Vincent L'Hour, Jean-Christophe Colliou (retenez ces noms, s’il vous arrive d’en croiser un jour, ça peu servir… ou pas) fêtaient leurs 15 ans de vie commune en 2012, avec une méga tournée qui ne vole pas son nom à son label : Adrénaline.
Les recettes d’un groupe qui dure et évolue ? L’écoute, le partage, la confiance et tout et tout. Ils sont tous les 6 auteurs, compositeurs, interprètes et producteurs. Voire plus encore. Leur dernier album (le cinquième, déjà) est fait d’énergie des quatre vents, il insuffle une dynamique mystérieuse et puissante. A y tendre un peu les tympans, Des heures à la seconde est blindé d’instruments à vents. Voilà donc leur secret. Le vent. D’un autre côté, quand on a grandi en Bretagne, j’imagine que le vent est plus qu’un souffle.
Cet album est définitivement rock, avec ses riffs et ses basses capiteuses. L’ambiance en est un peu noircie, dénonciatrice et rageuse. Le rock’n’roll n’est pas mort. Pas pour tout le monde en tout cas. Il revient à ses primales origines. Dénoncer, décrire notre génération, élargir les carcans, inventer un monde meilleur où il ferait bon respirer contempler les heures vagabondes.
Manu (ex membre du regretté groupe Dolly) est invitée sur "L’éclaireur" qui est pour moi le titre le plus incontournable de l’album, rock comme tout, course devant les ouragans, les tornades, les tempêtes, les cheveux emmêlés et les poings serrés, cours.
Ah non, c’est plutôt "Lignes d’horizon" : une galante poésie à la suite, au futur, à l’espoir, aux rêves, à l’ivresse. Bof… Non, je ne sais pas. J’hésite avec "Bande passante" : "on n’a plus vingt ans ni même trente assurément", mais je m’en fous de votre âge les Merzhin, je vous aime, moi : "autour on tourne autour de cette vie qui est la nôtre". Oh, j’ai failli oublier les chœurs d’enfants sur "Le pantin", attendrissant la réalité : "je suis un pantin articulé de fils sans fin".
Je sais bien que les titres d’un album sont minutieusement pensés, choisis, articulés, mais je ne peux que m’incliner devant l’ensemble Des heures à la seconde, l’ensemble est un accomplissement parfait de ce qui se fait de meilleur en matière de french-rock. Libérez-vous de vos assujettissements, osez lever les yeux au ciel, éloignez-vous des sabliers et de la vindicte populaire, soyez ce que vous faites de mieux : vous (et sauvez vos fesses). |