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Interview  (Paris)  mars 2014

Frànçois and the Atlas Mountains sort Piano Ombre. Le groupe continue sa route avec le label anglais Domino Records. C’est à l’adresse parisienne de ce dernier que nous rencontrons François Marry, au milieu d’une campagne de promotion menée tambour battant. Loin d’être étourdi par une presse élogieuse, il revient avec nous sur son parcours.

Si tu commençais par revenir sur les deux années qui sont passées après la sortie de E Volo Love en janvier 2012…

François Marry : On a beaucoup tourné. Sur E Volo Love, je fonctionnais en travaillant à partir de petites touches de musique apportées par divers musiciens. Et ensuite on a tourné avec le même line-up : Jean Thevenin à la batterie, Amaury Ranger (Archipel) percussion et basse, Gérard Black (Babe) les claviers et la voix, Pierre Loustaunau (Petit Fantôme) à la guitare, clavier… On est allés ensemble au Canada, aux Etats-Unis, en Afrique, au Maroc. On a mis en place quelques morceaux qui ont été le point de départ de Piano Ombre. J’ai composé quelques morceaux en plus. Très vite, on a enregistré, battu le fer pendant qu’il était chaud. Je vois un lien entre E volo Love et Piano ombre. Il y a plein de morceaux qu’on jouait sur la tournée précédente, je vois un lien entre "Les plus beaux" et "La vérité", entre "Bail éternel" et "La fille aux cheveux de soie"…

Pourquoi Piano ombre comme titre de l’album ?

François Marry : Je demande conseil. Je pensais d’abord à Or Nocturne, Ciel diurne ou Piano sécurité (rires). Piano j’aime bien la sonorité et ça me rappelait Plaine inondable. Plaine inondable est ressorti sur Domino Records après E Volo Love. C’est la même version avec un peu plus de promo. C’est sur Plaine inondable que Domino Records a eu un vrai coup de cœur donc il voulait le mettre à leur catalogue. Pour moi, c’est un tout : Plaine Inondable, E Volo Love et Piano Ombre.

Un enregistrement en France cette fois-ci.

François Marry : On a enregistré en dix jours au studio Berduquet, avec du bon vieux matériel analogique comme on aime. A côté de Bordeaux. Je réfléchissais à un certain concept d’enregistrer dans les bois en extérieur et vivre une expérience spéciale. Et finalement, je suis allé au plus sobre. On s’est armés d’un jeune producteur anglais de 24 ans, Ash Workman avec qui c’était très limpide, sans maniérisme. On communiquait sous forme de références visuelles : des peintures de Magritte, de Peter Doig qui a peint beaucoup de visions dans les bois, des troncs d’arbre en premier plan et des bâtiments en arrière-plan.

J’ai pensé à l’artiste Georges Rousse en voyant la photo de Piano Ombre…

François Marry : Oui c’est intéressant son travail, c’est plus le procédé de l’anamorphose qui m’a plu plutôt que la référence à Georges Rousse. On a fait appel à Alexis Facca, qui a fait le site de Petit Fantôme. J’ai évoqué l’idée de peindre un rond rouge dans les bois et ça l’a fortement interpelé.

Tes musiciens ont tous des groupes. Comment tu les as convaincus ?

François Marry : Petit Fantôme pour Pierre Loustaunau, Babe de Gerard Black, Archipel c’est le projet d’Amaury Ranger, Jaune le projet de Jean Thevenin. Ce sont des projets qui continuent. Babe vient justement de sortir un album Volery Flighty.

Je les ai rencontrés eux et leur travail en même temps. A Bordeaux, à Saintes ou en Ecosse. Ils faisaient partie de la scène locale. J’ai été impressionné. On est restés en contact. A cette époque, le line-up des Atlas Mountains changeaient en permanence, au gré des concerts. Et puis petit à petit, c’est devenu évident entre nous. C’est devenu logique de faire l’album ensemble parce qu’à mon sens, c’est la meilleure formule des Atlas Mountains.

Sur ce disque, on a enregistré en live : batterie, clavier, percussion, guitare pour avoir cette matière sonore vivante. Quelqu’un comme Amaury Ranger est très fort en rythme, moi je ne le suis pas, il a apporté beaucoup d’impact et de force, pour que les morceaux ne restent pas tournés sur ma personne, mes petits problèmes.

Tu parlerais d’une écriture autobiographique ?

François Marry : Plutôt qu’écriture autobiographique, je parlerais d’écriture automatique. Après tu te nourris de ce que tu as vécu. J’ai essayé de m’éloigner de l’apitoiement sur son sort, mais écrire de manière intuitive ou spontanée me ramène à ce que je traverse dans ma vie privée. Piano Ombre pour moi c’est enchanté, envoûté, rigoureux. Ca apprécie la douceur de vivre.

Sur scène vous mettez en place des chorégraphies.

François Marry : Je n’ai jamais fait de danse en soi. Pour la tournée d’E volo love, on avait fait appel à une chorégraphe pour quelques exercices d’étirement, de prise de conscience du corps. Quand on est allés en Afrique, c’était un vrai régal de danser sur des rythmes nouveaux, notamment en Ethiopie. On a une vraie volonté de vivre la musique physiquement. La vie étant courte, j’ai envie de profiter de ce qu’on crée sur scène de manière optimale. Pourquoi pas le vivre avec tout le corps.

As-tu remarqué des différences entre les publics des pays où vous avez joué ?

François Marry : Pas mal. J’aime beaucoup le public allemand, très concentré, très ouvert, et curieux. J’aime beaucoup le public belge, qui comprend les paroles en français, c’est un public très réactif, très connaisseur. On a fait les campings, les fêtes de la musique avec un public qui ne t’apporte pas beaucoup de soutien. A la fois… les gens qu’on croise à la fête de la musique ne donnent sûrement pas à la musique l’importance qu’elle a pour moi, qui suis passionné de musique, ils ont une vie qui n’est pas centrée sur l’écoute de musique : cela dit, ça n’empêche pas le respect ou l’échange et la rencontre.

On a joué dans une prison de femmes, un supermarché, des salles de concerts, en haut d’une montagne, dans une usine d’ingénierie navale, toute expérience est bonne à prendre. Plus le public donnera, plus heureux on sera.

A travers tes interviews précédentes, tu évoques souvent tes doutes, voire une recherche de légitimité pour ta musique. Pourquoi, est-ce que tu t’apaises aujourd’hui ?

François Marry : J’ai passé dix ans de carrière à jouerdans des bars, des cafés en récoltant de l’argent pour payer l’essence du concert suivant. C’est long, avec des moments de découragement, comme tout le monde. Je faisais ce que je savais faire. Le fait de faire des chansons douces que me chantait ma maman en version afro électro, c’était un peu chelou donc… Après c’est aussi mon tempérament, je n’ai jamais prétendu détenir la vérité, je n’ai pas cette prétention-là, j’ai toujours avancé à tâtons, sans forcer le destin de manière contre nature.

Après, cette manière de faire, je la défends, je souhaiterais que les gens qui décident des lois dans ce pays par exemple l’applique. Se remettre en cause. Etre conscient de ce qui se passe autour et chercher à œuvrer pour le mieux.

Comment tu vis les à-côtés de la musique, c’est-à-dire les interviews, le succès, la promo ?

François Marry : Ecoute je suis plutôt content. J’ai l’impression d’avoir bien choisi mon secteur dans l’industrie musicale. Dans les interviews, j’ai des gens en face de moi qui savent se perdre dans la musique, qui sont passionnés. Je rencontre des humains assez honnêtes. Et le succès : je ne suis pas encore dans le confort ultra, je suis loin de l’image des stars. Et puis on ne me reconnaît pas, je suis tranquille. Je continue à danser pendant les concerts, aux premiers rangs.

Tu figures sur le dernier album d’Etienne Daho, le duo "Les Lueurs Matinales". C’est une forme de reconnaissance ? Comment s’est passée la rencontre ?

François Marry : Je connaissais la musique d’Etienne Daho, comme tout le monde, sans jamais avoir écouté un album de A à Z. Depuis que je l’ai rencontré, je suis plus attentif sur son travail. Etienne Daho nous a vus en concert à Londres, parce qu’il connaît le groupe Coming Soon qui assurait notre première partie. On a discuté ensemble après le concert. On a senti un intérêt commun, on s’est bien entendus, on est allé danser dans les clubs. Quand il a enregistré, j’étais dans les parages, tout simplement.

Vos voix se complètent de façon assez magique.

François Marry : Oui ça c’était fou. On a été surpris nous-mêmes. C’était un vrai plaisir. Etienne Daho est quelqu’un qui a un vrai ressenti musical avec des goûts très pointus : je suis très flatté qu’il apprécie ce que je fais.

D’autres collaborations ou des invités à venir ?

François Marry : J’invite Thomas de Pourquery à la Gaieté Lyrique et Etienne Jaumet. J’aimerai bien collaborer avec un chanteur soufi rencontré au Maroc. Et on va sortir un EP d’enregistrements qu’on a faits à Ouagadougou et à Addis Abeba en septembre.

Après j’aimerais collaborer avec tout le monde : de Kylie Minogue à Philip Glass. J’aime juste les échanges humains entre ceux qui ont une même passion pour la musique.

Pourquoi ce nom les Atlas Mountains et l’accent sur Frànçois ?

François Marry : Ce sont des ressentis visuels quand je les vois marqués. J’aimais bien l’image, j’avais l’impression d’un aventurier prêt à escalader une montagne.

Je t’ai amené une compilation du label Another Record sur laquelle figurent "Royan" et "Cachou". Est-ce que tu es resté proche de l’artiste que tu étais alors ?

François Marry : Oui c’est le même. J’aime toujours la nature et les polyphonies basques. Je dis ça pour "Cachou" qu’on a enregistré au bord d’une rivière. Sur "Royan", il y a un groupe de polyphonie basque qui s’appelle Bost Gehio, 5 filles du Pays Basque. C’est Amaury Ranger avec qui je travaille depuis 2008 qui m’a fait découvrir ce groupe. On a joué ensemble à Beaubourg au Musée d’Art Moderne. D’ailleurs, sur Plaine Inondable, j’ai composé pour elles sur "Nuits = Jours". Royan me rappelle ces bons souvenirs, je suis très fier de ce morceau.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Frànçois & the Atlas Mountains
Le Bandcamp de Frànçois & the Atlas Mountains
Le Myspace de Frànçois & the Atlas Mountains
Le Facebook de Frànçois & the Atlas Mountains

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Sandrine Gaillard         
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