We Have Band livre avec Movements sa troisième salve de pépites electro-pop après le coup d’essai WHB en 2010 et le plus reconnu Ternion en 2012. Toujours en trio, le groupe anglais, composé du couple Dede et Thomas Wegg-Prosser et de leur comparse Darren Bancroft, suit le sillon creusé depuis le pétaradant premier single "Oh !" mais avec le regard et l’esprit davantage orientés vers le dancefloor. Si la première écoute laisse un goût trop homogène, cette sensation est vite dépassée et on mesure alors la véritable dimension des compositions : difficile de ne pas se laisser porter par les rythmes endiablés de ces nouveaux titres, amples, entraînants et cisaillés.
Thomas coproduit cet album enregistré à Londres, en collaboration avec la référence Tim Goldsworthy (impliqué entre autres dans les labels Mo’Wax et DFA ou le projet Unkle). Thomas et Dede se partagent ou alternent le chant et les chœurs. Si leurs voix peuvent parfois être limitées techniquement, elles n’en restent pas moins puissantes et toujours au service des chansons. Dans ce style, où la mélancolie se pense et se danse, et dont les bases ont été fondées il y a longtemps par New Order (faut-il voir dans le titre de l’album une référence au Movement de New Order ?), We Have Band joue aujourd’hui dans la même cour que Hot Chip ou Metronomy, mais d’une manière moins cérébrale, plus directe. C’était d’ailleurs la règle fixée par le groupe dans le choix des chansons : ne retenir que les titres qui leur donnaient envie de bouger. Objectif atteint : ludiques, virevoltants, les morceaux s’enchaînent sans répit, de l’imparable titre d’ouverture "Modulate" au single "Someone" en passant par l’implacable "Look the way we are". Pas de grève d’inspiration dans ce Movements où l’enthousiasme contagieux l’emporte haut la main.
Ce n’est qu’après avoir entendu Thomas Wegg-Prosser hurler "Please", que l’intensité redescendra sur les deux titres de clôture : l’aérien "Every Stone", et le tourbillonnant "Blue" qui viennent sonner la fin de soirée. Le rythme ralentit, les lumières se rallument, la piste se vide. Fin de party mais avec la certitude qu’on y reviendra très vite. |