Salle comble ce soir à l'Elysée Montmartre pour le grand show de Ghinzu qui nous avait complètement bluffé lors de son show case à la Boule Noire en automne dernier.
En attendant, un nouveau venu, le groupe The Film, bénéficie de l'affluence et on sent bien que cela électrise les quatre gars (basse, guitare, saxo et batterie ou clavier) qui se démènent sur la scène, notamment le chanteur, petit gabarit qui n'est pas sans rappeler Muse, la voix en moins.
Leur rock poseur à tendance rockabilly montre vite ses limites dans une aussi grande salle et d'amusant au départ cela devient vite répétitif, le son étant par ailleurs peu habité.
Mais le public est amène car, après la grosse artillerie, il attend les chevaux légers.
Noir. Un air de péplum emphatique retentit et annonce Ghinzu. La salle presque silencieuse attend avec fébrilité l'entrée du quintet en perruques afro.
La lumière jaillit et, sur le torrent de décibels de l'intro de que Ghinzu apparaît, revêtu de masques simiesques très réalistes. Groupe de scène, Ghinzu aime cet aspect de la performance. Il n'en faut pas plus pour que lepublic se déchaîne. C'est parti ! Ghinzu est devenu, en moins d'une année, un incontournable de la scène rock belge, se faufilant dans une brèche béante depuis la mise en retrait de Tom Barman et de son dEUS, qui devrait toutefois revenir sur le devant de la scène sous peu avec un nouvel album.
En attendant, Ghinzu a su conquérir un large public large (on voyait tant les parents que les adolescents) grâce à des chansons fédératrices donc la recette love, sex and money est simple et efficace et se résume à des mélodies pop impeccables habillées d'un gros son rock et d'une très forte présence scénique de tous les membres du groupe.
Les masques tombés, les choses sérieuses commencent. Les Ghinzu n'attendent pas le rappel pour sortir l'artillerie lourde.
Et ils ont une bonne raison pour cela, ils ont suffisamment de titres phares pour ne pas les économiser. Avec "
You are sent to take/
Every time I fall/
Every piece of me" de "Blow", ils balaient tout sur leur passage et embraient sur "The reign of Hight voltage queen" puis sur "Dragon" de leur précedent album Electronic jacuzzi .
De crescendo,
Ghinzu c'est une énergie fougueuse, des maelstroms soniques, qui avec "Cockpit inferno" et "Dragster wave" parvient à amener le public conquis à un "Do you read me" qui se révèle assassin, les intro au piano de John Stargasm, face à la salle sont ravageurs. Difficile d'y résister et ça pogote fort. Aussi, les tubes pleuvent rapidement, les musiciens, Greg en tête, sont en transe et John nous gratifie de son célèbre pas de danse déhanché se transformant rapidement en tressautements et gigotements "NickCaviens".
Le public est heureux et en redemande, et le jeté de petite culotte ne refroidit pas le groupe au contraire.
Greg se précipite, la récupère et le voila en train de courir sur la scène avec la culotte sur la tête ! Un vrai plaisir de jouer communicatif qui fait oublier les quelques redondances de certains morceaux.
.Le premier rappel ne nous épargnera pas (pour notre plus grand plaisir) une version de Purple Rain détournée qui devient un classique de Ghinzu en live.
David de Soldout, à l'origine de quelques remixes du groupe, viendra même tâter de la table de mixage sur l'électro rock endiablé "Mine". Peut être d'ailleurs aurait-il fallu s'arrêter là et ne pas revenir pour un ultime rappel peut être un peu moins puissant mais ...ne boudons pas notre plaisir.
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