Comédie d’après Carlo Goldoni et Konrad Lorenz, et montages de textes, mise en scène de Laurent Natrella, avec Harrison Arevalo, Eléonore Arnaud, Laure Berend, Amina Boudjemline, Pauline Clément, Antoine Cordier, Morgane Fourcault, Anna Fournier, Kevin Garnichat, Elise Lhomeau, Guillaume Pottier, Barbara Probst, Anne-Clotilde Rampon, Antoine Reinartz, Frédéric Siuen, Tatiana Spivakova, Anaïs Thomas, Bachir Tlili et Théo Touvet.

Laurent Natrella, comédien sociétaire de la Comédie Française officiant depuis 2013 en qualité de professeur d'interprétation au CNSAD, a réuni des élèves de la promotion sortante et quelques élèves de deuxième année autour d'une réflexion sur l'enjeu de l'écriture théâtrale.

Celle-ci a été menée à partir du théâtre de Carlo Goldoni considéré comme le créateur de la comédie italienne moderne pour avoir substitué le théâtre de texte au théâtre d'improvisation sur canevas ce qui a notablement changé la donne pour l'acteur.

Laurent Natrella a donc choisi une pièce de troupe, "L'éventail" dans laquelle il a injecté l'intrigue d'une autre comédie "Les Cancans", toutes deux étant articulées autour de la médisance et du pouvoir de la rumeur qui, à partir d'un on-dit, la naissance illégitime d'une jeune fille, et d'un éventail cassé, déclenchent quiproquos et amours contrariés dans une ambiance de charivari méditerranéen.

Il insère également des extraits de textes relatifs à la théorie de l'agression du zoologiste Konrad Lorentz qui, s'ils donnent l'occasion à Anna Fournier de confirmer sa nature comique en jouant la conférencière façon Jacqueline Maillan, n'apparaissent que trop sporadiquement pour être concluants.

Dans un décor de place de village transposée dans les années 1950, Laurent Natrella assure une mise en scène presque cinétique dans le mode d'une PBLV latine avec d'amples et tourbillonnants mouvements scéniques qui ne connaissent ni pause ni silence et fait la part belle aux jeunes acteurs qui s'adonnent au plaisir du surjeu et au caractère explosif de certains tels Harrison Arevalo et Tatiana Spivakova ou dramatique d'autres ainsi Elise Lhomeau adepte de l'emploi de larmoyante et innocente victime.

Par ailleurs, Laurent Natrella a supervisé un second chantier théâtral consistant en un travail autour de cette fameuse "écriture collective" devenue la bouteille à l'encre théâtrale qui, par ailleurs, fait partie des revendications des acteurs qui voulant être calife à la place du calife ne veulent plus jouer le texte d'un auteur dramatique y préférant leur propre prose.

La thématique en était la vanité entendue sous le sens de vacuité. Ordonnés sous le titre "Emportés par le vent", se trouvent réunis sous forme de salmigondis quasiment tout des chansons, des poèmes, des sketches d'humoristes, des extraits de textes littéraires la part du pauvre revenant... au théâtre.

Sous le signe du quart d'heure warholien, les élèves se font plaisir dans des prestations essentiellement en solo et certains, auteurs de leur partition, tels Pauline Clément, Antoine Reinartz et Harrison Arévalo montrent une belle prédisposition pour le one man show.