Seul en scène écrit par Karine Dubernet et Carole Greep, interprété par Karine Dubernet dans une mise en scène de Manu Joucla.
Comédienne, humoriste, chroniqueuse radio chez le pisteur Laurent Ruquier, auteure de sketches pour la série télévisée "Scènes de ménage” ainsi que de comédies aussi déjantées que jubilatoires, dont "Ennemies potiches n°1", Karine Dubernet, c'est, en premier lieu, une boule, pardon, un cube - elle-même se compare à un apéricube - d'énergie qui, dès que la petite languette est tirée, explose sur scène.
Et elle "vous éclate", d'ailleurs judicieux titre de son premier spectacle solo, cette humoriste "caterpillar multi-tâches", entre Elisabeth Buffet et Laurent Baffie, benjamine de l'une parrainée par l'autre avec qui elle a partagé l'affiche de "Les Bonobos", qui pratique un humour brut de décoffrage, voire "no limit", en osant toutes les couleurs, du rose au noir, tout en aynt un roboratif sens de l'auto dérision.
Avec "#N'importeQuoi", écrit en collaboration avec Carole Greep, auteure à succès de pièces de café-théâtre depuis son premier opus, l'inoxydable "J'aime beaucoup ce vous faîtes" et mis en scène par Manu Joucla, elle livre un nouveau seul en scène qui ne perd rien de sa virulence par le changement de forme.
En effet, après le one woman show "classique" avec galerie de portraits et force déguisements lui permettant de sévir dans la caricature parfois trash, elle passe à l'épure et au stand-up, pour un hilarant solo de prestidigitation comique : rien dans les mains rien dans les poches tout dans la "tronche".
Ce pour quoi elle dispose de la nature comique, de l'abattage et de l'expérience de la scène nécessaires qui, doublés d'un vrai talent de comédienne, lui permettent aisément d'emballer son petit monde.
Conçue selon le procédé rhétorique du "coq à l'âne", du beagle à la composition de l'eau minérale en passant, entre autres, par l'"air flute de pan hero", la burka en béton et le site "Cocustore", naviguant faussement à vue sur la thématique de la norme, aussi bien esthétique, affective qu'identitaire, la partition, qui aborde donc tout et rien à l'aune d'un "n'importe quoi", constitue une belle carte de visite.
Elle marque et confirme l'étonnante palette de jeu de Karine Dubernet qui fait le grand écart entre le numéro de clown et la comédie dramatique. Ainsi, si Marseillaise sans "l'assent", elle illustre de manière hilarante les dérives linguistiques avec un tueur en série québécois, une hardeuse pied-noir et un gynécologue issu des cités, et elle déglingue au bazooka les diktats féminins, de la beauté à la maternité.
Et si caricaturiste hors pair, elle régale avec les perles cannoises de la petite fiancée des Français et les escapades qui bouchent les artères d'un critique gastronomique télévisuel, elle se révèle chanteuse émérite avec la parodie de la la belle au pull marine et dans un inattendu et réussi poétique pas de deux amoureux avec... un escabeau. |