Auteur, compositeur de chansons et de musiques de spectacles et de films, interprète, guitariste pour le dernier album de Bénabar, accompagnateur d'autres artistes (par exemple Julie B. Bonnie lorsde son concert au Nouveau Casino), membre de plusieurs groupes (Stompin' Crawfish, Sons of the Desert), Grand Prix du Tremplin de la chanson 2003, Bertrand Belin n'est pas un inconnu et cependant il sort son premier album solo.
Une écriture à la fois dépouillée et précieuse, des textes qui sont comme des bribes, des réminiscences proustiennes, des voyages immobiles sur des musiques composites qui s'inscrivent dans une sorte de pointillisme musical qui, à l'instar du néo-impressionnisme pictural, repose sur le principe du mélange optique des couleurs.
Bertrand Belin se joue des rythmes et des appariements,
swing manouche, bossa, jazz country et autres pour chanter l'amour comme dans les années 60 au temps de la variété poétique. On songe à Jean Sablon, à François Deguelt, à ces nonchalances élégantes et raffinées qui berçait l'oreille.
Amoureux de "Porto" qu'il demande en mariage ("J'ai le sucre au bord des lèvres/Le rubis au creux du ventre), "Amoureux fou" ("Et ta joue avait sur ma joue/Ses aises") cueillant "La fleur" pour embrasser son coeur, aimant les bigoudis bouées d'hortensias de sa chère tante "Madeleine", à la recherche de "La longue danseuse", aimant dans le désert ("Neptune") une femme aveugle à ses mots d'amour ("Terminus Le Tréport") pour finir sur les vains efforts de la sirène du "Tatouage".
Des histoires, peut être, des rêves sans doute...
|