Lost For Love donne l’impression d’avoir dans les mains la bande originale d’un James Bond, ou tout autre film d’espionnage so British tourné dans les années 70 et depuis oublié, où l’action se situerait entre Las Vegas, Lyon et Bombay.
En fait, Slow Joe & The Ginger Accident est la réunion surprenante entre un clochard céleste indou : Joseph Manuel Da Rocha, dit Slow Joe, ancien mendiant toxicomane et alcoolique notoire mais incroyable chanteur et Cédric de la Chapelle, guitariste Lyonnais. Une rencontre surprenante qui poussera le Français à monter un groupe sur mesure pour Slow Joe, les Ginger Accident donc, et lui composer un répertoire original. Suit un premier album, Sunny Side Up en 2009, et une longue tournée.
Encore plus abouti que ce premier album, Lost For Love se révèle être une très belle surprise. On se laisse facilement emporter par cette musique très marquée par les années 60 et 70, ces cordes façon John Barry, ce déhanché à la Tom Jones, ces faux airs de Doors, ce quelque chose de Sammy Davis Jr, de rythm and Blues à col à jabot. Rien de nouveau mais on se laisse prendre au jeu de ce disque immersif et entraînant. Les musiciens, les compositions, la réalisation et les arrangements sont au top. Tout est là pour faire monter la sauce : un son très anglais, la voix de crooner de Slow Joe, orgue farfisa, cordes lyriques, guitares twang pleines de réverbération.
On imagine la scène d’action introductive avec "You Don’t Have To Tell Me", la scène d’amour avec "Cover Me Over" (en duo avec une surprenante par ce que sexy Yael Naim), la course poursuite dans un Bombay multicolore avec "Hum Diya", du suspense et de la tension avec "Waters Of Loneliness", "The Eye Of Death" ou les enfumés "Gimme No Direction" et "The Mulberry Bush". Bref, ce Lost For Love bien que très ancré esthétiquement dans une période appartenant au passé reste un album très frais !
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