Oliver Clavaud devant l'oeuvre principale de son exposition
Olivier Clavaud, jeune artiste dans l'âme, n'est pas peu fier de présenter au public berruyer une partie de son travail, parfois délirant, parfois troublant, féérique et abstrait. Sans pour autant larguer son spectateur dans l'âbime des choses insaisissables et à première vue désordonnées.
Après tout, l'artiste est un alchimiste passionné, son oeuvre est une invitation au voyage intemporel par le biais d'espaces ouverts entre l'Afrique, l'Orient, l'Europe et pris sous l'angle de leur histoire culturelle et religieuse. L'exposition est faite de peintures sur toiles, parfois même sur des petits supports cartonnés ou boisés et parfaitement mis en valeur dans un espace aérien ou terrien. Nous ne pouvons pas nous tromper, il s'agit bel et bien d'une introspection figurative au coeur d'un univers chamanique.
Le peintre Clavaud ouvre une brèche et concilie ou parfois même réconcilie toutes ces traditions entre elles : à l'aide de collages habiles, de coups de pinceaux belliqueux, ou encore par de légères touches de feuilles d'or, il y règne une subtile impression de cohésion. Sous l'oeil de l'artiste, les différentes cultures a priori antagonistes trouvent un point commun dans l'utilisation de couleurs chaudes et chatoyantes, l'harmonie des formes ou même, tel est le cas ici, la poésie comme vecteur de la pensée.
Justement, au centre de ce lieu, et mis en valeur par une gigantesque colonne de pierres (le réservoir central du château d'eau), nous ne pouvons que nous émerveiller devant une oeuvre aussi bien magistrale par sa taille que par la richesse de ses couleurs éclatantes : Olivier Clavaud nous confie, un peu à la manière d'un enfant émerveillé, son attachement spirituel à l'oeuvre du grand poète William Blake, et qui a directement inspiré cette surface colorée de 21 mètres de long. Au fond, l'artiste tente de retrouver dans l'art et dans la poésie la richesse de tout ce que l'Occident et l'Orient ont pu produire de meilleur.
A la fois subtilement abstraite et inventive, l'oeuvre repose partiellement sur une re-création géniale et intelligente d'objets religieux parfois oubliés, parfois mal connus (Thorah, moulins à prières tibétains ...), où se mèlent très souvent quelques écritures calligraphiques griffonnées au détour d'une toile. Après tout, toutes ces cultures n'auraient-elles qu'une seule et même racine?
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Moulin tibétain et Thorah juive reconstitués |
De par cette constellation d'oeuvres, puisqu'elles sont présentées ainsi au public, c'est une bien belle réflexion éclairante sur l'homme à laquelle Olivier Clavaud nous invite en ces temps d'affrontements idéologiques et religieux. Comme quoi, l'art sait oublier ces frontières ...
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