C'est lors de l'enregistrement de De La Jolie Musique, l'année dernière, qu'on avait rencontré Marie. C'est seulement par la suite qu'on a appris qu'elle chantait aussi sous le nom Eskimo. On l'a vu au festival BitterSweet (Paradise), sur la scène de l'International, au Pop In... Pourtant, c'est au Havre, dans la jolie salle du Tétris, à l'issue d'un concert de De La Jolie Musique, qu'on a retrouvé Marie pour lui parler de son projet solo.
D'où vient ce nom de scène Eskimo ?
Eskimo : Quand j'étais petite, j'avais une bouille toute ronde avec des yeux en amande. Comme un esquimau. C'est mon père qui m'appelait comme ça. C'est la raison pour laquelle j'ai pris ce nom.
Quel est ton parcours musical ?
Eskimo : J'ai commencé le piano lorsque j'étais petite. Ça ne se passait pas très bien avec la prof alors j'ai arrêté, même si je le regrette aujourd'hui. Plus tard, je me suis mise en autodidacte à la guitare. La guitare, c'est pratique, tu peux l'emmener où tu veux. Pour le chant, je suis passée par une école de jazz. Mais je chante depuis toujours, c'est quelque chose qui est profondément ancré en moi. Puis j'ai eu des groupes. Le premier était Myrich, un groupe cold wave où j'étais chanteuse et leadeuse. Et ensuite au sein de De La Jolie Musique. C'est suite à cet ensemble d'expériences que je me suis décidée à me lancer sur mon propre projet.
Sur la session que tu as accordé à Froggy's Delight, tes titres sont interprétés à la guitare, de manière assez tendue. Pourquoi ne pas prendre d'instruments au sein de De La Jolie Musique ?
Eskimo : Ça s'est installé comme ça. Il y a un bon équilibre à cinq dans le groupe sur scène. Je ne m'occupe que de la voix. Peut-être plus tard, si Erwann (ndlr : Erwann Corré, auteur-compositeur-arrangeur-chanteur de De La Jolie Musique) me le demande, pourquoi pas. Mais je me sens parfaitement bien dans ma place actuelle au sein du groupe.
Sur la session, un des titres "The Man I Love" se détache par son ambiance.
Eskimo : J'écoute beaucoup de musique contemporaine. En particulier, pour ce morceau, l'influence principale vient des écoutes prolongées des disques d'un musicien japonais, Keiji Haino. C'est un performer, qui a travaillé entre autre avec Sonic Youth, qui improvise beaucoup. Moi-même, de plus en plus, ça me plaît de plus en plus de me lancer dans des improvisations.
Sur la session que tu as accordée à Froggy's Delight, par rapport à d'autres titres que tu as posté auparavant, le ton général de la session est plus brut.
Eskimo : Oui, sur scène, c'est rock, assez brut et tendu. Mais j'ai aussi des morceaux plus chaleureux. J'alterne froid et chaleur. Concernant les morceaux que j'ai postés, il y avait beaucoup de reverb. Aujourd'hui, je n'ai plus envie de ça. Pour les morceaux que j'ai commencés à enregistrer dernièrement, j'ai changé de direction. Je ne veux pas d'effets. Je recherche quelque chose de très instrumental.
En opposition avec ton passé musical où ton travail a jusqu'à présent plus porté sur la voix ?
Eskimo : Oui, je suppose. Mais c'est à voir. Tous les morceaux ne sont pas encore entièrement finalisés.
La formation guitare / clarinette est originale. Comment en es-tu arrivée à cette architecture de base pour les morceaux ?
Eskimo : A l'origine, je voulais un sax, mais je ne connaissais pas de musicien avec lequel j'aurais pu jouer. Puis, il y a deux ans, j'ai rencontré l'amie avec laquelle je travaille aujourd'hui. Au cours d'une conversation, elle me dit : "Je joue de la clarinette". Nous avons fait un essai ensemble, et ça m'a beaucoup plu. Son timbre de clarinette ressemble un peu à mon timbre de voix, ça se mariait bien. Mais la formation va évoluer puisque pour les enregistrements, je serai accompagnée par d'autres musiciens de De La Jolie Musique. Cette nouvelle structure va forcément amener des transformations dans les morceaux. La prochaine étape pour moi est donc l'enregistrement, qui prendra ensuite la forme d'un EP ou d'un album.
Retrouvez Eskimo
en Froggy's Session
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