Comédie d'après un roman de Karine Tuil, adapation temise en scène de Salomé Lelouche, avec Jacques Bourgaux, Bertrand Combe et Mikaël Chirinian.
Avec "Le Mariage de M. Weissmann", Salomé Lelouch propose une transposition théâtrale du roman "Interdit" de Karen Tuil dans lequel cette dernière fustigeait de manière aussi iconoclaste qu'humoristique sous la forme d'un conte burlesque tant la métaphysique identitaire juive que le communautarisme juif.
A l'occasion de son mariage tardif motivé par un pragmatisme égocentrique, pour les vieux jours, une épouse remplace avantageusement une infirmière à domicile, Saül Weissman, sexagénaire juif et déporté rescapé de l'Holocauste, est victime d'un traumatisme schizophrénique causé par le refus de reconnaissance de sa judéité au regard de la loi religieuse à défaut de production de l'acte religieux du mariage de ses parents.
Commence alors sa quête pour mettre fin à cet imbroglio kafkaien et retrouver la paix de l'âme, une âme torturée par le combat sans pitié que se livrent son Moi juif et son Moi non-juif.
Pour ce spectacle de format court, à peine une heure, Salomé Lelouch a privilégié l'approche anecdotique, avec la triplication du personnage principal et la mise en avant d'une galerie de personnages, dont l'ex-future épouse doté d'un accent à la Popeck, dans le registre de la comédie à sketches, que paradoxalement elle indique être détachée de tout réalisme réaliste.
La scénographie de Natacha Markoff avec l'emblématique cyclorama aux couleurs saturées randomisées emprunté à Robert Wilson et l'identique costume de bûcheron suédois variante "trendy" pour les trois officiants est tout aussi paradoxale.
Sur scène, le trio de comédiens - Jacques Bourgaux dans le rôle-titre, et dans tous les autres rôles, Mikaël Chirinian (le Moi juif et notamment l'ex-future épouse) et Bertrand Combe (le Moi non juif, le rabbin inflexible et l'accorte infirmière) - est empathique et garde le cap en évitant le comique de situation