Résumé des épisodes précédents : plutôt que de faire des compétitions et des listes de soi-disant meilleurs disques de l’année, de la décennie, de la semaine, du jour, découvrons plutôt en ce dernier mois de l’année, des disques qui vous ont sans doute échappé pendant que vous perdiez votre temps à écouter Fauve ≠.
Episode deux : L’empire Des Clones.
Au moment où vous lirez ces lignes, nous serons sans doute lundi, ou un autre jour de la semaine, mais pourtant vous irez comme un lundi, ni bien ni mal, juste perdu dans l’openspace, en attendant que le temps passe, en espérant un week-end entre parenthèses. Un peu de tristouillerie de décembre en somme, vous aurez donc sans doute besoin de réconfort, de légèreté et ça tombe bien, j’ai exactement le disque qu’il vous faut.
Lapland, projet de Josh Mease, un texan dont je ne sais rien, dont je ne connais rien à part ce premier album, c’est amplement suffisant, et c’est déjà beaucoup. L’album s’ouvre avec "Unwise", une chanson pas vraiment représentative de l’album, avec ses petits sons électroniques. Petits sons qu’on retrouvera dans la chanson "LaLala", celle qui clot l’album comme on forme une boucle. Si ces deux morceaux détonnent un peu dans l’ensemble, ils donnent tout de même le ton : douceur et fluidité.
Continuons notre écoute : deuxième chanson "Overboard", et là dès l’intro tout est clair, tout est évident, mélodie imparable, voix aérienne, qui vient se poser délicatement comme une complainte, rien à faire, juste se laisser porter, se laisser aller, juste envie, une fois la chanson terminée, d’appuyer sur "encore", sur "toujours" (mais si ça existe comme boutons). Il en sera de même pour huit autres chansons du disque, dix petites perles de douceurs aériennes et aquatiques. "Drink Me Dry", morceau lumineux qu'on pourrait aisément croire repêché des chutes de studios de Figure 8 d’Elliott Smith, "Fontains" en forme de jeux d’eau, "Where Did Go ?" avec son refrain parfait, "Soldier" avec sa lamentation "I be back again someday", promettant des jours meilleurs, oui ça va aller, ça va s’arranger, ça ira mieux, bientôt, un jour, peut-être mais pas forcément maintenant et au final ce n’est pas très grave.
Lapland, dont la traduction est Laponie, vous savez la région entre la Suède et la Finlande, où habite le Père Noël d’ailleurs, ne signe pas un disque froid d’extérieur, mais un disque chaud d’intérieur, c’est-à-dire un disque à écouter au chaud quand il fait froid dehors, un disque qui crée un cocoon dans lequel il est bon de se réfugier. La pochette nous montre un paysage végétal comme si on le contemplait par une fenêtre en buvant un thé (c’est dire que ce n’est pas vraiment la grande forme). Il contient ce genre de chansons qu’on écoute le soir tard, comme un doudou, mais dont on ne parle pas, qu’on garde pour soi, un plaisir un peu égoïste, dans ces moments où on se laisse aller, où on a juste besoin de douceur, de câlins, ces moments où on se sent un peu Pathétik (pathétique pardon, même mon orthographe se laisse aller), ce n’est pas un disque triste c’est plutôt un peu nostalgique, un peu flottant, les arrangements sont comme on les attend, de petits thèmes à la guitare, des petites touches de piano et de cordes forcement aériennes, des voix doublés sur les refrains, évidemment ce n’est pas révolutionnaire, parfois même un peu cliché, mais pourtant ça fait un bien fou et c’est vraiment tout ce qu’on demande à un disque dans ces moments là.
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