Curieux, la pochette représente un corps de volatile corbeau surmonté d’un visage féminin dépourvu d’yeux, le sourire figé d’une statue, et le tout sur des pattes démesurées, plus ressemblantes à des griffes de reptile préhistorique qu’à d’inoffensives pattes de poulet. Curieux. Devant un temple à colonnes des plus paisibles.
C’est Tazieff, un groupe français qui chante en anglais sur des mélodies oscillant entre la stratosphère et les profondeurs. Mi volcanique, mi aérien. Tout en électro et en mélodies. Si l’album se nomme By The Kingdom, ce n’est pas pour rien. Bienvenue dans le royaume de Tazieff : un mélange de trip hop satanique et de rituels chamaniques.
Limite flippant, et suffisamment curieux pour que l’oreille s’y arrête quelques minutes. L’écoute des 10 titres ne peut pas laisser indifférent. Loin de là. By the Kingdom serait un laisser-passer pour marcher hors des sentiers battus, avec le goût de liberté dans la bouche et les orties qui piquent les jambes. De la musique à rêver, de la musique à penser différemment, de la musique à oser. Tazieff joue ce dont nous avons imaginé.
A commencer par ce premier titre, "By The Kingdom", royaume en réponse au besoin, au manque, au mieux, à l’essentiel, un paradis perdu qui nous attend quelque part, au creux de nous-même. Maintenant que vous êtes bien en transe, vous êtes prêt à recevoir la suite. Une lumière dans les yeux et le voyage commence.
Sombre et mystérieux, animé d’une vie propre, l’album de Tazieff est une invitation au voyage surnaturel, un glissement vers l’infini et l’apaisement. Des inspirations pas vraiment banales : "My princess ate a spider" (cela serait-il plus fun que d’embrasser une grenouille ?), "Pale Mornings" (allons, pas si pale que ça apparemment), "Inescapable" (je ne vois pas le problème, on n’est pas bien là ?).
Addictivement vôtre.