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Interview  (Aire Ona, Paris)  lundi 13 avril 2015

"J’étais un voleur, Serial bootleger […] un pirate, un profanateur et un pilleur de droit d’auteur". C’est avec cette phrase, véritable clin d’œil et règlement de compte espiègle, que Zebra affirme son identité musicale. Connu pour beaucoup lors de ses officines en tant que DJ, l’arstiste à la créativité débordante trimballe maintenant son propre album de chanson française ! Armé de sa voix et de sa guitare et épaulé par Stéphane Montigny et Nicolas Puisais, l’artiste livre un autre aspect de sa culture musicale ! Une bière basque en main et après une session 3 titres offertes à Froggy’s Delight, l’homme a répondu à nos questions.

Tu as fait récemment une tribune pertinente sur les bootlegs et les mashup chez nos confrères de Sourdoreille…

Zebra : Depuis deux semaines, ma vision a pas mal évoluée, j’ai été contredit, j’ai trouvé cela intéressant. Je raconte la différence entre le mash up et le bootleg selon mon point de vue et mon histoire personnelle. Mais pour d’autres DJ, ce n’est sûrement pas la même histoire ! J’ai raconté une fraction de ce qui me semblait intéressant dans le mouvement : le côté pirate, la réappropriation de la musique pop et la revendication de la musique qu’on aime !

Est-ce que ce n’est pas une question générationnelle ? Si, pour toi, il n'y a pas de différence entre les mots mash up et bootlegs, est-ce que les jeunes générations le comprennent aussi ?

Zebra : Je n’aime pas les mots mash up, en revanche, quand le mash up est un véritable exercice de style, le bootleg est une intention. Selon moi, c’est une forme d’expression artistique. C’est une façon de dire que ce qui m’intéresse chez les artistes, c’est l’histoire qui est dissimulée derrière le son, une volonté de bousculer les choses ou l’univers dans lequel ils ont grandi. Bref, je n’aime pas trop les poseurs et je trouve que le mot mash up est un mot de poseur ! J’ai besoin de savoir pourquoi un type a décidé de mélanger Kassav’ et Radiohead. C’est ça l’esprit bootleg : un contrebandier de la musique et illégal / illégitime, parfois inclassable, même si je comprends que certains artistes ressentent le besoin d’être classé dans un genre ou aggloméré à un mouvement.

Est-ce que tu as l’impression que certains artistes n’exploitent pas à 100% leurs potentiels ou est-ce dû à la main mise des maisons de disques ? Est-ce que le Bootleg n’était pas une façon entre les années 90 et le début des années 2000 d’offrir une nouvelle liberté aux artistes ?

Zebra : Les artistes sont maîtres de leur art, quand on crée on ne pense pas à l’argent. A la base, un artiste ne pense pas aux exigences commerciales quand il a l’idée de sa musique. La maison de disque rentre dans la danse et c’est ensuite la résistance de l’artiste qui conditionne les modifications. Soit tu résistes en affirmant tes choix et tes goûts, quitte à perdre du public et là ça m’intéresse. Parce qu’on raconte une intention ou une histoire. Ou bien tu penses à vendre, mais est-ce qu’on vend ses enfants bordel ? (rire) Mais oui, dans la musique on vend ses enfants !

Comme d’habitude, les gens peinent à te définir musicalement, portant on a la sensation de suivre une évolution logique, Mambo Punk c’est la collision de plusieurs styles, punk, musique populaire un peu rockabilly.

Zebra : Mambo Punk, c’est un concept. Certaines chansons ont été écrites il y a longtemps. "Naked In Paris", je la traîne depuis longtemps. Avec Stéphane, avec qui je travaille depuis 2008, on s’est dit qu’on voulait un climat de guitare un peu cool. D’ailleurs, je n’écris plus en anglais, c’est dire si elle date. Elle définit bien le son que nous voulions avec Stéphane : une guitare soft un peu country et des cuivres un peu à l’anglaise. La mélodie, des thèmes de cuivres et un côté un peu classe.

C’est donc un peu la genèse de Mambo punk ?

Zebra : C’est la genèse de Mambo punk, une alliance entre les jeux de Stéphane et le mien. Après d’autres titres sont arrivés : "Peau de Zèbre", "J’étais un Voleur", "Choisi ton camp camarade" et "Alléluia Everybody".

Ton identité sonique est très puissante, tu as aussi choisi le Zèbre comme animal totem, pourquoi pas le Caméléon ?

Zebra : Ma prof de philo m’appelait le zèbre.

Tu faisais quoi en cours pour mériter un nom comme ça ?

Zebra : (Rire) J’étais à Saint-Quentin, je suis d’origine Picarde et notre prof de philo nous avait donné des animaux totems à chacun. Le livre d’Alexandre Jardin, "Le Zèbre" était sorti (adapté au cinéma par Jean Poiret) et elle trouvait que je ressemblais au personnage du livre. Un animal un peu schizophrène, un jour un peu amorphe, le lendemain très dynamique et j’étais un peu comme ça pendant les cours de philo. Quand je suis arrivé à Rennes, on m’a appelé Zebra pour faire un peu moderne et je suis rentré dans le groupe Billy Ze Kick sous ce nom. Mais l’animal en lui-même, je n’en ai absolument rien à foutre ! C’est un animal peureux, c’est de la bouffe pour les lions ! Mais c’est la transformation en animal sauvage qui me plaît. C’est un rituel, tout à coup se zébrer, c’est devenir sauvage.

D’où la phrase dans ton titre "Peau de Zèbre" : "Elle est lourde putain ma peau de zèbre mais quand je l’enfile, je peux bouffer une lionne".

Zebra : Oui, ça explique aussi l’artiste sur scène. Tous les artistes ne sont pas les mêmes dans la vie que sur scène. En général, on voit une transformation, ne serait-ce que dans le physique. Miossec, par exemple, buvait beaucoup et je me disais qu’il ne pourrait jamais retenir ses paroles, bah il montait sur scène, il retenait tout ! C’est là que j’ai mesuré que sur scène un artiste devient plus vif, plus alerte, le nez se débouche ! C’est chamanique, c’est rituel !

Tu as utilisé le mot schizophrène, à l’oreille ça invoque le complexe Gainsbourg / Gainsbarre, c’est un retour à la pop française classique et tu n’hésites pas à chambouler les mœurs avec ton titre "Tu chantes comme une petite… (pute)".

Zebra : C’est plutôt de la chanson à texte qui s’approprie la grossièreté, il y a très peu d’exemple à l’heure actuelle, à part Biolay. Quand il chante "qu’est-ce que ça peut faire, qu’est-ce ça peut foutre", ça sonnait très bien dans sa bouche ! J’aime beaucoup le son du mot, j’aime bien le prononcer ! C’est comme le mot "pute", c’est affectif, c’est comme une petite claque sur les fesses. "Tu chantes comme une petite…" est autant sur moi que sur les autres. C’est de l’autocritique, mais aussi une critique plus généralisée.

Il y a une idée festive dans l’album, mais également une seconde lecture plus rentre-dedans…

Zebra : C’est un album qui a été nourri par la colère, j’étais revanchard. J’en avais marre d’expliquer pourquoi je n’étais plus dj, j’ai voulu régler mes comptes avec moi-même. Il y a un aspect très tranché !

Est-ce que tu te sens maintenant apaisé quand tu joues les musiques de Mambo Punk sur scène et est-ce que tu ne te sens pas frustré quand un journaliste t’embarque sur des sujets ayant traits à ton passé de DJ ?

Zebra : Je ne suis pas apaisé, je suis bouillant, je ne veux pas être dans le confort. Par contre, je sais que je deviens un auteur et ça je l’accepte. J’ai déjà 13 autres chansons de prête pour un autre album, elles sont beaucoup plus épurées que les titres de Mambo Punk qui est un album très fourni. J’ai compris que si je voulais être accepté comme un chanteur, je devais fournir des titres qui sonnent comme de vraies chansons. Je sais exactement où je vais aujourd’hui, je suis plus rassuré qu’apaisé !

Pourquoi ne pas avoir changé de nom ?

Zebra : Je n’ai pas voulu nier tout ce que j’ai fait avant. Je mise sur le long terme, à un moment on dira : "ah tiens, Zebra c’est marrant, il y a eu une période où il a été DJ !". La seule question que je me suis posé, c’est : "dois-je sortir un album de chansons sous le nom DJ Zebra ?". Mais pour moi, DJ Zebra est un DJ de radio, un passeur de musique, je n’aime pas et ne suis pas à l’aise avec la fonction de DJ de boîtes. Pour offrir un spectacle, je suis plus à l’aise en tant que chanteur guitariste !

Retrouvez Zebra
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !

 

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Zebra en concert à Oeno Music Festival #2 (édition 2015)
L'interview de DJ Zebra (7 août 2010)

En savoir plus :
Le site officiel de Zebra
Le Soundcloud de Zebra
Le Facebook de Zebra

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Stéphane El Menshawi         
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