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Ateliers Berthier  (Paris)  mai 2015

Drame de Ferenc Molnár, mise en scène Jean Bellorini, avec Julien Bouanich, Amandine Calsat, Julien Cigana, Delphine Cottu, Jacques Hadjaje, Clara Mayer, Teddy Melis, Marc Plas, Lidwine de Royer Dupré, Hugo Sablic, Sébastien Trouvé et Damien Vigouroux.

Après "Tempête sous un crâne" et "Paroles gelées" et avant "La Bonne âme du Se-Tchouan", Jean Bellorini, metteur en scène trentenaire ayant le vent en poupe, a monté "Liliom", du dramaturge hongrois Ferenc Molnár qui fit l'ouverture de la saison 2014-2015 du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, dont il venait d'être nommé directeur.

Créée en 1909 et sous-titrée "La vie et la mort d'un vaurien", cette pièce ressort au registre des mélodrames du début du 20ème siècle propres à faire pleurer Margot écrits par les dramaturges d'outre-Rhin issus de la bourgeoisie aisée qui apportaient leur écot à la peinture sociale en mettant en scène des anti-héros que sont les pauvres, qui fournissaient les troupes de la nouvelle classe naissant de prolétariat urbain, dans des pièces populaires s'inscrivant dans la filiation du mélodrame romantique.

Sur ctoile de fond de fête foraine, lieu d'urbanité ouvrière et qualifiée par son auteur de "conte naïf actuel racontant une histoire de banlieue de Budapest aussi naïve et primitive que celles qu’ont coutume de raconter les vieilles femmes", elle narre le destin de Liliom, le mauvais garçon belle - et grande - gueule vivant d'expédients, bonimenteur de foire et de filles, et de ses extras de gigolo auprès de sa patronne qui se "met en ménage" avec Julie, une "petite bonniche" taiseuse voire demeurée.

Bien évidemment, et fort prévisiblement, ce conte ne connaîtra pas de dénouement heureux - ils ne se marieront pas, ne vivront pas heureux et n'auront pas beaucoup d'enfants mais un tout de même pour le malheur de celui-ci - car ils sombrent dans la misère, artisans de leur propre malheur, elle refusant un mariage de raison avec un veuf établi, luitrop orgueilleux pour accepter de revenir à la foire ou accepeter un poste de domestique.

Contrairement, par exemple à son cadet Odön von Horváth qui traitera d'une thématique analogue dans un contexte économico-politique aggravé par la crise de 1929 avec "Casimir et Caroline", Ferenc Molnár ne traite ni du combat intérieur ni de la lutte entre l'individu et la société.

Par ailleurs, si son opus ne contient ni critique sociale ni jugement moralisateur face à ce couple d'amants perdus soumis à une sorte de déterminisme congénital les conduisant à être des handicapés de la vie, en revanche, il illustre, avec la présence d'un couple-miroir industrieux qui passe de la condition ancillaire à celle petite-bourgeoise de commerçant, que le déterminisme social n'est pas irréversible en raison de l'existence d'une mobilité sociale possible pour ceux qui s'intègrent dans le système.

Jean Bellorini y applique ses fondamentaux que sont le rejet de l'illusion théâtrale à laquelle il substitue le théâtre d'histoires à la manière de l'histoire du soir racontée aux enfants, le registre de la fable et du conte propre à porter ce qu'il nomme "théâtre poétique", un théâtre dépourvu de parti-pris affirmés et ostensibles afin d'"ouvrir l’imaginaire et laisser une place active au spectateur" avec des spectacles "lisibles à plusieurs niveaux",, et "construits toujours autour de l’émotion, de l’instinct" et un théâtre intégrant systématiquement la musique.

Sur scène, après l'annonce in limine par un présentateur que ce qui va suivre, "une légende des banlieues en sept tableaux", c'est du théâtre, et qui interviendra à l'occasion de chacun des tableaux, cela se traduit par l'utilisation de symboles polysémiques, notamment par le choix des attractions des auto-tamponneuses comme espace scénique, avec une grande roue en fond de scène et deux roulottes à cour et jardin pour signifier la fête foraine, Jean Bellorini signant également le décor et les lumières, le mélange des temporalités tant pour les costumes que pour le langage avec la traduction de Kristina Rády, Alexis Moati, Stratis Vouyoucas et l’inscription dans un théâtre populaire usant largement du comique de caricature et du jeu de clown.

Scandée par des intermèdes avec des musiques originales de Jean Bellorini, Lidwine de Royer Dupré, Hugo Sablic et Sébastien Trouvé, interprétés en direct par ces trois derniers et Damien Vigouroux, la partition est efficacement dispensée par la troupe de la Compagnie Air de lune.

Delphine Cottu (la patronne), Julien Cigana et Teddy Melis (des Dupont et Dupont variante gendarmes dotés beaux numéros de duo clownesque), Marc Plas (un mauvais garçon), Amandine Calsat et Damien Vigouroux (le couple-miroir) et Jacques Hadjaje, excellent en mémé photographe comme en Saint-Pierre de music-hall descendant des cintres, entourent Julien Bouanich et Clara Mayer qui interprètent les amants perdus dont le profil psychologique comporte suffisamment de pointillés pour que le spectateur se raconte sa propre histoire.

 

MM         
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# 3 juin 2018 : Un petit air d'été

Festivals, grèves, tennis, foot, grèves encore, mais surtout de la musique, du théâtre, des films, des livres pour sortir de la routine quotidienne. C'est le sommaire de la semaine et c'est tout de suite.
N'oubliez pas : On travaille actuellement sur une nouvelle version de Froggy's Delight et vous pouvez nous aider en répondant à ce petit questionnaire

Du côté de la musique :

"Headgearalienpoo" de The Married Monk
Rencontre avec Karina Duhamel et son projet K! à retrouver en session pour 3 titres
"Entre deux eaux Vol. 1" de Manu
"Yru still here ?" de Marc Ribot's Ceramic Dog
"Elisabeth Jacquet de la Guerre : L'insconstante" de Marie Van Rhijn
Interview du jeune groupe Paddle Paddle
"Nos idéaux" de Dumas
"Shifters" de Pierre de Bethmann
"Lost in Beaucaire" de Woody Murder Mystery
"Siltane" de Moonlight Benjamin
"Trop bien mais trop court" de Naouack
Alain Gibert et Boule en concert au Flow
et toujours :
"Tout doux" de Bertrand Betsch
"Introspection" de Alex Monfort Trio
Rencontre avec Pat Kebra de Oberkampf et Kebra's Recording autour de la ressortie de disques de Oberkampf
Axing too much, épisode 2 autour de Kendrick Lamar et NERD
"Missives d'amour" de Bleu Russe
"Minus" de Daniel Blumberg
"Bajo el mismo cielo" de La Dame Blanche
"Monkey business" de Maestro
"A house with too much fire" de Seabuckthorn
"L'esclandre" de Wladimir Anselme

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"L'Avare" au Théâtre National de l'Odéon
"Je suis un pays" au Théâtre de la Colline
"Fragments de Femmes" au Théâtre de la Contrescarpe
"François d'Assise" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"T-Rex, chronique d'une vie de bureau ordinaire" au Théâtre de la Contrescarpe
dans le cadre du Festival Mises en Capsules :
"Perdu - Rise - Terminus - Il a vraiment quelque chose de Laurent Romejko - Le Grand Bain" au Ciné XIII Théâtre
des reprises avec :
"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" au Théâtre Le Lucernaire
"La nuit je suis Robert De Niro" à La Loge
"Eric Boschman - Ni Dieux, ni Maîtres, mais du Rouge" à la Scène Thélème
et les chroniques des autres spectacles de mai

Cinéma avec :

le film de la semaine :
"The Cakemaker" de Ofir Raul Graizer
"The Final Portrait" de Stanley Tucci
Oldies but Goodies avec "Cinq et la peau" de Pierre Rissent en copie restaurée
Ciné en bref avec :
"Gueule d'ange" de Vanessa Filho
"La Fête des Mères" de Marie-Castille Mention-Schaar
"Everybody knows" de Asghar Farhadi
"Plaire, aimer et conduire vite" de Christophe Honoré
"L"homme qui tua Don Quichotte" deTerry Gilliam
et les chroniques des autres sorties de mai

Lecture avec :

"L'uruguayenne" de Pedro Mairal
"La fille du ciel" de Karen Hamilton
"Les fantômes de Manhattan" de R.J. Ellory
"Sauvez-moi" de Jacques Expert
"Sept ans de silence" Joann Chaney
"Vie posthume d'Edward Markham" de Pierre Cendors
et toujours :
"Le pensionnat des innocentes" de Angela Marsons
"Les disparues d'Orsay" de Stéphane Levallois
"Santé : Explosion programmée" de Patrick Bouet
"Une femme entre nous" de Greer Hendricks & Sarah Pekkanen

Froggeek's Delight :

"A way out" sur PS4, Xbox One et Windows
"Rétro lazer" Tome 1, magazine trimestriel
Le Google Home, enceinte intelligente

 

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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