Fantaise musicale conçue par Hervé Devolder et interprétée par Milena Marinelli accompagnée par la pianiste Ariane Cadier.
Kiki, l’égérie du Montparnasse des années 1920, la muse des peintres, la fantasque au grand cœur, fait l’objet d’une comédie musicale "seule-en-scène" (les temps sont durs) avec l’accompagnement d’une voix et d’un piano.
Partie de cette Bourgogne proche de la Champagne pouilleuse, "payse" de son aînée Colette, l’autre bourguignonne, la jeune Alice accepte maints petits métiers avant de rencontrer Modigliani, Picasso, les Surréalistes et les Dadaïstes (qu’elle distingue avec difficulté) de chanter et de poser, et de devenir la Reine de Montparnasse.
Le texte de Hervé Devolder fait quelques allers-retours plus ou moins réussis entre le passé et l’actuel (famille "recomposée"…en 1918 !) avec de charmants préjugés contemporains (les trains circulant alors à trente kilomètres à l’heure alors qu’ils filaient à cent-quarante !) et drôleries naïves qui fonctionnent finalement pour laisser place libre au talent de l’exquise Milena Marinelli, belle, talentueuse, féminine, expressive, qui captive et séduit un public immédiatement acquis.
On revit ces folles années, avec cette diseuse-chanteuse si attachante. Certes, ce n’est pas du théâtre, ni même un récital - au piano, Ariane Cadier - mais le piège de la "conférence animée" est heureusement évité.
On ne s’ennuie pas et cette "Kiki" s’impose comme un moment frais et estival, un rafraîchissement propre et figuré de la mémoire et de l’art. Délicieux. |