Derrière The Tallest Man on Earth se cache un homme suédois pas très grand, Kristian Matsson, qui porte en tournée à Paris, au Divan du Monde au complet, son quatrième album Dark Bird is Home, sorti en mai pour Dead Oceans.
Sur scène, un amplificateur Orange et une chanson dans le noir. Matsson arrive avec sa guitare et ses cinq musiciens et juste après le premier morceau, il change la guitare pour Slow dance (We're some laundry line believers / We're just kids in many ways, oh).
Troisième morceau, troisième changement de guitare, il se déplace beaucoup sur la scène et parle avec le public qui lui répond et applaudit. Sa voix, éraillée et vibrante, arrive comme un fort coup de vent soudan, bouleversant. On mélange le côté country des albums précédents au folk du dernier, on est proche de M. Ward, de Smog (Bill Callahan), de Micah P. Hinson, on respire la solitude du songwriting américan, et on révèle une tristesse cathartique.
Il s'asseoit pour "Singers", dédié à son grand-père (Oh, will you walk or slowly run / Sweet old man, it is time). On écoute "Love is All", et la mélancolie amoureuse (Here come the tears / But like always / I let them go) devient amour pour le public, quand il dit : "Songs really help, and this is for beautiful people like you !" et il joue "Wind and walls".
Le charisme de cet artiste transforme les petits gestes en moment de partage et quand il enlève sa montre, car ce n'est pas pratique, il y a un moment de pause, des rires fous. Après on reprend avec "The Gardener". Il annonce "The band is back” et présente son groupe : Mike Lewis au basse, Mike Noyce à la guitare et violon, Ben Lester au piano, C.J. Camerieri à la trompette.
On fait des blagues sur sa chemise noire "It's leather !" ; il dit en riant "I'm here to talk about fashion !".
Matsson raconte ces jours merveilleux pendant l'enregistrement de l'album à Eau Claire, dans le Wisconsin, le regard en haut, un petit sourire en coin. Il quitte la scène et revient avec un t-shirt blanc, il s'asseoit au piano en disant qu'il s'est changé pour mieux entrer dans le rôle : on écoute "Little nowhere towns", les petites villes de nulle part.
Sur "The Dreamer", il descend pour rejoindre le public extatique, en rémontant il prend le portable d'une fille pour se filmer.
On veut bien croire que "This is not the end" parce que l'on sort de ce concert avec des images, des paysages, des sentiments donnés par un oiseau noir qui est rentré chez lui.
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