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puce Une simple lettre d'amour
Yann Moix  (Editions Grasset)  mai 2015

En septembre 2013, Yann Moix "accouchait" du volumineux opus "Naissance" dont la taille constituait, à l'aube estivale, un terrible devoir de vacances pour les journalistes culturels plus spécifiquement attachés à la littérature et un défi de taille pour la conscience professionnelle des éminents critiques dont certains avaient renoncé à une lecture in extenso, voire à sa lecture tout court.

Deux ans après, c'est au printemps que paraît son nouveau rejeton intitulé "Une simple lettre d'amour", qui, en regard, fait étique figure avec ses 140 "petites pages", soit un dixième de son aîné, ne laissant donc aucune échappatoire aux susvisés.

Sans doute cette introduction à métaphore génitrice paraît quelque peu moqueuse à l'égard d'un écrivain qui reprend très sérieusement à son compte la détestation gidienne de la famille et des enfants, encore qu'il se déclare totalement insensible à la critique comme au compliment et donc, sans doute, aux traits d'humour, qui constitue une des antiennes moixiennes.

Une seconde, résultant également d'un emprunt, est celle de la phénoménologie proustienne du temps. Et, jamais deux sans trois, la troisième tient, à travers ses ratiocinations sur l'amour, le sexe, le couple et le mariage, à l'impossible dépassement du schéma cosmogonique bourgeois avec sa devise "sexuation du monde-machisme-hétérosexualité" chapeautée par la "théorie" de la différenciation sexuelle du psychologue-essayiste américain John Gray dont le titre, "Les hommes viennent de mars, les femmes de Vénus" a fait florès.

Présentée comme une lettre pour le moins atypique, lettre de rupture et ode à un amour défunt phagocytées par un empilement de soliloques ponctués de sentences, syllogismes et aphorismes, traduisant l'appétence du scripteur pour les jeux et mots d'esprit et, par ailleurs estampillée "roman", cet opuscule est qualifié par celui-ci, lors des interviews, de "coming out" dont la finalité est de révéler sa turpitude.

Yann Moix connait ses classiques, dont le mot fameux de Gide selon lequel "on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments". Alors vérité, autofiction, vie rêvée ou provocation ?

La question n'est pas que clause de style pour un écrivain doublé d'un trublion écrivain qui, s'il était une substance serait assurément du poil à gratter tant il s'emploie à déranger et subvertir, voire polémiquer et qui écrit : "De la naissance à la mort : c'est l'intervalle qu'on m'a donné pour écrire. C'est une immensément même chose qui chaque matin recommence : au lieu de la vivre, je me dissimule sous les pages surréalistes, maladroites, biffées, morbides - excitées".

A défaut de sainteté, pour le passé du moins, une radicale reconversion vers l'abstinence vertueuse n'étant pas exclue pour un personnage qui, en un autre temps aurait pu être un extatique et un mystique adepte de la mortification, il s'est attaché, "encouragé" par son pouvoir de séducteur et l'absence de résistance de ses proies ("Je n'ai pratiquement connu que des succès") à être le grand et vil fornicateur qui, précise-t-il, pourrissait tout ce qu'il touchait.

Et voilà qu'à l'approche de la cinquantaine, il se livre à l'exercice de la confession publique, émaillée d'une terminologie de catéchisme, avec une savante complaisance qui sent moins le soufre que le mal-être.

Se comporter en parfait salaud envers les femmes ne traduirait-il pas une tragédie métaphysique, celle d'avoir été enfanté par une femme, être sorti d'un "trou" corporel fut-il poétiquement nommé l'origine du monde, de ne pas s'être enfanté lui-même, donc de ne pas être Dieu, d'où son attachement à la puissance du Verbe ?

Et, à défaut de destin christique, se décrire comme un concentré de tous les défauts, à l'exception du cynisme, de la radinerie et de la lâcheté, stigmates de sa déchéance, peut-il s'entendre comme la quête de l'absolution et de la rédemption de l'homme ?

Une nouvelle fois, la plume de Yann Moix frappe fort avant que son acuité verbale ne s'exerce en tant que critique à la rentrée télévisuelle 2015 dans l'émission "On n'est pas couché" dans laquelle il succèdera, dixit, au "spécialiste de l'agro-alimentaire" Aymeric Caron.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Naissance" du même auteur


MM         
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# 9 février 2020 : On se calme et on se cultive

C'est reparti pour une sélection culturelle hebdomadaire très riche et variée avec plein de musique, de livres, d'expos, de cinéma et de théâtre pour chasser la morosité ambiante. En route pour le sommaire.

Du côté de la musique :

"I become a beast" de Caesaria
"Hopetown" de Claudial Solal et Benoit Delbecq
"L'îlot" de Cyril Adda, à retrouver aussi en session
"Granados Goyescas" de Jean Philippe Colard
"On both sides of the atlantic" de Jon Bouteiller
"Lovers" de Kid Francescoli
"Ooh Hah" le mix numéro 10 de Listen in Bed
"Show no mercy" de Loki Lonestar
"Cailloux & météores" de Mira Cétii
"Simido" de Moonlight Benjamin
et toujours :
"A fuck toute, a love tout" de Rodrigue
"Sentinelle" de Superbravo
"Juillet" de En Attendant Ana
"Brahms : Fantasien, 116, Intermezzi, 117 & Klavierstucke OP 118" de Hortense Cartier Bresson
"Ce qui demeure" de Jean Louis Bergère
Philippe Katerine était au Fil de Saint Etienne avec Eveno
"Prévert parade" de André Minvielle et Papanosh
"Everything begins" de BO
"Bretagne[S]" de Ensemble Gustave
"The underground secession" de Feu Robertson
"Whosampled.com Part 2", le nouveau mix de Listen in Bed
"Paradais" de Tito Candela

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"Supervision" au Théâtre 14
"Un amour de jeunesse" au Théâtre de la Renaissance
"A la recherche du temps perdu" au Théâtre de la Contrescarpe
"Mots d'Elles" au Théâtre Essaion
"Félix Radu - Les mots s'improsent" au Théâtre des Mathurins
"Eva Rami - T'es Toi !" au Théâtre de la Hucehtte
"Faire semblant d'être normaux" au Théâtre Les Déchargeurs
"Viel chante Barbara" au Théâtre Essaion
"Macbeth" au Théâtre Essaion
des reprises :
"Aux rats des pâquerettes" au Théâtre Pixel
"Jean-François Derec - Le jour où j'ai appris que j'étais juif" au Théâtre L'Archipel
et la chronique des spectacles à l'affiche

Expositions avec :

"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
la dernière ligne droite pour :
"L'âge d'or de la peinture anglaise" au Musée du Luxembourg
"Sculptures infinies, des collections de moulages à l'ère digitale" aux Beaux Arts de Paris

Cinéma avec :

"Un divan à Tunis" de Manele Labidi
"Deux" de Filippo Meneghetti
et la chronique des films sortis en janvier

Lecture avec :

"Alt life" de Joseph Falzon & Thomas Cadène
"Ce qui est nommé reste en vie" de Claire Fercak
"Dévorer les ténèbres" de Richard Lloyd Parry
"Il est juste que les forts soient frappés" de Thibault Bérard
"L'homme qui n'est jamais mort" de Olivier Margot
"La chute" de Jacques Ravenne
"Le livre de Sarah" de Scoot McClanahan
et toujours :
"Basse naissance" de Kerry Hudson
"Comment le roi à perdu la tête" de Ville Ranta
"Et Mara ferma les yeux" de Denis Jeambar
"La cité de feu" de Kate Mosse
"La septième croix" de Anna Seghers
"Les sables de l'empereur" de Mia Couto

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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