Monologue dramatique d'après la nouvelle éponyme de Fiodor Dostoïevski interprété par Jean-Paul Sermadiras dans une mise en scène de Olivier Ythier.
Avec son beau timbre de voix et son éloquence sensible, Jean-Paul Sermadiras porte admirablement sur scène, sous la direction de Olivier Ythier, un texte monologal résultant de l'adaptation scénique d'une nouvelle de Fiodor Dostoïevski, "Le Rêve d'un homme ridicule".
Sous-titrée par l'auteur de "récit fantastique", cette divagation mystique met en scène un homme en quête de sens à sa vie, et épris d'un absolu proche de l'idéal rousseauiste qui le fait considérer comme "ridicule".
Ne trouvant ni réponse ni espoir dans une société qu'il juge corrompue par l'homme lui-même, l'exécution de son suicide programmée est différée par un rêve au cours duquel il rejoint, après sa mort et un voyage dans l'espace, un pays étrange et inconnu.
Mais ce pays aussi imaginaire qu'utopique et régi par l'harmonie, l'état de nature et l'unanimisme qui répond à ses aspirations, va connaître le même sort que paradis d'avant le péché originel auquel il ressemble, contaminé par sa seule présence.
Sur le plateau nu, un banc, une bougie, le judicieux habillage lumineux de Jean-Luc Chanonat et quelques vignettes sonores et visuelles, suffisent à créer une bulle onirique.
Jean-Paul Sermadiras, en adresse constante au public, parvient à dépasser, même placée dans le champ du fantastique, la relative austérité d'une partition qui vise à la réflexion sur les thématiques classiques, la nature corrompue et déchue de l'homme qui s'est soustrait au commandement divin et la conscience morale, dont ont débattu tant les théologiens chrétiens que les philosophes des Lumières. |