Installé en front de mer dans l'ancien yacht-club de Deauville, non loin des célèbres Planches deauvilloise où se tient actuellement une exposition en plein air, Le Point de Vue expose trente-trois œuvres en grand format de John Batho, qui a commencé à photographier les parasols de Deauville en 1977.
Intitulée "Le Deauville de John Batho", cette rétrospective, qui s'inscrit dans le cadre de l'événement "Les Franciscaines entrent en scène" destiné à promouvoir le futur centre culturel qui sera inauguré en 2018, constitue le prolongement de "Plage de couleurs", présentée précédemment et reprise en septembre prochain à la Galerie Nicolas Silin, à Paris.
Les Parasols de John Batho : "construire des rythmes de couleurs et les partager sur un mode joyeux"
Au Point de Vue, comme dans la capitale, les travaux sur papier sont présentés non encadrés, sans titre ni date, isolés, en diptyque ou en triptyque. Immédiatement, la couleur ravit le regard, le saisit, et déploie tout son pouvoir d’attraction.
John Batho est l’un des premiers à avoir entamé un travail d’auteur avec la photographie en couleur, à une époque où celle-ci était plutôt réservée à la publicité ou aux documentaires.
Le propos n’est donc pas lié au sujet iconographique. Les parasols de Deauville, aux coloris éclatants, sont un motif qui permet de nourrir la réflexion de l’artiste. Il y en a eu d’autres, telle la série des Manèges ou celle des Cadeaux. John Batho photographie la plage déserte, aux heures matinales, lorsque la lumière balaie latéralement la plage.
Photogéniques, les parasols sont présentés sous forme de portrait en pied ou photographiés en groupe ; tantôt ouverts et déployant leur longue robe, tantôt fermés, tels des cyprès plantés dans le sable, au sein d’un espace naturel qui se recompose sans cesse.
Le grand format fait entrer le visiteur dans le paysage. Ici, la couleur s’incarne dans la matière.
Tissu froissé des parasols, texture du sable, empreintes laissées par les rares visiteurs matinaux, tout surgit avec intensité, d’autant plus fortement grâce à l’attention particulière accordée aux techniques d’impression numérique.
Avec les Parasols, John Batho conjugue les couleurs et les architecture de toile pour inventer des images, renouveler le regard et inviter à une expérience chromatique spontanée. |