Biopic de Anne-Marie Cellier, mise en scène de Fred Tournaire, avec Swan Starosta et Jérôme Frey.
Née en 1917 en Allemagne et exilée en France au début de la guerre puis déportée à Auschwitz où elle meurt à 26 ans, le destin de Charlotte Salomon est exceptionnel tant elle aura produit d’œuvres marquantes (en peinture et en musique) durant sa courte vie.
Un halo de lune nimbe le plateau avec douceur tandis que l’impressionnante scénographie de Dominique Reynal, des silhouettes immenses dont les contours se détachent devant un horizon incertain, donne au spectacle une tonalité apocalyptique.
Le texte brillant d’Anne-Marie Cellier mêle des moments de vie et une poésie d’une grande douceur malgré la gravité. Elle dessine le portrait d’une artiste aussi réservée que passionnée, qui avait tant à dire.
Swan Starosta est une Charlotte pleine de grâce. On avait déjà noté ses prometteuses qualités dans "Les larmes d’Ophélie" en 2007, "Charlotte Salomon" confirme tout le bien qu’on en pensait.Elle affirme encore un peu plus dans ce spectacle sa présence, sa justesse de jeu et son émotion.
A ses côtés, Jérôme Frey apporte son expérience de la scène et sa puissance de conteur. Il est tout aussi formidable.
La magnifique mise en scène de Fred Tournaire achève de faire de "Charlotte Salomon" un moment d’intense émotion et un travail esthétiquement splendide dont on sort abasourdis.
Un très beau spectacle. |