Première de la classe (section French Pop, option ligne claire) depuis son brillant Regarde Le Ciel en 2013, Aline aurait pu s’endormir sur ses lauriers. Plutôt que de rester sur son nuage, elle est allée décrocher les étoiles. Celles d’un Erasmus aussi inespéré que prestigieux dans les studios ICP de Bruxelles (The Cure, Echo & The Bunnymen, Étienne Daho…) avec Stephen Street pour professeur principal (Blur, New Order, The Smiths).
Soit le conseiller d’orientation rêvé pour une élève dotée de solides références et habituée aux échanges (de bons procédés) avec le Royaume-Uni (The Smiths, justement, The Wake ou The Field Mice). Son précepte : filer droit (capitaliser les acquis, travailler son adresse technique) tout en s’initiant à de nouvelles matières. Apprendre à se passer de lui en somme. Le résultat : un mémoire de pop, toujours aussi vintage et efficace, élégante et racée, soutenu avec habileté et éloquence (la basse bondissante de Romain Leiris, la gamme des claviers et percussions de Jérémy Monteiro et Vincent Pedretti, les arpèges de guitare magistraux d’Arnaud Pilard, la gravité des textes et du chant de Romain Guerret). Surtout, la démonstration est appuyée par de nouveaux arguments audacieux (reggae, dub, musique synthétique, protopunk) développés avec toute la fraîcheur et l’aplomb de non spécialistes.
"Si je suis parti, c’est pour te rester fidèle » avons-nous été prévenus cet été ("Chaque Jour Qui Passe", un classique) : le cursus a été qualifiant. Une émancipation confirmée par les trois bonnes notes d’un cahier de vacances révélateur du programme dense et varié de La Vie Électrique : le putassier et obscène single éponyme, un chant du départ dont nous ne sommes toujours pas revenus ("Avenue des armées") et l’instrumental générique de toute une Culture Club ("Plus noir encore"). Les autres chapitres sont à l’avenant. Passées l’orchestrale manœuvre dans le noir de son thème astral ("Tristesse de la balance") et une certaine Saudade ("Une Vie", "Les Mains Vides"), ça plane pour Aline ("Promis Juré Craché"), très haut sur le stupéfiant et addictif Mon Dieu Mes Amis. Un redoutable "ghost track" qui ne passera pas inaperçu avec son introduction qui ressuscite le "Kill The Pain" de Frankie Goes To Hollywood.
Forte de ses facilités, Aline, loin de redoubler, a passé la seconde pour faire sa rentrée chez les grands.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.