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Théâtre Hébertot  (Paris)  septembre 2015

Comédie dramatique de Henri Bernstein, mise en scène de Rachida Brakni, avec Caroline Silhol, Eric Cantona, Grégory Gadebois, Serge Biavan et Marion Malenfant.

C'est peu dire que, face à son alter ego Sacha Guitry, Henry Bernstein est peu joué. S'il n'y avait eu une adaptation cinématographique de "Mélo" par Alain Resnais qui avait eu un franc succès, on pourrait presque le ranger dans la catégorie des auteurs oubliés.

Pourtant, en découvrant la version de "Victor" mise en scène par Rachida Brakni, on aura envie d'en savoir plus sur celui qui fut un des rois du théâtre parisien dans la première moitié du 20ème siècle. Car, si l'intrigue de sa pièce repose, en apparence, sur le trio classique du théâtre bourgeois femme-mari-amant, il le subvertit habilement puisque, au bout du compte, le coupe légitime s'aime et l'amant n'en est pas tout à fait un...

Dans le film tiré de la pièce par Claude Heyman, et dans lequel Jean Gabin jouait Victor, l'intrigue commençait avant que celui-ci, amoureux de Françoise, n'accepte de faire de la prison à la place de son mari, Marc. Dans l'adaptation de Rachida Brakni, tout commence quand Victor sort de prison.

C'est Grégory Gadebois qui succède à Gabin, mais s'il faut vraiment le comparer à un "monstre sacré" de jadis c'est à Raimu ou à Harry Baur que l'on songera. Puissant jusqu'à en perdre son souffle, il livre une prestation marquante. Ceux qui iront voir sur les planches et en même temps sur les écrans dans "Au plus près du soleil" d'Yves Angelo comprendront pourquoi il a déjà été césarisé et molièrisé.

Plaque-tournante du drame, il emporte avec lui tous ses partenaires dans le tourbillon bersteinien. D'Eric Cantona, héros de la guerre perdu dans le cynisme de l'après, à Caroline Sihol prête à tout pour le sauver, chacun joue sa partition avec une retenue qui éloigne de toute trivialité mélodramatique.

Datant de 1950, "Victor" est une des dernières pièces de Bernstein. On y ressent les échos de la guerre encore proche. Marc, le héros, est devenu un salaud et ceux qui, à son image, ont gagné la guerre seront les premiers vaincus de la paix. Ni pire ni meilleur, le monde à venir est pour l'heure encore porteur d'espoir et Bernstein l'insuffle dans le personnage de Marianne, la jeune femme qui peut sauver Victor.

Marianne, c'est Marion Malenfant, mémorable Marilyn Monroe dans "Norma Jeane", et dont les interventions bondissantes montrent combien la distribution trouvée par Rachida Brakni est réussie. Comme tout le reste d'ailleurs.

A commencer par la présence quasi permanente de quelques mesures de "Nature Boy", la sublime chanson de Nate King Cole, qui donne du charme à cette plongée dans l'après-guerre et l'entraîne vers quelque chose de mélancolique, d'irréel, d'émouvant, loin de toute reconstitution engoncée ou poussiéreuse.

"Victor" est incontestablement une pièce à ne pas manquer.

 

Philippe Person         
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