Monologue dramatique écrit et interprété par Cédric Chapuis dans une mise en scène de Stéphane Batlle.
Un soir, au Tristan-Bernard, théâtre souvenirs et bois-de-rose, stuc et cristaux. Que va-t-il se passer sur scène avec "Une vie sur mesure" ? Des housses recouvrent l’Inconnu, un homme seul s’aventure dans l’obscurité. Et l’illumine.
Un jeune garçon, Adrien Lepage, fou de solitude et de sons, se découvre une passion pour la batterie. Il y a la mère, Bernard, le mari, un petit frère, les autres et la musique.
Sur scène, un comédien rare, à la classe nonchalante d’un Cary Grant, aux mimiques à la Jim Carrey, auteur d’un texte fin et humain de failles décrites et parcourues, attrape le public d’un lasso invisible, le talent, et serre son étreinte, l’air de jouer et musicien formidable, qui casse la croute de glace, pas au pic, mais à la baguette.
C’est Cédric Chapuis, machiavéliquement désinvolte, fou d’adresse et de séduction, qui emmène l’innocent spectateur dans sa folie primitive, son autisme rythmé, sa jungle à écouter sur l’oreiller.
Du petit au jeune garçon, du jeune homme à l’homme qui écoute, pour toujours, l’auteur-comédien raconte l’illumination fragile d’un être, une fois pour toutes, sacrée, comme on joue sa vie aux dés, et rallume le désir de vivre, comme d’un tisonnier ardent. Quel talent !
La mise en scène délicate de Stéphane Batlle - deux mains protectrices au-dessus d’un feu naissant - participe au jaillissement de l’incendie. Tout est vrai. Il y a la musique. Et c’est du théâtre. |