V V Brown ou encore simplement V V avait déjà bousculé les idées reçues à son sujet avec l’opus Samson & Delilah. Un opus aux contours sombres et alambiqués, s’appuyant majoritairement sur une architecture électronique. Entre autres, encouragée par Dave Okumu, l’artiste amorçait un virage à 180° vers des contrées sonores situées à des lieux de ses premiers succès.
De fait, V V continue son exode musical et présente un nouvel opus, au titre largement équivoque, Glitch. Le nouveau venu enfonce la porte qui fut entrouverte en 2013 avec l’opus précédent et bascule la tête la première dans l’électro sombre et épaisse, en passe de devenir la marque de fabrique de V V.
Glitch circule librement dans un labyrinthe dont il semble connaître chaque tournant, sans pour autant se sentir obligé de nous en livrer les mystères. Et si la voix de l’artiste s’improvise à la fois Minotaure et Fil d’Ariane, c’est pour mieux nous inviter au dépaysement provoqué par l’éclectisme des productions.
Depuis les titres mouvementés, de l’acabit de "Lazarus" ou "Shift" en passant par les très surprenant "Bells" et "Instincts", Glitch réussit à offrir à l’artiste une identité musicale fortement marquée.
Plus sombre, mais également plus courageuse, V V s’achemine l’air de rien vers un album 100% électronique et explorant la totalité du spectre de ce genre. Bien trop peu pop pour se réclamer d’une quelconque parenté à son premier album, Glitch n’hésite pas à s’engouffrer sur des chemins troubles.
"Flatline" et ses basses électro-élastiques, "Sacrifice" et sa construction hip-hop néo-classique ou encore les rythmes dance music de "Shift", sont autant de pistes que l’artiste se décide à explorer avec passion. Sa voix, lourde et grave, réapparait par intermittence et lance des signaux et des repères au petit bonheur la chance. Le but est clair : V V souhaite vous intriguer et vous égarer et c’est plutôt réussi.