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Interview  (Paris, CiaGnari)  jeudi 2 juillet 2015

KIM est un des personnages énigmatiques de la scène pop française. A la fois touche-à-tout et très discret, on croise son nom sur de nombreux projets. Alors qu'il est actuellement à l'affiche de la comédie musicale "Mistinguette", au Comédia aux côté de Carmen Maria Vega, dans un rôle de joueur de banjo, il sort un disque de blues KIM Sings The Blues at Midnight Special Records sur le jeune label de Bagnolet. Recontre avec un passionné de toutes les musiques, érudit et stakhanoviste.

Première question. KIM me parle ? (Qui me parle ?)

KIM : (rires) Oui, c'est moi. Kim. C’est mon prénom, et aussi mon nom de scène. Lorsque c'est mon nom de scène, cela s'écrit en majuscules car c'est plus facile à trouver sur internet. Ça me permet de faire le distinguo, de créer une distance entre mon métier et ce que je fais dans la journée. C'est donc sous ce nom, KIM, que j'ai sorti ce disque. Le nom du disque souligne que c'est le chanteur qui est en avant puisqu'il s'appelle KIM sings the blues at Midnight Special Records, enregistré avec le label Midnight Special Records basé à Bagnolet, avec l'équipe de Bagnolet qui m'a fait faire une disque de blues. J'y chante les chansons des autres qui sont parfois des bluesmen célèbres, parfois non. Parfois des reprises, parfois des commandes. C'est donc en tant qu'interprète que je défends ce disque.

Cet album semble plus intéresser les média par rapport à tes productions précédentes. D'abord pourquoi ? Ensuite cela a-t-il des répercussions sur les ventes, et sur ta carrière en général ?

KIM : Sur ce disque-là, j'ai de nouveau une attachée de presse, ce qui n'était pas le cas depuis quatre ans. C'est ce qui explique qu'il y ait plus de visibilité sur ce projet que sur mes projets des trois dernières années. Il y a aussi la convivialité du disque en lui-même, due au répertoire, blues, et à la réalisation de Victor Peynichou qui a fait de ce disque une belles rencontre de musiciens. Il y a eu plein de collaborations avec des musiciens, certains que je ne connaissais pas pour certains, d'autres qui étaient des copains dont j'adorais le travail. Ça fait une convivialité en plus. Quant à l'aspect commercial des ventes de disque, ce n'est pas moi qui ai les réponses.

Les différents intervenants sur le disque se sont-ils facilement laissés embarquer dans aventure ?

KIM : Oui, franchement tous. Ceux qui ont rechigné, hé bien ils ne sont pas dans le disque. Tous ceux qui sont là sont venus avec plaisir. Il y a ceux que je connaissais et avec lesquels je m'entendais bien, et ceux que Victor Peynichou et Marius Duflot, les patrons de Midnight Special Records, qui ont travaillé à la réalisation et à l'enregistrement du disque, ont rassemblé autour d'eux. Ils fédèrent énormément, c'est un de leurs nombreux talents.

C'est donc un disque qui s'est fait rapidement, plutôt qu'au fil du temps et des rencontres.

KIM : C'est un mélange des deux. D'une part, je croisais beaucoup de nouvelles têtes autour du spectacle Mistinguette dans lequel j'ai un petit rôle. C'est une troupe dont je fais toujours partie aujourd'hui, et que j'adore. D'autre part, il y avait les artistes que je connaissais au sein de l'écurie Midnight Special Records, Malvina Meynier, Michelle Blades et Cléa Vincent pour ne citer qu'elles, et les amis en lien avec le label, qui sont des artistes très jeunes, autour de la vingtaine, qui jouent du blues d'une manière sauvage et artisanale, qui me font penser aux premiers John Mayall, passionnés par le blues, le rythm'n'blues, la folk, la country... Ils jouent dans des bars, sont tout le temps en tournée.

Je faisais un lien entre tous ces gens-là. Ils ont tous en commun une boulimie de rencontres, de passion. Et un goût pour le vintage et le rétro qu'on modernise. Un jour, j'ai parlé de mon envie de faire un disque de blues à mon binôme sur le spectacle Mistinguette, celui qui me remplace lorsque je ne suis pas disponible. C'est lui qui m'a dit de m'adresser directement à Victor chez Midnight Special Records. Victor m'a répondu très simplement, en me demandant comment je voyais le projet. Je lui ai dit "Je ne sais pas. Tu réalises, je chante". C'est lui qui a monté toutes les sessions, organisé les rencontres. J'ai laissé entièrement les clés à ce jeune label de Bagnolet que je trouve extrèmement talentueux.

On a établi le choix des morceaux ensemble. Pour ma part, je souhaitais vraiment interpréter "Without You" de Danny Kirwan. C'est une chanson de Fleetwood Mac. Il y a deux chansons qui s'appellent "Without you" dans la discographie de Fleetwood Mac, une de Stevie Nicks et l'autre de Danny Kirwan. D'une part, j'adore Danny Kirwan, qui est le troisième guitariste de Fleetwood Mac aussi bien chronologiquement qu'en terme de notoriété. C'est un auteur très discret. Ses paroles sont simples, directes, efficaces. Il a écrit cette chanson dans un style que lui-même définissait comme années 30, or c'était exactement l'esprit dans lequel j'étais entre les répétitions de Mistinguette et mon projet de disque de blues. Ça donnait une cohérence. Victor étant comme moi fan de Fleetwood Mac a aussitôt accepté. Ensuite, j'ai proposé à Victor un Muddy Waters et un Wilson Pickett, que je reprends avec Cocktail Bananas, un groupe avec lequel je joue. Il m'a dit : 'Non. Celles-ci ont été beaucoup joué. Je te propose plutôt celles-ci'. Victor a un goût très précis. Et par exemple, 'Early in the morning' a été choisie en fonction de sa version par Harry Nilsson. On voulait faire un duo avec Cléa Vincent. Or Harry Nilsson avait repris cette chanson de Louis Jordan avec un wurlitzer, dont joue aussi Cléa Vincent sur notre version. Victor Peynichou et moi avions écouté Christine McVie de Fleetwood Mac ensemble, et on trouvait que Cléa Vincent était la Christine McVie française. Tout cela se connectait dans nos têtes, trouvait une cohérence. C'est comme cela que les choix se sont faits.

Sur scène, tu te retrouves juste chanteur.

KIM : Le soir où nous avons fêté la sortie du disque, j'ai joué un peu de banjolélé, mais je me contentais de chanter la plupart du temps. J'ai pris un plaisir fou à ne faire que chanter. C'est la première fois que je ne fais que chanter. Alors pour des raisons de temps, sur trois morceaux je joue de la batterie, et de la guitare sur un autre. Mais ça a été aussi un gros trac. Depuis, d'ailleurs, je prends des cours de chant avec Nathalie Dupuis qui est la coach de The Voice. Ça m'a appris beaucoup de choses. Je me suis rendu compte que c'était difficile de n'être que chanteur. J'appréhende mieux les difficultés lorsque je suis en studio avec un chanteur, comme c'est le cas actuellement avec Carmen Maria Vega. J'ai écrit une chanson pour elle, que je réalise derrière la console. Je réalise mieux l'état d'esprit dans lequel elle se trouve, tout comme j'analyse différemment ses difficultés lors de l'enregistrement du troisième album, où elle chantait du Boris Vian réarrangé. Je me disais : "Voilà ce qu'elle a dû vivre". Cette expérience de chanteur me servira probablement à l'avenir.

Tu as la réputation d'être très productif. Lorsque tu es sur un disque de reprises, cela enraye-t-il ton processus créatif ?

KIM : Oui, mais c'est aussi le but. Par exemple, depuis le disque de reprises de Vian par Carmen Maria Vega, où j'étais à la réalisation, j'ai aussi fait un disque de reprises de gens qui s'appellent Kim, comme moi, Kim Carnes, Kim Wilde. Ensuite j'ai fait un disque où je reprenais des chansons à moi, mes balades, écrites avec d'autres copains. Durant ce temps, j'avais des difficultés à écrire, non en terme d'inspiration, mais j'avais trop de répertoire en tête. Je me suis donc fait aider de Valérie Hernandez et Baptiste W. Hamon pour co-écrire certains morceaux de mon disque suivant, Banjo Tapes, un disque sur le banjo. En faisant ce disque de blues, j'ai de nouveau senti une sorte d'enfermement qui m'a donné envie de faire à nouveau appel à Valérie Hernandez. Quand je vois que ça force, j'appelle des copains pour me filer un coup de main. A l'inverse, on m'a demandé une musique expérimentale pour un spectacle. C'était une commande, de la musique très psychédélique avec beaucoup de synthétiseurs analogiques. C'était une musique tellement éloignée du disque de blues que je viens de faire, ou des chansons de William Rousseau et Jean-Pierre Pilot que j'interprète en ce moment sur le spectacle Mistinguette, que du coup retourner derrière un clavier analogique m'offrait un plaisir créatif infini.

Finalement, tu es d'accord avec le dessin que Half Bob (Gimme More Indie rock) avait fait de toi dans son livre, où il disait que le temps de rafraîchir la page wikipédia qui te concerne, elle n'était plus à jour car tu avais sorti un nouveau disque.

KIM : Oui, c'est un peu vrai. D'abord, c'est très gentil de sa part. Mais, en même temps, ce sont souvent des projets très différents. Je ne fais pas souvent de disque de pop. Ça fait quatre ans que le dernier, Radio Lee Doo, est sorti, parce que la pop me demande énormément de concentration. Ce n'est pas de la chanson, où un texte est accompagné par de la musique. La pop, ou variété internationale ou indépendante, qui tient en trois minutes et peut passer en radio, regroupe un texte, une musique de danse car il y a quand même la volonté d’entraîner les gens, la musique rock car il faut de l'énergie et de la "voyouserie", la volonté de déranger l'ordre établi, et en même temps une forte érudition en musique moderne, voire musique savante. La pop a une volonté de tisser un lien entre le passé et le futur, de ne jamais être dans le présent. C'est une musique très dure à faire. Des disques pop, je ne pourrais en faire que tous les quatre ans.

Guillaume qui, j'en profite pour le dire, est un formidable dessinateur a cette impression parce que je fais un disque de pop, et à côté j'écris pour un spectacle, je fais un disque de chansons, un disque de reprises, un disque thématique sur le banjo ou le blues. Ce sont des essais. On n'a que quatre formats dans la chanson : Le format court, le single, le format plus long, le maxi, dans la pop on a le EP de 5 à 7 titres, et enfin le format long, l'album. Dans le monde du livre, il y a les pièces de théâtre, les nouvelles, les essais, les romans... Je me vois plutôt comme un essayiste entre deux romans. Mais du fait des formats en musique, qui n'existent qu'en fonction de la durée du support, ça donne l'impression que je suis très prolifique, alors que je n'ai pas cette impression.

Il y a quand même un côté stakhanoviste dans ta manière de travailler.

KIM : Je fais beaucoup de choses, mais ce sont des envies, des propositions, des collaborations, des "essais". J'aimerais faire plus de disques pop. Le disque pop me remue, mais cela demande de la concentration et des moyens... L'époque va de plus en plus vite, alors que les moyens sont de moins en moins nombreux. Arriver à faire connecter ses envies personnelles, le climat universel et l'ambiance commerciale dans lequel on est, je trouve cela très fatiguant. J'en ai commencé un l'année dernière, et il est toujours en cours d'écriture.

Retrouvez KIM
en Froggy's Session
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A lire aussi sur Froggy's Delight :

Kim Giani en concert aux Trois Baudets (jeudi 14 janvier 2016)

En savoir plus :
Le site officiel de KIM
Le Blog de KIM
Le Facebook de KIM

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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