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Ateliers Berthier  (Paris)  octobre 2015

Comédie dramatique de Arthur Miller, mise en scène de Ivo van Hove avec Nicolas Avinée, Charles Berling, Pierre Berriau, Frédéric Borie, Pauline Cheviller, Alain Fromager, Laurent Papot et Caroline Proust.

L'an passé, Ivo van Hove avait monté "Antigone" avec Juliette Binoche dans le rôle-titre de la pièce de Sophocle. On lui avait reproché une certaine rigidité dans ce qui avait tout d'un "euro-pudding" rassemblant des énergies disparates.

Avec "Vu du pont", il paraît tout de suite plus dans son élément que dans la tragédie grecque. D'emblée, le dispositif scénique choisi correspond bien à la pièce d'Arthur Miller, qui n'est pas sans analogie avec un combat de boxe.

Les spectateurs sont en effet rangés autour de trois côtés d'un carré noir qui laisse place à une scène qui pourrait être un ring rectangulaire dont le sol blanc est celui d'une salle de bain, et qui est bordé d'un rebord noir sur lequel les acteurs pourront occasionnellement s'asseoir, et notamment Alfieri, l'avocat qui raconte le fait-divers sur lequel est construit "Vu du pont".

Quand la pièce commence, deux hommes se rhabillent : ils viennent de prendre leur douche après leur travail. Ce sont des dockers new-yorkais. Ivo van Hove en a fait une "essence" de dockers et Daniel Loayza, qui a traduit la pièce, ne leur a pas donné un "phrasé" populaire, comme l'avait fait Marcel Aymé dans sa traduction.

Chez les Carbone, famille d'origine italienne, la solidarité n'est pas un vain mot, et c'est sans arrière-pensées que sont accueillis Marco et Rodolpho, deux jeunes italiens qui viennent travailler clandestinement aux États-Unis pour subvenir aux besoins des leurs restés au pays.

Mais Catherine, la fille unique d'Eddie Carbone, qu'il aime peut-être trop, tombe amoureuse de Rodolpho, l'italien blond et se met en place la terrible logique, celle de la fatalité, qui transforme un drame en tragédie.

Dans ce décor elliptique sans rien de typiquement italien, Ivo van Hove s'est refusé à l'anecdote et au détail pour se concentrer sur l'intensité qui sied au texte d'Arthur Miller. Les comédiens sont habillés simplement sans "repères" sociaux et les costumes d'An D'Huys sont plutôt élégants et éloignés de toute référence "prolétarienne".

Dans "Vu du pont", Charles Berling incarne avec une conviction toute en brutalité Eddie Carbone. Son corps se transforme au fil de la pièce en un bloc de plus en plus compact. Les acteurs qui lui font face eux aussi doivent muer. Les sentiments qui transcendaient leurs existences heureuses malgré les épreuves se délitent au fur et à mesure de l'évolution du drame.

Chacun, ici, finit par perdre sa pureté originelle et devient le contraire de ce qu'il était à l'état naturel. De l'amour à la haine, de la compassion à la vengeance, de la fraternité à la trahison, le paradis blanc ne va pas survivre. Tout est près pour un opéra de sang et de fureur.

Une plongée dans l'abîme d'un fait-divers monstrueux et stupide propice à un grand moment de théâtre, un moment à proprement parler inoubliable qui remet Arthur Miller à la place qu'il mérite.

 

Philippe Person         
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