"J’aimerais que l’écume, n'efface les traces, de nos pas indiscrets, avançant dans l’impasse".
Il ne faut pas se fier à la sombre pochette (superbe travail de noir et blanc au demeurant de Jérôme Sevrette) car c’est bien un drôle de sentiment d’apaisement, comme cette atmosphère d’après l’orage, quand le calme, le beau revient, qui prédomine musicalement dans le nouvel et très bel album de Filip Chrétien.
Si ses mots sont toujours emprunts d’un spleen certain, de nostalgie et ne cachent en rien la cruauté de la vie et des sentiments, les chansons gaies l’ennuient comme il l’avoue, sa musique continue de dégager, après Dia A Dia sorti l’année dernière, une indescriptible douceur d’âme.
Entre Miossec et sa façon d’agencer parfois presque au chausse-pied les mots à la musique, Jean-Louis Murat, en profondément plus sympathique, Daniel Darc pour le phrasé de la voix, Tue-Loup ou Yves Simon (il reprend superbement le tube casse-gueule "Diabolo menthe"), Filip Chrétien construit (et se construit) petit à petit son propre univers où sans crier gare, sans en faire des tonnes, il parvient à nous toucher.
Les traces raconte Filip Chrétien mais il parle de nous aussi… Avec simplicité, avec de très belles mélodies ("La couleur des fleurs", "Les traces", "Mes sentiments") et beaucoup d’émotion, Filip Chrétien fait du bien à nos oreilles et à notre âme, ce n’est pas peu, c’est beaucoup.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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