Comédie dramatique de Léonore Confino, mise en scène de Catherine Schaub, avec Aliénor Barré, Solène Cornu, Marion de Courville, Faustine Daigremont, Thomas Denis, Marguerite Hayter, Elise Louesdon, Camille Pellegrinuzzi, Léa Pheulpin et Mélanie Sitbon.
Avec "Parlons d’autre chose", Léonore Confino livre une photographie à peine déformante d’adolescents en temps de crise (et d’hyperconnexion), dans laquelle se retrouvent l’humour et le sens de l’observation de l’auteur de "Building", qui radioscopie les affres d’un groupe d’élèves de terminale dans un lycée chic.
On n’est pas dans la banlieue défavorisée ici mais dans les beaux quartiers, néanmoins les problèmes demeurent. Angoissés à la fois par la pression exercée par le corps professoral et les espoirs fondés en eux des parents, en même temps que le formatage exercé par la société, tous ne tardent pas à vaciller…
Léonore Confino explore ici la choralité avec bonheur et se livre à une nouvelle fine analyse des comportements humains. La mise en scène de Catherine Schaub, très physique à l’instar de "Ring" où le duo homme-femme s’affrontait, montre un autre affrontement à l’intérieur du groupe, où chaque individu est soumis au regard et au jugement de tous.
Mêlant ce passage délicat de leur vie au mythe des amazones, le clan imagine un rite initiatique qui le mettra en péril. Finalement, au sortir de cette expérience collective, c’est le groupe entier qui finira par triompher, laissant passer une lueur d’espoir.
Doublé d’un manifeste pour la féminité, "Parlons d’autre chose", malgré des passages un peu racoleurs sans doute superflus, témoigne indiscutablement de son époque et permet également de découvrir le Collectif Birdland, issu de l’école parisienne des Enfants terribles et dix interprètes tous intéressants qu’il faut citer.
Montrant un aperçu de leurs possibilités, (même si on souhaiterait que les personnages soient plus développés), les dix comédiens laissent entrevoir de belles choses qu’ils ne devraient pas tarder à confirmer dans de prochains projets.
Notons donc l’engagement et l’émotion d’Aliénor Barré et de Faustine Daigremont, l’autorité de Marion de Courvillle, la présence et le métier de Solène Cornu et Elise Louesdon, la personnalité atypique de Marguerite Hayter, la fragilité de Camille Pellegrinuzzi, la singularité et la force de Léa Pheulpin, la grâce et la sensibilité de Mélanie Sitbon et la sincérité de Thomas Denis.
Tous sont d’une justesse impressionnante et finement dirigés par Catherine Schaub, forment une troupe attachante qu’on suit avec intérêt. |