C’est toujours avec une petite appréhension que l’on se rend, ces temps-ci à des concerts, écouter tous ces groupes qui ont un peu de "bouteille". New Order en était la parfaite illustration ce mercredi au Casino de Paris. Cette crainte était d’autant plus fondée après un dernier album Music Complete qui en a laissé plus d’un sur sa faim et une formation toujours à géométrie variable entre absents et revenants… Les deux autres, Stephen Morris et Gillian Gilbert étaient donc réunis autour de Barney Sumner qui, ce soir-là, a dû endosser le costume du "patron", rôle pour lequel il n’a jamais été très à l’aise.
On pouvait craindre le pire et le meilleur est arrivé. Un début de set équilibré avec des titres à la fois récents du dernier album – "Restless" / "Tutti Frutti" – ou "Crystal" sur l’album Get Ready mais aussi très tôt dans le set "Ceremony" et un tir groupé autour de "Age of consent", "586", "Lonesome tonight" et "Your silence face" indiquant que l’on allait passer la soirée plus dans un passé ancien que récent. Ce dosage fin a permis de faire passer la pilule du dernier album dont les titres ne produisent pas d’effets surpuissants en live.
La deuxième partie du concert ne fut pas simplement un festival de tubes et une cérémonie du souvenir. Elle fut la démonstration que les grandes équipes ne meurent jamais et que les titres mythiques tels "Bizzare love triangle", "The perfect kiss", "True faith", "Temptation" ou "Blue Monday" sont intrinsèquement plus forts que ceux qui les interprètent et qu’ils gardent pour l’éternité leur pouvoir émotionnel et dansant. Cet avis quelque peu définitif trouve tout de même une exception, TomChapman n’est pas Peter Hook… Un autre fantôme hantait la soirée, Ian Curtis figurant dans un montage photo derrière le groupe avec la mention "Joy division for ever" pour les deux derniers titres du rappel, le très émouvant "Atmosphere" et l’incourtournable mais peu être inutile, en tout cas ce soit là, "Love will tear us apart".
Accompagné d’un visuel époustouflant mêlant des films, sur Manchester par exemple, mais surtout des lumières magnifiques se reflétant sur de bizarres figures géométriques qui fait de New Order un groupe musical autant que visuel. Une très belle soirée qui ne respirait pas du tout la naphtaline ni la nostalgie. Dreams never ends !
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