Partition monologale orchestrée et interprétée par Jean-Baptiste Ponsot dans une mise en scène de Baptiste Belleudy.
Jean-Baptiste Ponsot, manifestement fasciné par la pensée nietzschéenne, s'est inspiré du titre de l'autobiographie du philosophe Friedrich Nietzsche,"Ecce homo", pour le décliner en "Ecce Deus" et l'appliquer à Victor Hugo, romancier, poète et dramaturge, figure majeure siégeant au sommet de l'Olympe littéraire et dont l'oeuvre abondante l'érige, selon Paul Guth dans son "Histoire de la littérature française", en "Dieu le père" à la hauteur du culte hugolien.
Sous ce titre, il aborde la thématique du génie telle que Victor Hugo, auquel il voue toute son admiration et qu'il indique être un guide de la grandeur de l'homme, et donc des hommes "parce qu'il les dépeint à travers trois valeurs magnifiques qui me semblent être les trois flambeaux dont la nuit de notre époque a besoin : le combat, la création et le possible", l'a circonscrite dans l'opus-fleuve intitulé "William Shakespeare" qui, à l'origine, devait constituer une préface aux traductions des oeuvres complètes de Shakespeare opérées par son fils François-Victor Hugo.
De ce qu'il qualifie de "livre-colosse" porté par l'immense souffle hugolien, Jean-Baptiste Ponsot a procédé à un travail éclairé de compilation pour en conserver la substantifique moelle réflexive qu'il ordonne en cinq actes appliquant les cinq étapes du questionnement qui préside à l'étude du personnage tels qu'enseignés par Jean-Laurent Cochet, auprès duquel il a effectué sa formation de comédien.
Devant le portrait photographique austère de Victor Hugo par Nadar, le poil blanchi par les ans, porté par la prose inspirée de l'homme dans la maturité de la soixantaine et d'une oeuvre accomplie que deux décennies parachèveront complèteront, Jean-Baptiste Ponsot délivre une prestation exceptionnelle.
Outre l'éloge du génie et la mission civilisatrice du poète, il aborde, avec la conviction du prédicateur qui fascine, des thématiques métaphysiques et existentielles fondamentales, tels le mystère de l'âme, la condition tragique de l'homme, la foi et le mysticisme, le corps subtil, la nécessité d'un idéal et la fonction dynamique du rêve pour combattre le néant, dont l'essence salvatrice s'impose en un temps contemporain livré à la vacuité et au désenchantement. |