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Théâtre L'Atalante  (Paris)  janvier 2016

Comédie dramatique de Thomas Bernhard, mise en scène de Agathe Alexis, avec Agathe Alexis, Emmanuelle Brunschwig, Yveline Hamon et Hervé Van der Meulen.

Orchestré par Agathe Alexis, ce "Déjeuner chez Wittgenstein" séduit, porte, emporte et transporte tant sa proposition, soutenue par un discernement aigu, résulte d'un abouti décryptage de la partition polysémique du dramaturge autrichien Thomas Bernhard.

Inscrite dans le théâtre de l'intime et le registre du théâtre de la dérision, celle-ci, incluant nombre des récurrents thèmes bernhardiens tels la haine de la famille, la folie, les travers bourgeois, repose sur les topiques certes classiques de la famille et du repas mais déclinés de manière ambivalente sous l'aune de la satire féroce.

Le grand mérite de la mise en scène de Agathe Alexis, au demeurant comme toujours rigoureuse et limpide, tient, outre le fait qu'elle dégage tout le le potentiel comique de cette "comédie philosophique", à ce qu'elle décrypte les différentes strates de cette pièce complexe sous son apparence de tragi-comédie bourgeoise et propose une grille de lecture exhaustive laissée à l'appréciation, la sensibilité et la sagacité du spectateur.

En effet, se combinent de manière métamorphique, une satire de la bourgeoisie déliquescente et véhicule d'un monde de décomposition, un psychodrame, sur le mode du rituel régressif des chamailleries de fratrie, et une tragédie, celle de l'homme et de sa quête métaphysique, celle du sens de la vie, qui, en l'espèce, se déroule dans "un caveau exquis où l’on sert des profiteroles", dont les protagonistes sont faits de cette pâte humaine pétrie de tensions et de contradictions.

Par ailleurs, Agathe Alexis n'oublie pas que l'opus a été écrit pour les trois comédiens de prédilection de l'auteur dont les prénoms constituent son titre original, "Ritter, Dene, Voss", et scrute également la voie du méta-théâtre et du simulacre de la représentation théâtrale.

Dans la demeure-mausolée familiale, deux soeurs attendent l'arrivée, ou le retour, du frère interné volontaire dans un asile. Descendants sans talent et ultimes rejetons de la bourgeoisie industrielle aspirant à l'ultime promotion sociale avec les emblèmes aristocratiques que sont le lignage, avec les fameux portraits de famille, et l'appartenance à une élite intellectuelle et artistique, ces quinquagénaires handicapés sociaux et névrosés vivent reclus dans un passé ressassé au regard d'un présent et d'un monde qui ne leur inspire que dégoût, ecoeurement et répugnance.

Entre médiocrité et vacuité, ces enfants gâtés et otages de leur enfance, une enfance trouble et passionnelle, les soeurs, femmes inaccomplies et déchirées par leur rivalité d'actrice et de soeur préférée et le frère maniaco-dépressif, égotiste, destructeur et autodestructeur et manipulateur, se livrent à un délire à l'improbable catharsis.

Dans une scénographie sobre au mobilier art déco/baroque de Robin Chemin et une direction d'acteur au cordeau, trois comédiens excellent à camper les protagonistes équivoques de cette splendide machine à jouer tout aussi dramatique - un judicieux parallèle judicieux avait été suggéré entre les personnages et les figures de la fameuse gravure "Le Chevalier, le Diable et la Mort" de Dürer lors de la mise en scène de Jacques Rosner au Théâtre de la Colline au début des années 1990 - que jubilatoire.

En vases communicants rythmant ce jeu infernal, entre jeu de massacre et illusion théâtrale, Yveline Hamon, superbe, campe l'aînée obsédée par le cérémonial domestique qui masque ses failles sous l'allure d'une reine-mère aussi infantilisante que rigoriste, face à Agathe Alexis, magnifique entre provocation et désenchantement.

Au centre, arbitre et maître du jeu, Hervé Van der Meulen livre une prestation ébouriffante en bouffon infantile alternant plaintes, vitupérations et cocasseries entre deux bris d'assiettes qui ne sauraient entamer la richesse de la vaisselle familiale. Et demain sera un autre et même jour.

 

 

 

MM         
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# 15 mars 2020 : La culture sans bouillon de culture

Nous voilà tous confinés, isolés, protégés pour au moins un mois. Gardons le moral et écoutons de la musique, regardons des films, lisons des livres, jouons et surtout faisons de notre mieux pour rester en bonne santé. Voici une petite sélection pour rendre les prochains jours aussi doux que possible.

Du côté de la musique :

"Ludi" de Chassol
"D'ombres" de Elodie Vignon
"L'univers" de Goodbye Moscow
"Single / Clip des champions" de Klub des Loosers
"Robert Schumann : L'hermaphrodite" de Laurianne Corneille
"A Milli" le podcast numéro 11 de Listen in Bed
"Outlaws" de Ludivine Issambourg
"It's only us" de Monophonics
"Premier EP" de Panic Party
"Ornithologie" de Un Poco Loco
et toujours :
"Grande est la maison" de Cabane
"Baby love" de Jean Louis Murat
"Caravaggio : Tempus fugit" de Caravaggio
"Puput" de Cocanha
"Uldo" de Bebly
"Kawaii karma" de Coeur
"Richard Strauss : Lieder" de Diana Damrau
"Origin" de Jordan Rakei
"Hammer it" de King Biscuit
"Un voyage d'hiver / Eine Winterreise" de Noémi Waysfiled et Guillaume de Chassy
En bref cette semaine : The National, Pearl Jam, Viagra Boys, Slift
"Essai volume 3" de Pierre de Bethmann Trio

Au théâtre :

les derniers spectacles vus :
"L'Ecume des jours" à La Folie Théâtre
"Les Survivantes" au Théâtre 13/jardin
"Oh les beaux jours" au Studio Hébertot
"J'aurai aimé savoir ce que ça fait d'être libre" au Théâtre de Belleville
"Voodoo Sandwich' au centre Culturel Suisse

Dernières expositions en date :

"Cézanne et les Maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Otto Freundlich - La révélation de l'abstraction" au Musée de Montmartre
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée " à l'Atelier des Lumières
"Yves Klein, l'infini du bleu" à l'Atelier des Lumières

Lecture avec :

"Alerte rouge" de Tomaz Lavric
"Chez nous" de Louis Candlish
"de Gaulle et les grands" de Eric Branca
"El Nino de Hollywood" de Oscar & Juan José Martinez
"Idiot wind" de Peter Kaidheim
"L'intégrale de F A U S T" de Serge Lehman
"Pacifique" de Stéphanie Hochet
et toujours :
"L'audacieux monsieur Swift" de John Boyne
"La plus belle femme du monde" de William Roy & Sylvain Dorange
"Les étincelles" de Julien Sandrel
"Little Louis" de Claire Julliard
"Machiavel : Une vie en guerres" de Jean Louis Fournel & Jean Claude Zancarini
"Mauvaise conscience" de Fabien Benoit
"Retour d'histoire : l'Algérie apres Bouteflika" de Benjamin Stora

Froggeek's Delight :

"Call of Duty Modern warfare" sur PS4, XboxOne, PC

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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