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Interview  (Paris)  jeudi 5 novembre 2015

C'est près de la gare de Bercy avant de retourner à Clermont-Ferrand que nous avons rencontré la charmante Morgane Imbeaud pour parler des Songes de Léo mais pas seulement...

Tout d’abord, comment décririez-vous le projet "Les songes de Léo" : un conte musical, un spectacle, un livre, un disque ?

Morgane Imbeaud : C’est tout à la foi ! On dit souvent que c’est un conte musical, comme ça ça résume le tout. C’est avant tout un projet que je tenais à faire, je ne voulais pas juste faire un album, je ne voulais pas juste faire un livre, en fait le livre c’est une première, à la base je ne savais même pas que j’allais en faire un. Au début, je voulais faire un spectacle, je suis parti de là. Venant de la musique actuelle, je me suis dit : sortir un album, faire des concerts on sait faire, on sait comment ça se passe, par contre raconter une histoire et la porter, la transformer sur scène, c’est quelque chose que je ne connais pas, et c’est un réseau que je ne connais pas, c’est le réseau des scènes nationales, je connais un peu le milieu, je vais au théâtre évidemment, mais je n’avais jamais travaillé dedans, c’était un peu un défi. Donc Léo, c’est un conte musical et c’est vraiment un concept, donc c’est les trois à la fois, à la base le spectacle mais le livre et l’album, même s’ils peuvent être pris indépendamment, vivre leur vie de leur côté, c’est le spectacle qui va réunir le tout.

Comment est né le projet ?

Morgane Imbeaud : Le projet est né il y a deux ans, dans ma chambre tout bêtement, comme beaucoup de projet en fait. J’ai recommencé il y a deux ans à faire des thèmes de piano, parce que je n’en faisais plus depuis très longtemps, je m’entraînais à faire des chansons, et j’étais contente d’en faire une, d’en faire deux… Je sais que souvent je manque de mots pour décrire exactement ce que je ressens, comment j’ai envie de dire les choses, de passer un message, mais j’y arrive à travers la musique. Et tous les soirs j’essayais d’écrire, à la première personne, les scènes auxquelles je pensais, parce que j’ai toujours des images en tête à chaque fois que je compose, une ambiance, un paysage, ce genre de choses et j’essayais de décrire ce que je ressentais à chaque fois que je composais quelque chose.

J’en ai fait dix, en fait plus que ça, mais disons dix petits chapitres, oui je résonnais déjà par chapitre, et j’avais aussi des chansons que j’avais faites depuis un petit moment, que j’aimais bien et je ne savais pas où les mettre, où les ranger, j’ai commencé à tout réunir petit à petit et à prendre les notes que j’avais écrites et il y a avait déjà quelques scènes. Je ne voulais pas que ce soit genre "l’histoire de ma vie", mon histoire je trouve que ce n’est pas intéressant. Je voulais plutôt faire en sorte que ce projet parle à tout le monde que chacun puisse se créer sa propre histoire, c’est ce genre de défi que je me suis lancé. J’ai imaginé un petit homme-chat, sans doute parce que j’ai un chat, et je n’aurais sans doute pas d’explication par rapport à ça, et voilà tout bêtement comment Léo est né.

Sans dévoiler trop l’intrigue, comment peut-on résumer l’histoire ?

Morgane Imbeaud : L’histoire… Bonne question, comment bien la résumer ? C’est l’histoire d’un homme-chat qui s’appelle Léo, à qui il manque une oreille, il n’a pas de parents, il ne les a jamais connus, et qui se retrouve rejeté par les membres de son village, il vit tout seul dans un forêt. Il n’a connu que la forêt et son village et il en a assez d’être tout seul et il décide de partir, de s’enfuir de chez lui, d’aller à la recherche d’un nouveau monde. Et sur son chemin, il va rencontrer une bête un peu étrange de poils, de plumes blanc qui va lui faire découvrir son monde à elle, des premières fois, l’amour tout ça… Mais est-elle vraiment si bienveillante que ça ?

Vous aborder dans le livre des thèmes assez sérieux, voire lourds : la peur, l’acceptation de la différence, la maladie, l’amour. Vous n’avez pas eu peur que ce soit trop difficile d’accès ?

Morgane Imbeaud : Non, si… Enfin oui et non… Peut-être que je me trompe mais justement, on est dans un monde anxiogène, c’est pour ça que j’avais envie de raconter cette histoire, moi j’ai été très angoissée, très stressée, j’ai eu tout ça et je me suis soignée, enfin façon de parler. Je me connais par cœur, et c’est plutôt une chance de connaître ça à mon âge, c’est-à-dire me connaître, connaître mes réactions, savoir comment aller bien, savoir anticiper et ne plus se laisser avoir par cette angoisse et ce stress profond.

Et je me rends compte que j’ai plein d’amis qui ont trente ou quarante ans et j’ai toujours été un peu le bébé, la plus jeune, et je me rendais compte que sur ces thèmes là, sur ces angoisses là, sur le fait de se connaître et d’en parler au final, ça faisait de moi la plus vieille en quelque sorte. Je me suis dit que ce sont des sujets qui paraissent complètement clichés, personne n’ose en parler parce que c’est normal, mais ça reste un peu tabou, personne n’ose parler de ses angoisses, on s’en fait des montagnes, alors que ça fait juste partie de la vie, ce n’est pas quelque chose de pas normal, c’est un passage obligé, pour grandir, pour combattre une maladie, pour les différents qu’on peut avoir avec quelqu’un, la peur de perdre quelqu’un, ça touche tout le monde. Souvent on a peur d’en parler, on se sent seul face à ses situations là, à ces réactions là.

Et moi je voulais avec Léo banaliser ces peurs et ces angoisses, parce qu’il est temps de le faire, parce que ces peurs elles existent depuis la nuit des temps et elles vont continuer d’exister, mais plutôt que de se rendre malade et d’en faire une montagne à chaque fois, il faut juste se dire que c’est normal et en faire une force car justement c’est une force de connaître tout ça.

Je trouve qu’il y a plusieurs degrés de lecture, plusieurs interprétations possibles, et sans doute d’autres que vous n’aviez pas prévues, comment vivez-vous d’être un peu dépossédée de cette histoire qui vous est très personnelle ?

Morgane Imbeaud : En fait, je suis très contente parce que c’était le but. Là j’ai la tête dedans, je n’ai aucun recul, je suis donc très en demande de réactions : qu’est-ce que les gens ont compris, qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris, qu’est-ce que ça leur a inspiré, sans me raconter forcément leur vie mais j’ai envie que ça les touche donc peu importe la lecture qu’ils en ont, si ça les a touchés c’est le principal. Donc je le vis très bien, je suis contente que ce petit Léo puisse voyager, parce que de toute façon mon histoire personnelle, personne ne peut la comprendre à travers le livre, je la garde pour moi.

Comment votre choix s’est porté sur Chabouté ?

Morgane Imbeaud : J’ai beaucoup aimé ses BD, enfin ces romans graphiques même, je suis tombée amoureuse d’un de ses livres qui s’appelait "Tout Seul". D’ailleurs, c’est amusant par rapport à Léo : c’est l’histoire d’un bonhomme qui est tout seul, qui n’est pas très grand et qui vit donc tout seul dans un phare. J’ai adoré cette histoire et le trait de Chabouté. Quand j’imaginais Léo, j’imaginais les traits de Chabouté, donc je ne voulais que lui, je n’ai pensé à personne d’autre, mais je me disais qu’il ne travaille avec personne, que lui aussi il est tout seul à l'Île d’Oléron, que je ne vais pas réussir à l’avoir, je n’y croyais pas.

Alors j’y suis aller au culot ! Je lui ai envoyé un message, en essayant de présenter le projet au mieux, accessible, sans que ce soit trop long, en lui envoyant les chansons, et ça a collé… Je ne dis rien mais en fait, je suis trop contente ! Quand j’ai reçu le livre c’était amusant, j’étais toute seule à la poste chercher mon colis, j’étais trop contente mais toute seule, je ne pouvais partager ça avec personne, c’était complétement raccord !

C’est mon premier livre et avoir mon nom à côté de celui de Chabouté, je suis très fière. Je l’ai convaincu juste avec un petit mail, et ce qu’il m’a dit c’est qu’avant l’histoire, il a aimé les chansons. Ce qui était chouette parce que je lui ai envoyé des maquettes faites chez moi, et je ne suis pas ingé son de base, donc c’était… Ce n’était pas terrible quoi, il fallait un peu imaginer le projet.

Après je voulais le laisser totalement libre, ce n’était pas un travail de commande. Je voulais qu’il puisse se sentir libre, qu’il invente un univers dans le mien, qu’on puisse réunir les deux. Je savais que Léo était un homme-chat avec une seule oreille et que sa compagne serait une petite boule mais après c’est tout, je lui ai dit, tu le dessines comme tu veux, peu importe, c’est pour ça que j’aime travailler avec les gens, pour réunir deux univers… Je n’arrête pas de dire ce mot alors que je le déteste normalement…

Je voulais réunir nos deux sensibilités et celle aussi de Jean-Louis Murat. Et j’ai procédé de la même façon avec lui, je lui ai donné les chansons en anglais en lui disant telle chanson correspond à tel chapitre de l’histoire et après tu choisis les mots que tu veux. J’ai fait appel à lui pour ses mots et parce qu’il me connaissait mine de rien, il m’a très bien cernée, il m’a appris plein de chose sur moi-même, et c’était très important. C’est aussi pour ça que je suis super contente sur le projet parce que je ne pensais pas pouvoir travailler avec ces gens-là, j’ai toujours eu ce problème de manque de confiance en moi, je me disais personne ne peut avoir envie de travailler avec moi, c’est impossible mais en fait si ! Mais je n’ai pas réfléchi, j’y suis allée au culot, et ça a marché.

D’ailleurs, Jean-Louis Murat n’est pas crédité en tant qu’auteur mais "avec la collaboration", en fait il a fait de la maïeutique…

Morgane Imbeaud : Oui ! Je tenais à ce mot "collaboration", c’est moi qui l’ai choisi. On me demandait : "alors Jean-Louis il a écrit tous les textes ?" Bah non. Et même pour lui, pour définir les choses, au cas où ça ne lui plaise pas, je n’en sais rien, je ne voulais pas qu’il soit trop mêlé non plus en tant qu’auteur. Parce que d’ailleurs, c’est lui qui a insisté là-dessus, il y a six chansons qui ont été écrites par lui avec des textes des chapitres que j’avais écrit à la base, mettre co-auteur, c’est un peu bizarre on ne sait jamais qui a fait quoi, on l’a fait ensemble. Il ne s’en est pas rendu compte mais il m’a tellement apporté de confiance en moi, il m’a un peu boosté, et c’est aussi pour ça que j’ai choisi "collaboration" parce que ça ne s’arrête pas qu’aux textes, c’est au-delà de ça, de la maïeutique c’est complétement ça…

Parlons du disque, musicalement c’est assez ambitieux…

Morgane Imbeaud : D’accord…

Si si c’est vrai, ce n’est pas une question en fait…C’est un savant mélange d’instruments classiques et d’arrangements plus électroniques. Comment avez-vous choisi la "couleur" des chansons ?

Morgane Imbeaud : A la base, tout était piano-voix ou guitare-voix, avec quelques petits arrangements "à la moi" comme je dis, ce que je sais faire en tout cas… Tous les arrangements orchestraux ont été faits par Guillaume Bongiraud, c’est un violoncelliste, un très bon ami à moi que j’ai rencontré il y a trois ans sur un projet auquel on participait tous les deux, L’Homme à la tête de choux. Suite à l’album de Bashung et Clavaizolle, il y avait eu une création à Clermont-Ferrand pour le festival EuropaVox avec Arthur H, et on s’est rencontré à ce moment-là mais j’avais entendu parlé de lui depuis assez longtemps.

On est devenu très amis, c’est un garçon surdoué et il ne le sait pas, c’est ça qui m’a touché chez lui. Je lui faisais toujours écouter ce que je faisais parce qu’on s’aimait bien, on s’entendait bien et il avait des idées, il a commencé à proposer quelques choses, pour tout dire moi j’étais ravie comme tout, il a fait des arrangements de cordes magnifiques et c’est que lui, c’est lui qui me faisait tout ça. Et pour l’album quand on l’a mixé, j’ai dit à notre ingé son : "bah là t’as cent-vingt pistes… va falloir en réduire, va falloir en faire quelque chose", mais Guillaume est super doué et le résultat est parfait.

Moi j’ai toujours été attiré par les cordes, j’ai une grand-mère qui était violoniste, un grand-père qui était violoncelliste, ce sont des instruments qui m’ont toujours touchée, même dans ce que je fais, que ce soit un peu minimaliste ou au contraire un peu grand. Je voulais que cela fasse très musique de film, j’ai toujours voulu faire des musiques de film, c’est pour ça que j’ai fait Léo aussi, j’ai raconté ma propre histoire que j’ai mise en musique. Avec Guillaume, on avait la même sensibilité musicalement, on était vraiment d’accord.

Pour tout ce qui est électronique, j’ai adoré The Album Leaf, avec des choses assez lentes mais assez electro dans le son, Ásgeir aussi j’ai adoré son dernier album, les sons qu’il utilise. Guillaume a fait les cordes et tout a été enregistré avec Mathieu Joli et Benjamin Watts, on s’était rencontré sur un autre projet et on s’entendait tellement bien musicalement que je voulais absolument le faire avec eux. On s’est compris tout de suite, on adore travailler ensemble et du coup on a mélangé les deux. Au pire, les gens n’aimeront pas parce que c’est un peu spécial, mais on a réussi et c’était le défi de trouver vraiment la même couleur pour le disque avec en même temps des morceaux plutôt piano, d’autres avec des arrangement de cordes et d’autres avec des sons un peu plus électroniques, mais on ne s’est pas trop posé de questions, on voulait juste faire ce qu’on aimait.

Votre voix a changé je trouve pour ce projet, un peu entre Kate Bush et Emilie Simon, est-ce dû à l’utilisation du français ou était-ce une volonté ?

Morgane Imbeaud : Oh Emilie Simon merci beaucoup, ça me fait plaisir ! Kate Bush on me l’a dit, je l’ai écoutée un peu. En fait, je ne me suis pas posé la question, je me suis juste lâchée, enfin oui et non, disons que j’arrive à faire un peu plus ce que je veux, ce que je n’osais pas avant en fait, ce n’était pas travaillé. Si on réécoute les maquettes, je m’en rends compte maintenant à quel point on évolue par rapport au chant et sans forcément y penser, je n’ai pas eu l’impression de faire un choix, c’était naturel, je ne sais pas d’où ça sort, les maquettes n’ont rien à voir.

Avant, même si on était deux au chant sur Cocoon, moi j’étais celle qui enveloppait la voix de base, j’essaie de me caler parfaitement pour qu’on devienne une seule voix. C’est un exercice qui m’a beaucoup appris mais je n’étais qu’en retenue, on ne peut pas être voix lead complétement, si on essaie de le faire à deux ça ne marche pas. Pour réussir à faire de deux une voix, une seule et belle sonorité il y a eu un travail, je m’en rends compte maintenant, complètement différent.

Au début, j’avais du mal à me lâcher, c’était toujours très droit, parce que j’avais l’habitude de chanter comme ça, tout bêtement. Vu qu’on est en pause et que j’ai commencé et que je n’arrête pas de faire des chansons dans mon coin, c’est comme ça que j’ai évolué, du moins changer parce que je me suis forcément plus lâchée, j’étais obligée j’étais toute seule. Et c’est hyper plaisant, et même sur scène sur une chanson comme "Amour suis moi" par exemple, je me suis rendue compte qu’il fallait que je fasse des petites envolées de voix que je ne faisais pas d’habitude, et physiquement ce sont d’autres sensations et ça fait vraiment du bien.

Mais Murat m’a beaucoup aidée sur scène, il m’a amenée ailleurs, pareil sans s’en rendre compte. Moi j’étais très stressée de monter sur scène avec lui, je n’ai pas un niveau de piano super, on ne va pas se mentir, je ne sais pas vraiment faire d’improvisation, on me donne les accords après c’est bon il n'y a pas de problème, mais il ne faut pas trop m’en demander non plus. Par contre, à la voix j’étais à l’aise, je me rattrapais un peu comme ça. Et je lui demandais à la fin un peu stressée : "mais Jean-Louis, ça va là ? Peut-être que j’ai trop chanté un moment ?" Et il me disais : "Mais arrête de te poser des questions, quand je ne te dis rien c’est que tout va bien !".

Il me laissait beaucoup de place et je me rendais compte qu’il y avait des moments où il écoutait et où moi j’arrivais un peu à me lâcher au lieu d’être stressée du début à la fin. J’arrivais à me lâcher sur scène et je pense que sans que ce soit volontaire, ça m’a amenée sur scène à travailler différent et à mieux connaître ma voix. Petit à petit, il me disait : "ça tu peux le faire avec moi". Bah ok ! A la fin au New Morning, je n’ai pas vu le temps passé, ça a duré deux heures je crois, et j’étais bien, contente. Il avait une vraie liberté, il est incroyable pour ça : dès qu’il a confiance en ses musiciens, il laisse une grande liberté.

Vous n’avez pas pensé à ne chanter le disque qu’en français ?

Morgane Imbeaud : Il y a des choses que je n’ai envie de dire qu’en anglais, parce que le message n’est pas le même. Je trouve que chanter en anglais ou en français, c’est complétement différent et quand on chante en français, il y a quand même une exigence vraiment particulière et on peut parfois oublier la musique. On va faire attention au texte d’une chanson et on va oublier musicalement ce qui se passe. Alors que la voix reste pour moi un instrument, et le message n’est pas obligé d’être porté par un texte, le texte peut juste servir à la musique, au rythme mais ne pas dissocier les deux, faire pour en sorte que ce soit un tout.

Parfois, je manque de mots et je ne sais pas exprimer ce que je ressens donc tout passe par la musique. Le but est de créer une ambiance pour que tout le monde puisse comprendre, ressentir en une simple écoute sans forcément passer par des paroles. Par exemple, "We Were" que j’ai gardé en anglais, car je ne voulais pas la chanter en français, je l’ai pensé en anglais, bizarrement, et même si les mots sont simples, elle n’a du sens que comme ça et je pense que la musique et le texte se portent.

Sur le côté français, c’est juste que je me suis décoincée grâce à Jean Louis, souvent on a peur de notre langue, on pense que c’est plus facile d’être en français, ce n’est pas vrai. Il y a vraiment une façon de penser qui est différente et c’est intéressant de faire les deux, sur l’album je me suis dit : là, le couplet je le verrais bien en français, j’ai envie de le chanter en français, même par rapport aux sonorités, à la chanson, ça sera joli à ce moment-là. Avant je n’osais pas le faire, merci Christine and the Queen, mais Emilie Simon le faisait aussi et c’est juste que j’ai osé le faire…

Cette semaine, j’ai rencontré Matt Low et je lui ai demandé s’il avait un message pour vous alors je cite : "Morgane t’es une nana superbe" et il m’a demandé de rajouter un petit clin d’œil.

Morgane Imbeaud : Ha ha ha ! Il est trop Matt Low !

Comme lui, vous avez travaillé avec Guillaume Bongiraud, c’est important pour vous de vous entourer de gens que vous connaissez bien ?

Morgane Imbeaud : Oui, c’est comme ça qu’on arrive à sortir le meilleur de nous-même, après il ne faut pas s’empêcher des rencontres, mais pour Leo je ne travaille quasiment qu’avec des amis. Ce n’est pas toujours bon de ne travailler qu’avec ses amis, mais ce que j’aime bien c’est qu’on a un petit cocon (tchiii !) à Clermont ou chacun est à son poste. Tout le monde se connaît, est plus ou moins copain dans la vie et tout le monde sait travailler ensemble ce qui n’est pas forcément évident et on arrive les uns avec les autres à bien travailler et à se tirer tous vers le haut plutôt que de rester dans un truc un peu cordial. Tout le monde fait plein d’effort, est très investi et c’est tout ce que je voulais, c’est ce qui me manquait dans la pause Cocoon justement, c’est toute cette famille là, qu’on avait créée sur scène et en tournée, avec l’équipe, nos techniciens. Ça m’a vraiment manqué, de partir avec une petite famille, c’est important quand on tourne.

Au départ, on va dire qu’on est avec des collègues, on mange avec eux, on fait tout avec eux, on ne voit qu’eux d’ailleurs et c’est important de partir sur des rapports plutôt amicaux et sains. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de conflit non plus parce qu’on arrive à se dire les choses quand il le faut donc c’est plaisant et j’en ai besoin. J’aurai du mal à partir avec des gens que je ne connais pas du tout pour le travail entre guillemets. C’est un milieu qui demande beaucoup de sacrifices même si on vit de superbes moments, on est une heure ou deux sur scène mais il y a tous les à-côté à se payer, et être dans une tournée avec des gens qu’on ne connaît pas trop ou avec qui on n'est pas vraiment à l’aise franchement, moi ça ne m’intéresse pas.

Vu de l'extérieur, on a l'impression de l'existence d'une filière clermontoise, vous avez le sentiment d’appartenir à un courant ?

Morgane Imbeaud : C’est vrai ça… Alors courant c’est une bonne question, famille oui complétement, même Matt Low je lui ai fait sa photo ! C’est super plaisant, je ne savais pas si ça allait nous rendre service mais je me dis : arrêtons de se poser des questions. On s’entend tous bien, on est tous content, on se supporte tous les uns les autres aussi, c’est plaisant de sentir qu’il n’y a pas de jalousie, ou de choses malsaines entre les projets, je trouve ça génial. C’est peut-être mon côté Bisounours mais je trouve qu’on avance mieux en groupe, ensemble que séparément et là on arrive à se porter les uns les autres.

On a lu qu’un retour de Cocoon serait en préparation, est-ce vrai ? Qu’en est-il ? Avez-vous d’autres projets ?

Morgane Imbeaud : Cocoon, je ne sais pas, bon là je n’ai vraiment pas le temps, je me sens bien avec Léo ce n’est pas juste un album concept, et j’ai envie d’aller jusqu’au bout de ce projet et de le défendre.

Je termine toujours par une question Art de Vivre. Pour écouter votre disque, est-ce mieux dans une petite cabane dans une forêt la nuit, dans une grande maison de campagne au coin du feu ou en haut d’un immeuble avec vue sur la ville ?

Morgane Imbeaud : Un peu les trois au choix, moi je l’écouterai dans une petite cabane mais il suffit d’un petit moment d’euphorie et je serais très contente de boire du vin et de l’écouter en haut d’un immeuble avec vue sur la ville, bon ça dépend quelle ville, une belle ville… En fait, il s’écoute partout, ça dépend de son humeur du moment, mais je préfère la cabane quand même, j’aurai peut-être du mal à l’écouter l’été, c’est peut-être bête mais c’est pour ça que je voulais le sortir vers Noël, parce que c’est là qu’on a envie de se raconter des histoires, l’été on a envie de faire la fête, de boire de la bière, du vin et de voyager, enfin ça doit dépendre des gens…

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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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