Pour cette huitième édition d'un festival qui commence à devenir incontournable, Les Femmes s'en mêlent ont mis le paquet.
Tout d'abord parce que ce festival ne se contente pas d'une seule ville mais tourne un peu partout en France, mais aussi parce que l'affiche y est de qualité, comme ce fût le cas pour cette soirée à la Maroquinerie avec 4 groupes allant de la découverte totale à des stars que l'on ne présente plus !
Tout commence, devant un public un peu clairsemé, par les prometteurs et surtout très à la mode Help she can't swim, groupe de jeunes ados encore en pleine puberté qui délivre un rock énervé punkisant mais gentillet.
La jeune fille pousse des cris de goret qui font parfois penser à Blonde Redhead tandis que le guitariste gigotte dans tous les sens (et accessoirement s'essaie aussi à l'usage de ses cordes vocales en pleine mutations).
Vêtues d'une petite jupette à carreaux et d'un t-shirt pour le moins amusant ("please take your dick out of my mouth" peut-on y lire), la chanteuse agite ses couettes dans tous les sens et le résultat bien que plutôt désordonné, donne un rock brut assez joyeux …
Malgré tout avec un peu plus de maturité, ce groupe pourrait bien faire parler de lui rapidement.
Petite pause et c'est la blonde pulpeuse de Jomi Massage qui arrive sur scène … pour brancher son matériel…
Entre rock énervé et morceau plus calme au piano, la riot girl en dentelle noir de Jomi Massage fait mouche.
Le trio guitare basse batterie est fort efficace et sans faire dans le gros rock brut comme le groupe précédent, le groupe chauffe le public nettement plus nombreux que tout a l'heure.
Drôle de contraste entre cette blonde toute de noire vêtue et cette musique débridée (si quelqu'un du public a réussi à voir les lettres qu'elle a dessiné au sol avec son micro, je suis preneur de l'information).
Assurément une découverte et une bonne surprise dont on espère recroiser le chemin.
Pas de pause, tout le monde démonte et remonte le matériel, y compris les membres des Rogers Sisters.
Les Rodgers Sisters ce sont Miuki Furtado et son faux aire de Jack White, Laura Rogers à la batterie et son petit short noir, et la belle Jennifer Rogers également court vêtue (décidément les festivals de groupes de filles ça a du bon).
Avec les Rogers Sisters on retrouve tout ce qu'on aimait chez Veruca Salt ou That dog ou encore Throwing Muses.
Du rock brut, des mélodies simples mais qui tapent en plein dans le mille. Une batterie qui cogne et un son de basse entêtant. Le tout au service d'une voix certes un peu nasillarde mais très efficace dans l'exercice.
C'est immédiat, rentre dedans et en plus elle chante en français sur "Fantasies are nice". Quoi demander de plus pour conquérir un public qui en redemande "tous les soirs".
La suite dela soirée est plus surréaliste. Alors que l'on s'attend à une salle archi pleine pour le dernier groupe, les 50 Foot Wave, la salle au contraire se vide, il commence il est vrai à se faire tard…
Pourtant ce n'est rien de moins que Kristin Hersh que l'on attend sur scène avec son nouveau groupe. Il semble que la mémoire des gens est bien courte décidément et que la plupart du public présent ne se rend pas compte qu'il a rendez vous avec un mythe, la chanteuse des Throwing Muses !
Croisée un peu plus tôt en compagnie de sa petite famille (enfants et mari), la voici qui arrive sur scène cheveux courts et sourire ravageur. Ses grands yeux sont toujours aussi fascinants et ses tongues à paillettes ne l'empêchent pas de martyriser les pédales de sa guitare.
Une toute petite heure de bonheur face au rock incroyablement énergique de cette petite bonne femme accompagnée d'un batteur et d'un bassiste (qui d'ailleurs officiait déjà avec les Throwing Muses).
Tout sourire, elle fait preuve d'une pêche incroyable et on a peine à croire qu'une telle voix puisse sortir d'une aussi petite personne au sourire de fée.
Les quelques personnes présentes auront sans doute du mal à se remettre de cette claque, trop courte, une sorte de mirage, voire de miracle…
Kristin revient quand tu veux en attendant il ne nous reste qu'à nous passer son œuvre complète en boucle …
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