J’ai eu la chance de te découvrir grâce à un concert privé de Pagan Poetry (Nathalie Réaux), puis de te voir évoluer au sein de la formation Uncovered Qotsa d’Olivier Libaux, mais tu as aussi été la jolie voix de Felipecha et de Clover pendant plusieurs années.
Mes souvenirs t’avaient laissée sur une scène immense, sous l’arche de la Défense en juillet 2014, capée et toute de noir vêtue, évoluant au beau milieu de Wax Tailor et de son Phonovisions Symphonic Orchestra.
Je te retrouve un peu plus d’un an après, dans ce clip qui vient de sortir : "Winter (What You See Below The Ice)", où le blanc domine. Un blanc de saison de glace et un blanc de confettis, confectionnés en perforant une photo de papier (lui aussi) glacé.
Ce titre extrait de ton premier album solo Seasons, qui a pour thème une relation amoureuse au fil des saisons, nous ouvre au premier triptyque d’une série de quatre, c''est bien ça ?
Charlotte Savary : Oui, pour moi l’équilibre parfait était de faire un triptyque de chansons par saison, mais j’ai choisi de commencer l’album en été, là où l’amour bât son plein, et de le finir au printemps, sur un renouveau. Lorsque je me suis aperçu que beaucoup de mes compositions étaient traversées par les éléments, le temps qui passe, mais aussi le sentiment amoureux, alors j’ai commencé à tout envisager sous cet angle, et j’ai pu ainsi aller explorer des sensations, humeurs et tempos très différents, par ce prisme. J’ai beaucoup travaillé au sens de l’album, l’histoire racontée est véritablement mon histoire et la manière donc j’ai vécu l’amour, le délitement des sentiments, le deuil et le renouveau des possibles.
Pourquoi commencer par l’hiver ("Winter") ?
Charlotte Savary : Je voulais commencer par une chanson du cœur de l’album, car l’automne et l’hiver sont au cœur de cet album, le tumulte des sentiments et la mélancolie sont enserrés par l’été et le printemps. Et "Winter" fait partie de mes morceaux les plus personnels, et les plus représentatifs de mon univers. Je me souviens du jour où j’ai posé la voix et le texte, j’étais partie avec le témoin (la belle guitare d’Arthur Bing, que l’on avait enregistrée tout simplement dans mon petit studio parisien…), et seule sans une maison de famille, j’ai écrit le texte et fait la voix en simultané, et ça fait partie des ces moments dont je me souviens bien, l’extérieur était glacé, c’était la fin d’après-midi et il n’y avait quasiment plus de lumière, et cette voix que j’ai faite comme ça, tout de suite, sans la retravailler ou presque, je l’ai gardée, on ne l’a jamais réenregistrée, c’était tellement "juste" dans l’instant…
Pourra-t-on venir écouter tes titres en live avant la sortie de l’album ?
Charlotte Savary : Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y aura un showcase pour la sortie, et des sessions acoustiques, pour le reste, je vous propose de rester informés en vous inscrivant à mon Facebook.
Je te remercie pour ces confidences et pour le temps que tu m’as accordé. Qu’aurais-tu envie d’ajouter ? Une saison oubliée ?
J’espère ne pas en avoir oublié une, tu me mets un doute !