Spectacle musical conçu par Estelle Danière et Flanann Obé interprété par Estelle Danière accompagnée au piano par Patrick Laviosa dans une mise en scène de Flannan Obé.
Beauté brune classique et plastique de rêve, Estelle Danière, à défaut de réaliser son rêve d'enfant de devenir danseuse étoile de l'Opéra, est devenue meneuse de revue aux Folies Bergère et a brillé dans un autre firmament, celui du Music-hall. Rompue à toutes les disciplines, la danse, le chant, la comédie et même l'acrobatie, quand la programmation des Folies a changé de cap, elle a exploré d'autres registres artistiques, dont l'opérette, le cabaret et notamment la comédie musicale tant en France qu'à l'international.
Avec "Passage en revue", elle pose ses valises pour livrer une partition personnelle et autofictionnelle en forme de biopic professionnel en-chanté et d'hommage au music-hall qui retrace sa carrière quand la scène rime avec vocation et passion et une vie d'artiste avec ce que cela comporte de gloire et d'aléas.
Avec un grand souci d'exigence hérité de la discipline de la danse, elle dispense un spectacle élaboré avec des "pointures" du spectacle musical.
En effet, pour la conception, elle s'est attachée la collaboration éclairée du comédien-chanteur Flannan Obé, qui a déjà décliné cet exercice pour son compte avec "Je ne suis pas une libellule", et du maestro de l'arrangement, le chanteur, pianiste et compositeur Patrick Laviosa qui l'accompagne en direct live sur scène.
Les insertions musicales puisent largement dans le répertoire emblématique de Zizi Jeanmaire qui, après une carrière de danseuse de ballet a migré avec succès vers la revue et tenu le haut de l'escalier dans les années 1970 auquel a largement contribué Serge Gainsbourg ("Merde à l’amour", "Jeu de quilles", "Les bleux", "Rétro Song", "Quand ça balance"). Mais la play-list comporte également des incursions éclectiques tant dans la chanson française ("Je suis comme je suis" de Jacques Prévert et Joseph Kosma, "Les Bras d’Antoine" de Guy Béart, "Frileuse" de Claude Nougaro) qu'internationale (de la chanson brechienne de Kurt Weill à la comédie musicale américaine avec des titres de "Follies" de Stephen Sondheim).
Estelle Danière reprend ainsi à son compte ces chansons pour scander et illustrer au gré d'affinités électives et de manière pudique, sans exhibitionnisme narcissique, son parcours et sa vie.
Tiré à quatre épingles, le spectacle se déroule sous l'habillage lumineux signé par Jacques Rouveyrollis, le Pininfarina de la création lumière, et, pour la mise en scène, Flannan Obé, qui s'impose dans le musical, a opté pour la forme du cabaret élégant qui sied au professionnalisme et aux multiples talent de l'interprète.
Pleins feux donc sur Estelle Danière qui mène à la baguette sa petite revue intime. |